Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa
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- Concurrence monopolistique
2.2.1 Structures des marchés
Le nombre d’acteurs présents sur le marché ainsi que la nature du produit (homogène ou non) déterminent ensemble la structure du marché ou du secteur. Sur les marchés très concurrentiels, les prix sont tirés vers les coûts marginaux. Cependant seulement un très petit nombre de marchés sont parfaitement concurrentiels. On dit que la concurrence est monopolistique lorsque les produits, même semblables, sont suffisamment différenciés pour bénéficier d’une position de monopole local. Dans ce cas, la concurrence parfaite ne s’applique pas car les biens ne sont pas parfaitement homogènes. Dans une situation de concurrence monopolistique, les producteurs possèdent chacun un pouvoir de marché sur un segment particulier du produit puisque les consommateurs perçoivent les produits comme différenciés. Une entreprise a ainsi une niche de consommateurs qui préfère son bien aux autres biens, même semblables. L’entreprise en question peut ainsi pratiquer un prix supérieur au coût marginal. Concurrence monopolistique Le modèle de concurrence monopolistique a été introduit par l’économiste Chamberlin. On suppose qu’il existe n firmes dans un secteur donné de l’économie. On appelle p ∗ le prix moyen pratiqué dans ce secteur, pris comme une donnée exogène par chaque firme, et p le prix d’une firme dont nous étudions le comportement. Soit Q la quantité totale de l’offre du secteur, également prise comme une donnée par chaque firme, et Q i les ventes de la firme à laquelle nous nous intéressons. La fonction de demande adressée à notre firme s’écrit : Q i = Q( 1 n − β (p − p ∗ )) où le paramètre β représente la sensibilité de la demande adressée à notre firme à la déviation moyenne du prix, ou le degré de différenciation de la variété produite par notre firme avec les variétés produites par les firmes concurrentes. Cette expression nous dit qu’une firme en concurrence monopolistique vend d’autant plus que la demande totale est élevée et que les concurrents pratiquent des prix élevés ; au contraire, elle vend d’autant moins qu’elle pratique un prix élevé et que le nombre d’entreprises est grand. Chaque firme connaît l’effet de la quantité qu’elle met sur le marché Q i sur son prix p , par l’intermédiaire de la fonction de demande, mais ne prend en compte l’effet de la quantité qu’elle met sur le marché ni sur le prix moyen p ∗ ni sur la quantité totale de bien offerte Q. La firme maximise donc son profit en choisissant Q i , mais en prenant p ∗ et Q comme donnés. Le programme de maximisation s’écrit : max Q i π i = p(Q i )Q i − cQ i 27 où la fonction de demande inverse p(Q i ) est connue et s’écrit : p(Q i ) = 1 β ( 1 n − Q i Q ) + p ∗ . La condition du premier ordre s’écrit : dπ(Q i ) dQ i = 0 , la firme choisit la quantité d’équilibre Q ∗ i telle que : c = 1 β ( 1 n − 2 Q ∗ i Q ) + p ∗ Si toutes les entreprises sont identiques et perçoivent la même fonction de demande, alors, à l’équilibre, elles mettent la même quantité sur le marché et on a nQ ∗ i = Q. Leur prix sont également identiques, et donc p = p ∗ . Alors, en utilisant le résultat de la maximisation du profit de chaque firme, on obtient : p = 1 βn + c > c Le prix d’équilibre est supérieur au coût marginal, chaque entreprise reçoit un profit positif. Mais prix et profits décroissent avec le nombre de firmes concurrentes. Considérons à présent le cas où il existe un coût fixe à la production CF . Alors le coût moyen de production s’écrit : CM(Q i ) = CF Q i + c. Chaque entreprise dispose donc d’une technologie exhibant des rendements d’échelle croissants : une hausse de la quantité produite entraîne une diminution du coût moyen. La maximisation du profit donne toujours le même résultat et le profit de chaque firme s’écrit, lorsque les firmes sont identiques : π = Q n 1 βn + c | {z } recette moyenne − n CF Q + c | {z } coût moyen ! Cette expression est le profit maximal pour un nombre n quelconque de firmes. Or, ce qui nous intéresse est l’équilibre de long terme, c’est-à-dire le nombre n ∗ de firmes tel que le profit de chacune est nul (hypothèse de libre entrée : tant que le profit qu’on obtient en entrant sur le marché est positif, de nouvelles entreprises rentrent sur le marché). On sait que cette situation est réalisée lorsque le coût moyen est égal à la recette moyenne, soit pour : n ∗ = s Q βCF Le prix d’équilibre est alors : p = s CF βQ + c L’expression de n ∗ indique qu’une augmentation dans la dimension du marché Q entraîne une augmentation du nombre d’entreprises n ∗ , mais moins que proportionnellement. Cette dernière propriété s’explique par la présence des rendements d’échelles croissants (présence de coûts fixes) dans la technologie de production des firmes. 28 Les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas non plus satisfaites lorsque le nombre d’acteurs sur le marché est trop faible. Dans ce cas l’hypothèse d’atomicité des protagonistes n’est pas vérifiée. Par exemple, lorsqu’il y a un vendeur unique sur un marché, on parle de monopole ; un acheteur unique de monopsone ; tandis qu’un marché avec deux entreprises est un marché de duopole. Les marchés en situation de duopole (deux entreprises) ont été très étudiés dans la micro-économie traditionnelle parce qu’ils permettent de décrire assez facilement les interactions stratégiques entre entreprises. Download 1.3 Mb. Do'stlaringiz bilan baham: |
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