Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa


 Théories du commerce international


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5.1.2 Théories du commerce international
La théorie des avantages absolus de Smith stipule qu’un avantage absolu est obtenu
dans l’échange international par la nation qui produit et vend un bien à un prix inférieur
à celui des nations concurrentes. Chaque pays a donc intérêt à se spécialiser dans les
productions pour lesquelles il détient l’avantage absolu par rapport aux autres nations,
et à se procurer au moindre coût les productions pour lesquelles il ne possède aucun
avantage par rapport à l’extérieur.
La théorie des avantages comparatifs de Ricardo montre que chaque nation, lorsqu’elle
se spécialise dans la production pour laquelle elle dispose de la productivité la plus forte
ou la moins faible, comparativement à ses partenaires, accroît sa richesse nationale. Cette
production est celle pour laquelle elle détient un « avantage comparatif ». Au final, les
richesses mondiales produites sont accrues. Cette théorie reste encore un des arguments
majeurs en faveur de l’ouverture aux échanges internationaux, car elle montre qu’il est
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possible d’avoir des échanges commerciaux bénéfiques même pour une économie qui n’a
pas d’avantage absolu.
Mais il faut attendre l’entre-deux-guerres pour que la question de la dotation des
facteurs de production soit prise en compte dans le cadre des avantages des nations à
échanger entre elles. Les économistes suédois Heckscher et Ohlin, puis l’américain Sa-
muelson définissent la théorie qui porte leurs initiales (théorie HOS) et qui précise que «
Les nations se spécialisent dans les fabrications qui incorporent le facteur de production
qu’elles possèdent en abondance ». Les pays développés exportent des biens nécessitant
un capital important pour la fabrication, alors que les pays en développement exportent
des produits qui incorporent une grande quantité de main-d’oeuvre. Cette théorie conduit
donc à une division internationale du travail en termes de complémentarité entre pays,
ce qui est conforme aux principes de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo.
Ces deux théories se complètent et constituent la base de la théorie traditionnelle des
échanges commerciaux internationaux. Il y a cependant une limite importante à ce cadre
d’analyse dans la mesure où il ne permet pas de décrire l’échange de biens similaires entre
les pays développés : les échanges nord nord.
Les modèles de concurrence imparfaite sont appliqués au commerce international de-
puis seulement le début des années quatre-vingt : on s’intéresse alors à l’existence de
rendements d’échelle croissant qui entraînent la concentration de la production d’un bien
à un seul endroit, dans un seul pays. Ces modèles parviennent à expliquer les faits styli-
sés (les faits empiriques bien connus) que les avantages comparatifs ne peuvent expliquer
comme : l’importance des échanges entre pays similaires, l’importance des flux intra-
branche (c’est-à-dire les échanges croisés de produits similaires), la prise en compte du
rôle croissant de firmes multinationales et, enfin, les effets de l’ouverture des frontières.
Ainsi, lorsque l’ouverture des frontières a lieu, les rentes des producteurs qui ont des
rendements d’échelle croissant attirent des producteurs étrangers qui souhaitent profiter
également des rentes disponibles.
Toutes ces théories participent à définir une doctrine économique de libre-échange,
dont l’objectif est de limiter les obstacles à la circulation des biens, des services et des
capitaux entre les économies nationales. A l’opposé, le protectionnisme est la doctrine
économique qui a pour but de restreindre l’accès aux marchés nationaux pour les concur-
rents étrangers. Le protectionnisme se fonde sur l’intuition que le libre-échange n’est pas
une source d’accroissement des richesses, dans l’espace et dans le temps. Dans ce cas,
l’échange international est considéré comme un obstacle au développement et un facteur
d’accroissement des inégalités. Pour certains économistes, la protection des économies
nationales face à la concurrence étrangère, grâce à la mise en place de mesures tari-
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faires (droits de douane) ou non tarifaire (normes et quotas), est souhaitable. De plus,
les grandes firmes multinationales conduisent, pour ces mêmes économistes, une exploi-
tation à l’échelle internationale des pays en développement par les pays développés : elles
obtiennent des pays en développement des gains de productivité grâce au coût de sa
main-d’oeuvre qui est faible qu’elles consacrent ensuite à une baisse des prix des produits
qu’elles exportent vers les pays développés.
Mais il faut également souligner, pour tenter de donner un aperçu équilibré des théories
qui s’opposent sur ce sujet, le fait que le protectionnisme peut également entraîner une
augmentation des inégalités au niveau mondial lorsqu’il fait la promotion des exportations
des producteurs nationaux grâce à des subventions qui leur sont allouées et qui permettent
de vendre leur produit même si le coût de production est supérieur au prix mondial : c’est
typiquement le cas des subventions aux produits agricoles en Europe et aux Etats-Unis
(vous trouverez des articles supplémentaires sur ce point, sur le site du cours).
Nous pouvons maintenant passer à l’analyse et la description de la finance internatio-
nale.

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