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Timour dans les écrits safavides : développement de la propagande impériale


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Asqarova Gulnoza Adabiyot kurs ishi

Timour dans les écrits safavides : développement de la propagande impériale
Alors que le souvenir de l’époque timouride semble avoir eu beaucoup d’importance durant le XVIe et le début du XVIIe siècle safavides, le personnage de Timour lui-même occupe étonnamment peu de place chez les premiers historiographes. Le deuxième souverain safavide, Shah Tahmasp, se contente d’écrire dans ses « Mémoires », connus sous le nom de Taẕkera-ye Shâh Ṭahmâsp-e Ṣafavi, qu’il avait l’habitude de lire le Târikh-e Timur – nom usuel que l’on attribuait à l’époque à la chronique de Timour, le Ẓafar-nâma de Yazdi16. D’autre part, par exemple, Yahya Qazvini, auteur du Lobb al-tavârikh, compare Timour, au passage, à Alexandre et à Gengis Khan, ce qui revient simplement à reconnaître sa qualité de grand conquérant. Ce sera d’ailleurs la qualité essentielle du personnage dans les écrits safavides.
CONCLUSION
La littérature française du XVIIIe siècle s’inscrit dans une période le plus souvent définie par deux dates repères : 1715, date de la mort de Louis XIV, et d’autre part, 1799, date du coup d’État de Bonaparte qui instaure le Consulat et met d’une certaine façon fin à la période révolutionnaire. Ce siècle de transformations économiques, sociales, intellectuelles et politiques est riche d’une multiplicité d’œuvres qui peuvent se rattacher, en simplifiant, à deux orientations majeures : le mouvement des Lumières et ses remises en cause des bases de la société et, par ailleurs, la naissance d’une sensibilité que l’on qualifiera postérieurement de préromantique.
La littérature d'idées est illustrée notamment par Montesquieu (Lettres persanes en 1721), Voltaire (romans philosophiques comme Zadig, 1747 ou Candide, en 1759), Diderot ou Rousseau que l'on découvre aussi comme romanciers aux côtés de l'abbé Prévost, Crébillon, Bernardin de Saint-Pierre, Laclos ou Sade alors que le théâtre retient en particulier Marivaux et Beaumarchais.
Le XVIIIe siècle va se voir fragilisé progressivement la monarchie absolue avec la Régence de Philippe d’Orléans, et avec le très long règne de Louis XV et ses guerres perdues (guerre de Sept Ans sur le continent européen et outre-mer, en Amérique et en Inde particulièrement, achevée par le traité de Paris de 1763 qui consacre la puissance de l’Angleterre et le poids de la Prusse). La monarchie mourra finalement de l’impuissance de Louis XVI : la Révolution de 1789 et ses soubresauts violents transformeront fondamentalement l’Histoire de la France qui deviendra une République le 21 septembre 1792. La naissance en 1776 de la République des États-Unis d’Amérique, soutenue par la France contre l’Angleterre, symbolise aussi l’entrée dans un monde nouveau à la veille du xixe siècle où apparaît le personnage de Bonapartee siècle va se voir fragilisé progressivement la monarchie absolue avec la Régence de Philippe d’Orléans, et avec le très long règne de Louis XV et ses guerres perdues (guerre de Sept Ans sur le continent européen et outre-mer, en Amérique et en Inde particulièrement, achevée par le traité de Paris de 1763 qui consacre la puissance de l’Angleterre et le poids de la Prusse). La monarchie mourra finalement de l’impuissance de Louis XVI : la Révolution de 1789 et ses soubresauts violents transformeront fondamentalement l’Histoire de la France qui deviendra une République le 21 septembre 1792. La naissance en 1776 de la République des États-Unis d’Amérique, soutenue par la France contre l’Angleterre, symbolise aussi l’entrée dans un monde nouveau à la veille du xixe siècle où apparaît le personnage de Bonaparte. Par ailleurs, au cours du xviiie siècle, la société française change avec l’essor démographique et l’activité d’une bourgeoisie d’affaires et d’entreprises liée au progrès technologique (machine à vapeur – métallurgie) et au commerce avec « les Indes », fondé sur la traite négrière. En même temps se développent les villes avec leurs salons, leurs cafés et leurs académies qui affaiblissent le poids de l’aristocratie dans le domaine culturel comme dans le domaine social où s’affirme peu à peu le tiers état qui sera le vainqueur des luttes révolutionnaires à partir de 1789. Alors que la grande majorité des écrivains du XVIIIe siècle étaient des courtisans à la recherche de mécènes et de protecteurs, le XVIIIe siècle et les siècles suivants voient l'émergence d'une nouvelle éthique de l'écrivain, exprimée à l'origine par Voltaire, consistant en son autonomisation progressive par rapport aux pouvoirs (politiques, religieux). Cette éthique se construit dans le cadre de la lutte pour la liberté d'expression avec en corollaire une responsabilité accrue de ces écrivains dont les pouvoirs veulent désormais qu'ils répondent de leurs œuvres.
Le XVIIe siècle safavide voit également fleurir un certain nombre de chroniques, ou pseudo-chroniques, semi-légendaires et souvent anonymes, qui sont pour la plupart centrées sur l’arrivée au pouvoir de la dynastie safavide46. C’est dans ces textes que l’on peut découvrir toute une série de traditions et légendes fondatrices, avec des éléments proches du fonds culturel centre-asiatique. Même si elles ne font pas directement allusion à Timour ou aux Timourides, elles sont cependant liées au fonds commun des milieux culturels vieux-turcs. Ces traditions qui comprennent, comme nous l’avons déjà mentionné, des légendes sur l’investiture rituelle de Shah Esma’il Ier comparée aux cérémonies du sacre safavide décrites par les chroniques tardives, la symbolique précisément du sabre et de la ceinture observée aussi, bien évidemment, chez les Timourides de l’Asie centrale et ceux de l’Inde, et d’autres questions encore, débordent du cadre de cette étude.
L’historiographie safavide donna d’emblée une place importante au souvenir de l’époque timouride, alors que le personnage de Timour n’apparut dans un rôle spécifique que progressivement. Les Safavides semblent avoir entretenu une attitude particulière face à l’ancien empire timouride et à ses acquis culturels, qui les fascinaient et qu’ils admiraient, et face à Timour lui-même, qu’ils finirent par utiliser. Les écrits de l’époque reflètent avant tout cette évolution du point de vue officiel de la cour, où certaines images et notions sont adoptées à des fins de propagande impériale. À la lecture des sources apparaissent des différences frappantes entre les historiographes de la première époque safavide, « tribale » (du début du XVIe siècle à l’avènement de Shah ‘Abbas Ier), et ceux de la seconde époque, « impériale » (depuis Shah ‘Abbas Ier jusqu’à la chute des Safavides).
Il est vraisemblable que, déjà vers la fin du XVIe siècle, se mettent en place des éléments d’une idéologie impériale associant de plus en plus ouvertement les Safavides au passé royal timouride, le moment charnière étant le règne de Shah ‘Abbas Ier. Dès le XVIIe siècle, en poursuivant l’idée politique de ce souverain, les chroniqueurs font état de la création, en la personne de Timour, d’une figure légitimatrice majeure par la voie de la filiation spirituelle, de l’héritage temporel légal et de l’héritage impérial.


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