Bâtir Rénover Réhabiliter - Les Aspres
Les Aspres
Pays Pyrénées Méditerranée
2, rue Jean Amade
b.p.121
66401 Ceret Cedex
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"Nous tenons à adresser nos sincères remerciements à la Chambre de métiers
des Pyrénées-Orientales qui a autorisé la reproduction des textes de ce référentiel
ainsi que les membres du comité technique de relecture, en particulier le CAUE 66
et toute l'équipe du Pays Pyrénées-Méditerranée".
Territoire de moyennes
montagnes,
les Aspres se situent dans la partie centrale du département entre
la plaine agricole du Roussillon à l’Est, le massif du Canigou
à l’Ouest, et les deux vallées de la Têt au Nord, et du Tech au Sud.
Cette région aride étale dans la plaine son massif schisteux.
Sa couverture végétale est dans la grande majorité constituée
de chênes-lièges, de chênes verts, en ce qui concerne les hautes
tiges, d’ajoncs et de cistes pour la végétation basse.
Son climat est de type médi-
terranéen avec des étés chauds
et secs et un régime pluviomé-
trique de 800 mm d’eau en
moyenne par an.
Les Aspres ont longtemps été
une entité géographique et
économique unique, avant d’être
réparties sur trois unités terri-
toriales et administratives, les
communes de Céret, Millas et
Thuir.
La zone traitée se compose des
communes qui forment l’Aspres
afin de décrire un ensemble
homogène : La Bastide, Boule
d’Amont, Bouleternère, Caixas,
Calmeilles, Camélas, Casefabre,
Castelnou, Llauro, Montauriol, Oms, Prunet et Belpuig, Saint-
Marsal, Saint-Michel de Llotes, Taillet, Taulis, Tordères.
A l’origine les Aspres sont essentiellement
peuplées de bergers et pasteurs. Le pays vit en
économie fermée, directement du producteur
au consommateur.
Le pays se structure en grands domaines de type latifundiaires.
On trouve alors des brassiers et journaliers. Cette société se
complète d’artisans, commerçants
et services courants.
Les sous-produits des troupeaux,
la valorisation des ressources
locales vont donner naissance
à un début d’industrialisation
dont on trouve la trace dans les
moulins à foulon et les forges.
Petit à petit, l’économie se
développe par des échanges
avec la plaine grâce à l’expor-
tation de laine, de peaux, de
fromage.
Le paysage de cette petite
région est alors composé d’an-
dains. Il s’agit d’une végétation
de pâtures et céréales.
La surpopulation du pays, la sur-
exploitation du territoire vont provoquer un appauvrissement
des sols. L’activité va se réorienter vers la vigne. C’est ainsi que la
plantation de châtaigniers assurera la production de comportes
et de tonneaux.
La mise en service de la diligence menant au train de Millas (1908)
mais surtout la guerre de 14-18 vont précipiter sa désertification.
Le bâti traditionnel populaire des Aspres est
avant tout une architecture de nécessité.
De multiples causes interviennent dans le choix du bâtisseur
en fonction des époques, de l’évolution des structures agraires
ou sociales.
Il n’en reste pas moins qu’une grande partie des constructions
obéit aux règles suivantes :
• Orientation des façades privilégiées au Sud.
• Protection contre le vent dominant au Nord,
la tramontane.
• Choix pour l’implantation : site défensif,
piton rocheux, proximité d’un point d’eau,
zone de plat formant l’aire à battre les
céréales.
Une différence apparaît dans la répartition
sociale entre les groupes des propriétaires,
des cultivateurs, des brassiers et des journaliers.
Les propriétaires-cultivateurs correspondent,
sans surprise, aux ménages les plus nombreux
et s’organisent en familles élargies. Ils seront
les propriétaires ou les exploitants du mas.
A l’opposé, les brassiers-journaliers se limitent
à la cellule familiale de base et habitent dans
les villages (veïnat).
C’est en fonction de ces deux types de peuplement et d’habitat
que s’explique le morcellement du sol, aussi bien que sa
nature culturale.
« La région des Aspres a été au cours des siècles toujours
habitée : l’homme par son habileté a su s’adapter et adapter
la nature, en donnant à ce pays dans sa rudesse et son âpreté
naturelle la marque de la vie. L’urbanisation des hameaux,
l’accès aux mas, la construction des terrasses dans le flanc
des montagnes, les reboisements, l’entretien des ruisseaux, le
curage des sources, sont autant d’éléments qui avaient
contribués à donner aux Aspres un visage si ce n’est accueil-
lant du moins acceptable, où le groupe familial vivant très
peu de moyens et de maigres ressources
arrivait à résoudre tant bien que mal la dure
réalité de ce que l’on appelle aujourd’hui
« vivre au Pays ». (Adrienne Cazeilles).
Un joyau de l’Art roman :
le prieuré de Serrabone
C’est un joyau de l’Art roman dépendant
des chanoines réguliers de Saint- Augustin.
Fondé en 1082 sur l’initiative des vicomtes de
Cerdagne-Conflent et de la maison de Corsavy,
cet édifice fut en partie relevé et consacré le
25 octobre 1151.
Le déclin du prieuré commence au XVIème siècle
avec le départ de son prieur à Perpignan. Il ne sera sauvé de la
ruine que par l’intervention d’un particulier qui au début du
XXème siècle en fait l’acquisition avant d’en faire don au
Département.
La porte, les chapiteaux du cloître et de la tribune sont en
marbre blanc et rose du Conflent, de Vilafranche, de Rià qui
contraste fortement avec l’austérité des murs de schiste.
L’iconographie inspirée de l’Apocalypse de Saint Jean multiplie
les animaux fabuleux, lions griffons, centaures et créatures
démoniaques.
Les Aspres
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Collines au dessus de Serrabone
Clocher du prieuré de Serrabone