Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa


Conséquences sur la mortalité maternelle et infantile


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Conséquences sur la mortalité maternelle et infantile. Sur les questions de santé,
le recul est net : selon les chiffres actualisés à la mi-mai 2020, le Covid-19 fait quotidien-
nement plus de morts que le paludisme, le sida, les suicides et les accidents de la route.
Dans les pays riches et situés à l’épicentre de l’épidémie, les décès dus au coronavirus
pourraient dépasser ceux liés au cancer ou aux maladies cardiaques. Les experts du
PNUD s’alarment des conséquences en cascade sur la mortalité maternelle et infantile
dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ils estiment que 6 000 enfants
sont en danger de mort chaque jour et dans les six prochains mois, notamment du fait
du ralentissement des programmes de vaccination.
En outre, le rapport s’inquiète des effets indirects et souvent ignorés des crises, auxquels
le Covid-19 ne devrait pas faire exception. Ainsi, l’impact du virus Ebola qui avait
durement frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014 et 2018 sur l’indice de développement
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humain a été largement sous-estimé, selon les experts onusiens, pour qui « l’épidémie a
fait plus de victimes par des voies indirectes que par le virus Ebola lui-même ».
Mettre un terme à la fracture numérique. Les auteurs du rapport soulignent
le contexte particulier dans lequel cette crise a frappé : un monde « plus riche que
jamais, mais confronté à de profondes fractures en matière de développement humain
» qui risquent encore de se creuser. Si l’impact du Covid-19 est mondial, le déclin du
développement humain constaté à l’échelle planétaire « se fera beaucoup plus durement
sentir dans les pays en voie de développement, qui auront plus de mal que les pays
riches à faire face aux retombées sociales et économiques ». Pour en atténuer les effets,
le PNUD recommande la mise en œuvre d’approches axées sur l’équité. Par exemple, la
réduction des disparités concernant l’accès à Internet pour les pays à revenu faible et
intermédiaire.
Selon une étude américaine basée sur la géolocalisation des portables, les habitants
des quartiers huppés ont été plus rapides à adopter le réflexe du télétravail. Dans les
quartiers les plus pauvres, le confinement a été plus tardif et très partiel, faute d’activité
professionnelle permettant le télétravail, mais parfois aussi faute d’accès à Internet.
Mettre un terme à la fracture numérique permettrait de réduire les inégalités en matière
d’éducation, de santé et de revenu en facilitant l’école numérique, la télémédecine et le
télétravail. Dans le domaine de l’éducation, l’accès à Internet pour tous aurait pour effet
de réduire de deux tiers le nombre d’enfants non scolarisés en raison de la fermeture des
écoles.
Cette solution est « réalisable », estiment les chercheurs, mais nécessiterait d’investir
environ 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros) – soit 1% des plans budgétaires
qui ont été décidés pour relancer les économies post-Covid. Les experts considèrent
qu’avec cette mesure, le déclin de l’indice de développement humain pourrait être
divisé par deux. « Il y a encore beaucoup d’incertitudes sur l’impact futur et durable
de cette crise, estime M. Tapia, l’un des auteurs du document. Mais ce rapport doit
lancer le débat et permettre aux pays les moins développés d’anticiper les crises à ve-
nir, et aux pays les plus riches de travailler à une meilleure coopération internationale. »
Texte 2 : Pourquoi le plan de relance européen est une petite révolution. LeMonde.fr 21
juillet 2020
Le projet franco-allemand d’emprunt commun a été adopté lundi dans la nuit par les
Vingt-sept, au terme de quatre jours et quatre nuits de sommet.
Il aura fallu, pour y parvenir, un sommet qui restera « historique » également par sa
durée exceptionnelle. Les chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont finalement
mis d’accord, mardi 21 juillet, sur le plan de relance qui doit les aider à affronter les
conséquences ravageuses de la pandémie de Covid-19. Face à l’ampleur des dégâts pro-
voqués par le virus, qui a fait plus de 200 000 morts sur le Vieux Continent et plongé
l’économie européenne dans une récession sans précédent, les Vingt-Sept ont adopté un
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dispositif inédit, qui ébauche les contours d’une Europe plus fédérale, plus solidaire et
plus intégrée.
Certes, le mécanisme est temporaire, mais ses partisans espèrent qu’il fera ses preuves
et s’installera ainsi dans le paysage des possibles pour la suite. « L’histoire montre que,
quand un pas politique est franchi, on ne revient pas en arrière », juge un diplomate
français.
Première révolution : pour se procurer les 750 milliards d’euros qu’elle prévoit d’affecter
à la relance, la Commission (à qui le classement triple A par les agences de notation
financière assure des conditions de financement très intéressantes) va s’endetter au nom
de tous les pays membres. L’exécutif communautaire a déjà émis de la dette, mais ses
incursions sur les marchés sont toujours restées limitées. En effet, les traités obligent
l’Union à présenter un budget à l’équilibre. Cela dit, si les Vingt-Sept le souhaitent, et
si leurs Parlements les suivent, elle peut se soustraire à cette règle et acquérir donc une
certaine autonomie budgétaire.
Deuxième révolution : cette dette commune sera d’abord un outil de solidarité, qui
fait franchir à l’Europe un nouveau pas vers une Union de transferts, dont le principe
a longtemps été rejeté par l’Allemagne. En effet, sur les 750 milliards d’euros affectés
au plan de relance, 360 milliards seront prêtés aux Etats membres qui le souhaitent
– ceux-là y trouveront le moyen de s’endetter à de meilleures conditions qu’en allant
seuls sur les marchés, mais ils devront rembourser ces sommes – et 390 milliards leur
seront transférés d’ici à 2023, sous forme de subventions qui, elles, seront remboursées
par les Vingt-Sept.
L’argent, qui viendra abonder le budget communautaire (de 1 074 milliards au total
sur la période 2021-2027), doit aider en priorité les pays les plus touchés par la crise,
comme l’Italie, l’Espagne, ou dans une moindre mesure la France, et il sera distribué
selon une clé de répartition tenant compte d’éléments structurels de ces économies, ainsi
que de l’ampleur de la récession qui sera constatée. La France pourra disposer de 40
milliards d’euros de subventions, a annoncé mardi le ministre de l’économie, Bruno Le
Maire. Cette somme lui permettra de financer en partie son propre plan de relance à
100 milliards qui sera présenté le « 24 août », toujours selon M. Le Maire. L’Espagne
aura droit à une soixantaine de milliards et l’Italie à quelque 70 milliards.

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