Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa


Si la zone euro ne fait pas tout cela, certains pays auront-ils intérêt à sortir


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Si la zone euro ne fait pas tout cela, certains pays auront-ils intérêt à sortir
de l’euro à vos yeux ?
Je ne pense pas que la sortie de l’euro doive être à l’agenda de quiconque aujourd’hui.
Un plan de sortie existe déjà, dans les pays du nord (Allemagne, Autriche, Pays-Bas,
Finlande). Il serait activé au cas où la gestion de la crise avec les pays du sud devien-
drait trop insupportable à leurs yeux. Il consisterait à créer une zone euro-nord, une
sorte de zone mark étendue. Sortir de la zone euro serait d’autant plus coûteux d’un
point de vue économique, pour le sud, que ce n’est pas nécessaire. Certains pays peuvent
choisir de s’affranchir d’un certain nombre de règles budgétaires européennes qui n’ont
pas de fondement rationnel : ils seront peut-être sanctionnés par La Haye (alors qu’Or-
ban s’affranchit en toute impunité de l’État de droit) mais pourraient alors refuser de
s’acquitter de leur part du budget européen. Ce serait une manière simple et violente
de faire entendre que, pour gagner, une équipe de foot a besoin de tous ses joueurs.
Avec cette crise, la France connaît aujourd’hui une sorte de « décroissance
forcée ». Faut-il s’en réjouir ? On voit ce que cela donne au niveau économique
et social. . .
Je ne m’en réjouis pas et c’est une épreuve de vérité pour les collapsologues romantiques
et les décroissantistes, dont je n’ai jamais fait partie. Le coût social, et en particulier celui
du chômage, va être colossal. Une économie post-croissance comme celle que j’appelle
de mes voeux, avec d’autres économistes et beaucoup d’ONG, ce n’est pas consentir
en souriant à la tragédie qu’on vit aujourd’hui. C’est s’organiser en se donnant des
objectifs politiques et économiques qui ne sont plus pilotés par la croissance du PIB.
Aujourd’hui, le seul critère quantitatif proposé aux députés pour apprécier un projet
de loi de finances est son impact sur le PIB. Pour pouvoir orienter différemment nos
politiques publiques, il est indispensable d’utiliser d’autres critères. Il y a notamment
l’indice de développement humain (IDH), dont une version tient compte du revenu par
tête mais aussi des inégalités de revenus, du niveau de scolarisation et de l’espérance de
vie en bonne santé. C’est encore insatisfaisant, mais déjà moins fruste que le seul PIB.
Il faut aussi prendre en compte l’empreinte carbone et matérielle de notre économie,
les dégâts écologiques que nous infligeons à nos écosystèmes et donc la dette écologique
colossale que nous avons contractée. La difficulté n’est pas de trouver des alternatives
au PIB, mais de se mettre d’accord sur celle que nous voulons privilégier. C’est encore
une question de choix politique. (...)

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