La poésie au 20e siècle remarques générales


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COURS 5. Le renouveau poetique . Jacques Prevert.

4. La poésie après 1945.

Après la deuxième guerre mondiale, il n’y a plus d’écoles ou de mouvements littéraires en poésie. Il n’y a que des poètes isolés. Dans l’oeuvre de ces poètes, les grands thèmes d’autrefois sont toujours actuels : Dieu, la vie, la terre, l’amour, la nature et les hommes.



BIOGRAPHIE : JACQUES PREVERT(1900-1977)

Jacques Prévert est un poète, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche).

Auteur de recueils de poèmes, parmi lesquels Paroles (1946), il devint un poète populaire grâce à son langage familier et à ses jeux sur les mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises.

Il a également écrit des sketchs et des chœurs parlés pour le théâtre, des chansons, des scénarios et des dialogues pour le cinéma où il est un des artisans du réalisme poétique. Il a également réalisé de nombreux collages sonores à partir des années 1940.

Jacques André Marie Prévert, deuxième enfant d'André Louis Marie Prévert, un homme de lettres âgé de 29 ans, et de Marie Clémence Prévert, 22 ans, (née Catusse)1, naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine (actuellement Hauts-de-Seine) le 4 février 19002. Il y passe son enfance. Jacques a un frère ainé, Jean, né en 18983, qui mourra en 1915 de la fièvre typhoïde. Il a aussi un frère cadet, Pierre, né le 26 mai 19064. Son père André Prévert (bonapartiste anticlérical5), fait divers métiers pour gagner sa vie, et de la critique dramatique et cinématographique par plaisir. Il l'emmène souvent au théâtre et au cinéma6. Marie Clémence, sa mère (d'origine auvergnate et ancienne vendeuse aux Halles de Paris5,7), l'initie à la lecture8. En 1906, André Prévert perd son emploi et la famille, sans le sou, déménage à Toulon, jusqu'à ce que son père trouve un emploi à l'Office central des œuvres charitables ; la famille remonte à Paris et s'installe alors rue de Vaugirard5. Jacques Prévert s'ennuie à l'école (faisant souvent l'école buissonnière en parcourant Paris avec la complicité de son père5), et dès 15 ans, après son certificat d'études primaires, il abandonne les études. Il multiplie alors les petits travaux, notamment au grand magasin Le Bon Marché. Il fait quelques larcins et fréquente des voyous mais n'est jamais inquiété par la police : « La virginité de mon casier judiciaire reste encore pour moi un mystère », écrira-t-il plus tard5. Mobilisé le 15 mars 1920, son service militaire s'effectue d'abord à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) où il rencontre Yves Tanguy9, puis il réussit à se faire affecter en 1921 à Constantinople (aujourd'hui Istanbul), pacifiquement occupée par les troupes alliées depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Il y fait la connaissance du traducteur et futur éditeur Marcel Duhamel10.

En 1922, il retourne à Paris et y vivote en faisant de petits métiers. Avec Yves Tanguy, il fréquente également la Maison des amis des livres, rue de l'Odéon, tenue par Adrienne Monnier, qui leur fait découvrir la littérature et des personnalités comme André Breton et Louis Aragon5. Il est hébergé de 1924 à 1928 par Marcel Duhamel qui s'est installé au 54 de la rue du Château près de Montparnasse. (Duhamel dirige l’hôtel Grosvenor qui appartenait à son oncle et qui est sis non loin de là.)

L'appartement de la rue du Château devient l'endroit de rencontre du mouvement symboliste et surréaliste11. C'est en fait un logement « collectif » qui accueille tous les amis désargentés de Duhamel : Raymond Queneau, Yves Tanguy. C'est dans cet endroit que Prévert trouve le terme de « cadavre exquis » pour définir le jeu littéraire auquel ses amis et lui se livrent. Le 30 avril 1925, il épouse Simone Geneviève Dienne1 (1903-1994), son amie d'enfance devenue violoncelliste dans un cinéma de la rue de Cluny pour accompagner les films muets12. En 1928, il quitte la rue du Château et s'installe avec elle au pied de la butte Montmartre et se lance dans l'écriture (en février, il compose Les animaux ont des ennuis, son premier poème). On lui présente également le comédien Pierre Batcheff, qui cherche un scénariste pour son premier film ; c'est un coup de foudre amical et les Batcheff, émus par les conditions de vie très modestes du couple Prévert, décident de l'héberger chez eux. En 1929, plusieurs de ses poèmes paraissent dans des revues (en 1931, Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France est remarqué dans le milieu littéraire)5. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il supporte mal les exigences d'André Breton et la rupture est consommée en 1930.

Jacques Prévert ne se sent pourtant pas encore écrivain. Il s’installe rue Dauphine et intègre le groupe des Lacoudem, également lié par une forte amitié5.

En 1932, Jacques Prévert est sollicité (à l'initiative du communiste Paul Vaillant-Couturier5) par le groupe Octobre pour écrire des textes contestataires d’agitation-propagande. Sa verve, son humour, son aisance à rédiger très rapidement sur des sujets d’actualité brûlants, feront la notoriété du groupe. Le plus célèbre de ces textes, La Bataille de Fontenoy13 (présenté en 1933 aux Olympiades internationales du théâtre ouvrier à Moscou, devant Staline), se moque des hommes politiques de l’époque. De 1932 à 1936, le groupe est très actif et se produit dans des usines en grève (Citroën), des manifestations, en pleine rue, ou encore dans des bars. Prévert est l’auteur principal, et Lou Bonin le metteur en scène. Les textes, en prise directe avec l’actualité nationale ou internationale, sont écrits à chaud et les représentations données après à peine une nuit de répétition. Aux côtés de Jacques Prévert et de son frère Pierre, on trouve Raymond BussièresMarcel MouloudjiMaurice BaquetMargot CapelierAgnès Capri ou encore des futurs cinéastes Paul GrimaultYves Allégret et Jean-Paul Le Chanois. Une équipe d’amis et de fidèles avec lesquels Prévert continuera de travailler par la suite. À l'été 1932, la troupe est invitée à Moscou d'où Jacques Prévert ne revient pas militant communiste5. Le groupe se sépare le 1er juillet 1936, à la suite d’une dernière représentation de leur spectacle, Tableau des merveilles13. Prévert se consacre alors pleinement au cinéma.

Toute sa vie, Jacques Prévert témoignera d'un engagement politique sincère. Surréaliste inclassable, certains observateurs n'hésitent pourtant pas à l'apparenter au courant libertaire14 : anarchiste de cœur, Prévert se dit « rêveur » ou « artisan » plutôt que « poète »15. En 2012, Jean-Louis Trintignant l'intégrera dans son spectacle Trois poètes libertaires, aux côtés de Boris Vian et de Robert Desnos16.

Cet engagement sera à l'origine de ses plus belles réussites et de nombre de ses déboires. Le groupe Octobre, avec lequel il se fit remarquer, était une troupe de théâtre itinérante qui allait jouer dans les usines en grève. Jean Renoir, compagnon de route du Parti communiste français, travaille tout naturellement avec lui, en particulier sur Le Crime de monsieur LangeLumière d'été de Jean Grémillon met en scène l'oisiveté et le travail, et Les Visiteurs du soir s'achève, après que le diable a transformé en statues de pierre les amoureux qui lui résistaient, par un battement sourd et cette réplique, que tous les Français comprirent : « Ce cœur qui bat, qui bat…».

Il est le scénariste et le dialoguiste de plusieurs grands films français des années 1935-1945, notamment Drôle de drameLe Quai des brumesLe jour se lèveLes Visiteurs du soirLes Enfants du paradis et Les Portes de la nuit de Marcel CarnéLe Crime de monsieur Lange de Jean RenoirRemorques et Lumière d'été de Jean Grémillon. Il adapte deux contes d'Andersen, d'abord La Bergère et le Ramoneur, qui devient Le Roi et l'Oiseau, film d'animation de Paul Grimault en 1957, puis, en 1964Grand Claus et Petit Claus, à la télévisionLe Petit Claus et le Grand Claus de son frère Pierre Prévert.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il protège son ami Joseph Kosma17, qui, grâce à lui, peut poursuivre son travail de musicien, et il aide également le décorateur Alexandre Trauner à se cacher.

Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1935 (À la belle étoile) ; ses interprètes sont, entre autres, Agnès CapriJuliette Gréco, les Frères JacquesYves Montand.

C’est en 1938 au bord du paquebot Normandie que Jacques Prévert et Jacques Canetti se rencontrent. Destination New-York. Le premier accompagne l’actrice Jacqueline Laurent qui fait ses débuts au cinéma et dont il est amoureux. Le second, directeur artistique de Radio Cité, va à New-York pour voir comment on fait de la radio outre-Atlantique.

L’un et l’autre se connaissent de nom. Ils ont pour amies Marianne Oswald et Agnès Capri, qui chantent déjà les chansons de Prévert au « Bœuf sur le Toit » de Jean Cocteau. Ils promettent de se revoir, mais la guerre arrive.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Nice5,Note 1.

Ils se retrouveront dix ans plus tard exactement. En 1949, à Saint-Germain-des-Prés, les Frères Jacques font un triomphe avec Exercices de style de Raymond Queneau. Jacques Canetti, producteur musical des disques Polydor, leur propose de les enregistrer sur un disque consacré aux chansons de Prévert. Canetti fait ensuite enregistrer du Prévert par Juliette GrécoYves MontandCatherine SauvageSerge Reggiani. Sans oublier Jacques Prévert lui-même, qu'il enregistre en le faisant accompagner à la guitare par Henri Crolla.

En 1975, ils retrouvent leur complicité grâce au compositeur espagnol Sebastian Maroto, qui compose avec Jacques Prévert ses dernières chansons ; treize chansons aux lignes mélodiques claires. Ces chansons sont, à la demande de Canetti et de Prévert, chantées par Zette, la femme du compositeur, et elles paraissent en disque vinyle aux Productions Jacques Canetti.

Au lendemain de la guerre, l’éditeur René Bertelé18 obtient de Prévert l’autorisation de rassembler en un recueil ses nombreux textes et poèmes parus depuis les années 1930 dans des revues littéraires. Sorti en mai 1946, Paroles est le premier livre signé Prévert. Il en a lui-même créé le graphisme, à partir d’une photo de graffiti de son ami Brassaï. Le succès, critique comme public, est foudroyant5. Le style joyeusement iconoclaste de Prévert et ses thèmes de prédilection, les bonheurs simples, la révolte et l’amour, séduisent autant le cercle de Saint-Germain-des-Prés que le grand public. En quelques semaines, les 5 000 exemplaires du premier tirage s’envolent. Une nouvelle édition enrichie est vite publiée, et ses poèmes sont traduits en anglais, en italien, en japonais, etc. D’autres recueils suivront (Spectacle19, La pluie et le beau temps20, Histoires21, Fatras22, Imaginaires23, Choses et Autres24), dans lesquels aphorismes, dessins, collages, sketches voisinent avec les poèmes. Parallèlement à ses propres recueils, Prévert cosigne des ouvrages avec des photographes, des peintres ou des illustrateurs pour enfants (Jacqueline Duhême, Elsa Henriquez, Ylla…). Jacques Prévert prend alors ses distances avec le cinéma afin de se consacrer à l'écriture5.

En 1948, il confie à Henri Crolla la composition des musiques de ses chansons, dont La Chanson des cireurs de souliers de Broadway destinée à Montand. Il se sépare de Kosma qui a pris le parti du producteur dans le film Le Roi et l'Oiseau que Paul Grimault jugeait inachevé. Le film sort dans une première version désavouée par les auteurs Grimault et Prévert, sous le titre La Bergère et le Ramoneur. C'est la fin de sa collaboration avec Kosma.

Le 12 octobre 1948, à Paris, pendant une interview, il tombe accidentellement d'une porte-fenêtreNote 2 et reste plusieurs jours dans le coma (il reste ensuite marqué par des séquelles neurologiques irréversibles)5. Le hasard a voulu que Pierre Bergé, qui était arrivé le jour même, pour la toute première fois, dans la capitale, fût témoin de l'accident25 alors qu'il se promenait sur les Champs-Élysées. En repos forcé plusieurs mois à Saint-Paul-de-Vence, il se met à pratiquer assidûment le collage, qui constitue pour lui une autre forme de poésie26. Parallèlement à sa production de collages, il se consacre à des dessins animés et à des films pour enfants27 et collabore à de nombreux ouvrages avec ses amis peintres, dessinateurs et photographes, le plus souvent pour des éditions limitées : Grand Bal du printemps avec le photographe Izis BidermanasLes Chiens ont soif avec Max Ernst, textes pour le peintre Miró, pour le photographe Robert Doisneau, etc. Il travaille aussi avec des illustrateurs : il réalise en 1953 L’Opéra de la Lune avec Jacqueline Duhême, pionnière de l’illustration pour enfants, ou encore Lettre des îles Baladar, avec le dessinateur André François.

Jacques Prévert a longtemps vécu dans des meublés et des hôtels, avant de s'installer en 1956 dans un appartement au 6 bis, cité Véron28 dans le quartier des Grandes-Carrières29, au fond d'une petite impasse derrière le Moulin-Rouge, sur le même palier que Boris Vian qui se produit au cabaret de son frère Pierre Prévert — La Fontaine des Quatre-Saisons — où il lui plaît d'accueillir lors de ses visites les spectateurs de renom coiffé d'une casquette de chasseur marquée en lettres dorées du nom du cabaret.

En 1957, Jacques Prévert expose pour la première fois à la galerie Maeght une série de collages30, genre artistique insolite et inclassable qu’il pratique avec passion depuis 1948. Suivront le Musée Grimaldi à Antibes en 1963 et, un an plus tard, la galerie Knoedler à Paris qui présentent 112 collages de Jacques Prévert provenant de sa collection personnelle, et de celles de ses amis Picasso, René Bertelé, Marcel Duhamel, André Villers, Betty Bouthoul et Renée Laporte. Ses collages sont un prolongement direct de son écriture imagée, inspirés de la tradition surréaliste et d’une grande liberté formelle, ils jouent sur le détournement d’aphorismes ou d’expressions populaires, la relecture ou la réappropriation d’images existantes. Ses collages s’intègreront tant et si bien à son œuvre poétique qu'il en publiera cinquante-sept dans son recueil Fatras (1966) et vingt-cinq dans Imaginaires (1970).

Le domicile secondaire de la famille Prévert est à Antibes, mais, à la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts, il quitte cette ville. Sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète alors une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, à l'extrémité nord-ouest du Cotentin, dans la pointe de la Hague (département de la Manche). Le 11 avril 1977, il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui fumait trois paquets de cigarettes par jour et en avait toujours une à la bouche31. Il avait 77 ans.

Aux côtés de sa femme, de sa fille et de son ami Alexandre Trauner, il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.


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