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Romans et récits de Marivaux


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Zokirova Zarina

2.2. Romans et récits de Marivaux
Pharsamon, ou Les nouvelles folies romanesques (écrit en 1712, édité en 1737)
Les Aventures ou les Effets surprenants de la sympathie (1714)
La Voiture embourbée (1714)
Le Bilboquet (1714)
L'Iliade travestie (1716) lire en ligne [archive] sur Gallica
Le Télémaque travesti (1717)
La Vie de Marianne, écrit entre 1731 et 1742, inachevé.
Le Paysan parvenu, écrit en 1734-1735, inachevé.
Jugements et réception
« À l’égard de M. de Marivaux, je serais très-fâché de compter parmi mes ennemis un homme de son caractère, et dont j’estime l’esprit et la probité. Il y a surtout dans ses ouvrages un caractère de philosophie, d’humanité et d’indépendance, dans lequel j’ai trouvé avec plaisir mes propres sentiments. Il est vrai que je lui souhaite quelquefois un style moins recherché, et des sujets plus nobles ; mais je suis bien loin de l’avoir voulu désigner, en parlant des comédies métaphysiques. Je n’entends par ce terme que ces comédies où l’on introduit des personnages qui ne sont point dans la nature, des personnages allégoriques, propres, tout au plus, pour le poème épique, mais très-déplacés sur la scène, où tout doit être peint d’après nature. Ce n’est pas, ce me semble, le défaut de M. de. Marivaux ; je lui reprocherais, au contraire, de trop détailler les passions, et de manquer quelquefois le chemin du cœur, en prenant des routes un peu trop détournées. J’aime d’autant plus son esprit que je le prierais de le moins prodiguer. Il ne faut point qu’un personnage de comédie songe à être spirituel ; il faut qu’il soit plaisant malgré lui, et sans croire l’être : c’est la différence qui doit être entre la comédie et le simple dialogue. Voilà mon avis, mon cher monsieur, je le soumets au vôtre. »
— Voltaire, lettre à M. Berger, février 1736.
« Marivaux fit comme les disciples de Luther, qui, dans leur licence hétérodoxe, allèrent beaucoup plus loin que leur maître. […] Le travestisseur d’Homère, ennemi déclaré et blasphémateur intrépide de l’Iliade, pouvait être comparé à ces incrédules endurcis, qui, en attaquant le culte public, outragent avec audace ce qu’ils ont le malheur de mépriser »
— D'Alembert, 1742.
« Nous avons encore perdu un autre écrivain célèbre. M. de Marivaux de l'Académie Française est mort ces jours passés âgé de plus de soixante seize ans. Cet auteur a fait quelques tragédies détestables un grand nombre de comédies la plupart pour le Théâtre Italien et quelques romans qui ont eu du succès et qu'il n'a pas achevés. Sa Mariane et son Paysan parvenu sont très connus. Il avait un genre à lui très aisé à reconnaître très minutieux qui ne manque pas d'esprit ni parfois de vérité mais qui est d'un goût bien mauvais et souvent faux. M. de Voltaire disait de lui qu'il passait sa vie à peser des riens dans des balances de toile d'araignée ; aussi le marivaudage a passé en proverbe en France. »
— Correspondance littéraire, 15 février 1763. Éd. Paris, Furnes, 1829, tome troisième, p. 182.
« Ce jargon dans le temps s’appelait du marivaudage. Malgré cette affectation, M. de Marivaux avait infiniment d’esprit ; mais il s’est défiguré par un style entortillé et précieux, comme une jolie femme se défigure par des mines. »
— Palissot, 1777
« C’est le mélange le plus bizarre de métaphysique subtile et de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictons populaires ; […] Ce langage hétéroclite est celui de tous les personnages sans exception. »
— La Harpe, Lycée, 1799, Paris, Depelafol, 1825, t. XI, chap. 5, section 5, p. 369.
« Presque tous les ouvrages de Marivaux respirent l'enjouement et la finesse et supposent assez généralement une imagination vive et un caractère d esprit singulier. (...) Celles [de ses pièces] qu'on regarde comme les meilleures sont La Surprise de l'Amour, Le Legs et le Préjugé vaincu au théâtre français et, au théâtre italien, La Surprise de l'Amour, La Double Inconstance et L'Epreuve. (...) lorsqu'elles [ses pièces] manquent d'un certain intérêt de cœur il y existe presque toujours un intérêt d'esprit qui le remplace. (...) les défauts que l'on remarque dans les ouvrages dramatiques de Marivaux ne viennent que d'une surabondance d'esprit qui fait tort à la délicatesse de son goût. » — Annales dramatiques, vol. 6, Paris, Babault et al., 1810, p. 130-133.
En dépit de sa modernité, Marivaux n'a pas connu de grand succès de son vivant. Depuis, pourtant, son influence littéraire est non négligeable : sa technique romanesque profitera à Stendhal, son style de dialogue théâtral, surtout, inspirera, au xixe siècle, les comédies de Musset, et au xxe siècle celles de Giraudoux. Et il a, a titre posthume, trouvé un public enthousiaste qui considère précisément comme moderne la complexité qu’on lui reprochait de son temps.

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