The baha’i world


CONFERENCE DANS UN CERCLE


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CONFERENCE DANS UN CERCLE  

BAHA’i 



PARIS  

LE 19 MARS 1939  



MADAME 

J. 

MONTEFIORE 

 

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THE BAHA’i WORLD 



 

 



Mme. Jeanne Montefiore 

 

• • • 



Nier l’Autorité Divine dont se réclame Bahà’u’lláh, serait nier, en méme temps, l’Autorité Divine de tous les Prophetes qui L’ont 

précédé.  

J’entends bien les protestations; chacun reste fidéle 

sa propre tradition et au Prophete de sa propre Révélation.  



Les Israelites disent: ‘tNous avons Moise et la Thora.”  

“Nous avons le Christ et les Evangiles,” disent les Chrétiens.  

Envisageons, si vous le voulez bien, quel pourrait étre (je ne dis pas quel est) mais quel pourrait étre le point de vue israelite et le point 

de vue chrétien en presence de la Revelation de Bahã’u’lláh.  

Pour commencer par Ia tradition la plus ancienne, par le JudaIsme, trouvons-nous des points de rapprochement entre les Juifs et les 

Bahã’is? Oui, plusieurs, et de trés importants.  

Israel, 

côté d’un particularisme evident et indeniable, a des traditions tout 



fait marquees d’universalisme. Ceci n’est pas 

 

assex connu, mais dans les textes les plus anciens, les plus rituels, et non pas seulement dans les priéres modernes 



ajoutées de nos jours, on trouve des priéres pour tons ies peu pies. L’accueil hospitalier de l’etranger est un 

commandement de Dieu aux Israelites. Ils ont aussi la comprehension instinctive des souIfrances des exiles, peut-étre 

par le souvenir atavique de l’esclavage d’Egypte. En somme, aucun exclusivisme. Or, l’universalisme est une des 

principales caractéristiques de la Revelation de Bahâ’u’lláh.  

Mais les Bahã’is vont plus loin qu’Israel dans le sens de l’universalité, ce qui ne peut nous étonner, puisque cette 

Revelation correspond 

une étape plus avancée dans l’evolution de l’Humanité. Pour les Bahã’is, ii n’y a plus de 



Peuple élu de Dieu. L’homme, enf ant de Dien, place dans l’Univers, devient citoyen du monde, et frére, non pas 

seulement en paroles, mais en action, veritablement frére de tous les autres hommes. On pourrait comparer cette 

evolution de Bahã’iisme, par rapport au Judaism, 

un fleuve 



 

(A  


 

 

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CONFERENCE DANS UN CERCLE BAHA’I 

 

861 


 

qui s’élargit 

son estuaire, et s’approfondit en s’élargissant.  



Une autre idée enracinée dans tous les coeurs Juifs, est l’idée d’unité; les Juifs adorent le Dieu Un sans aucun 

intermédiaire humain. C’est aussi vers l’Unité que tendant tous les préceptes de Bahá’u’lláh. Mais, comme le prouvera 

Ia suite de cette causerie, les Bahã’is vont aussi plus loin que les Juifs dans l’idée d’Unité, car us l’appliquent 

tous 



les domaines de la vie, et pas seulement au domaine religieux.  

Enfin, troisiême point, les Israelites ne peuvent accepter de dogme qui soit contraire 

la raison, Bahá’u’lláh 



recommande de  

jours faire passer d’abord la croyance que l’on veut adopter par le crible de la raison, car ce qui ne serait pas en 

harmonie avec la science et la raison, ne serait plus de la religion, mais bien de la superstition. Ii a ainsi réconcilié la 

science et la religion. Car toutes les superstitions étant éliminées de la Religion de Bahá’u’lláh, les hommes de science 

n’y voient plus aucune discordance, et les personnes d’esprit religieux sont encouragées par les préceptes Bahá’is 

étudier les sciences, et 



examiner le fond des problêmes religieux avec un sens critique.  

Cependant, les Israelites orthodoxes, et même ceux qui ne le sont pas, objectent que les commandements de Dieu 

apportés par Moise et contenus dans la Thora, renferment toute la vérité et toute la morale du monde. “Pourquoi,” 

disent-ils, “y ajouter un nouye 1 element?”  

A cela, il y a plusieurs réponses 

donner, et la premiere s’applique également aux préceptes du Christ; c’est que ces 



commandements admirables, répétés dans toutes les religions successives, n’ont pas été écoutés, les hommes ne leur 

ont pas obéi.  

De plus, les religions n’échappent pas 

Ia loi d’evolution. Ce qui n’evolue pas dégénère. Ceux qui ont étudié les 



religions y voient trois phases: le printemps spirituel, la periode d’apogée, puis le déchn. Non pas que toute religion ne 

rènferme un fond éternel de Vérité Divine, mais elle finit par perdre de son dynamisme, de sa force d’expansion, et a 

besoin d’être reviviflée et de reprendre de la vitalité. La stagnation entraine la paralysie. Nous en avons un triste 

exemple dans la tiedeur des Israelites con- 

 

temporains, tiedeur qui, heureusement, n’est pas generale, mais très fréquente, et qui n’est pas incompatible avec un 



certain attachement aux traditions ancestrales. Seulement, alors, c’est plutôt la lettre que l’esprit qui survivrait, et il n’y 

aurait plus de religion vivante.  

Enfln, les temps nouveaux peuvent amener des besoins spirituels nouveaux, et c’est pour cela, que malgré les fautes 

accumulées, malgré l’insouciance et l’ignorance des hommes, Dieu, dans Sa Clémence, ne se lasse pas de leur envoyer 

des Messagers pour les ramener 

Lui.  



La Religion de Bahã’u’llih me semble devoir apporter reconciliation, apaisement et joie aux coeurs Israelites si souvent 

ulcérés. Car, cette fois, on ne leur demande ni abandon, ni reniement, ni trahison. Ii a été dit au Congrès des Religions 

de Calcutta:  

“Il est aussi impossible de changer de religion que de changer de mere.” Et quand cette mere, comme c’est le cas pour 

Israel, est persécutée, ensanglantée, douleureuse, on sent encore davantage combien on l’aime, et la force des liens qui 

vous unisent 

elle. Ce n’est pas tant d’une conversion au Bahá’iisme qu’il s’agit, que d’une conversion plus haute, 



plus complete 

la Cause de Dieu, qu’Israël, infldele 



sa vocation, n’a pas servi dans les temps modernes avec toute 

la ferveur et la chaleur desirables. Tout croyant sincere, dépourvu de préjugés, doit pouvoir s’enrôler dans l’armée qui 

combat pour la Cause de Dieu, et surtout les Israelites, toujours assoiffés d’idéal et de progrès.  

En raison même de ses traditions d’universalité et d’unitê, Israel doit pouvoir adhérer avec élan au mouvement mondial 

de la Foi Bahá’ie qui, au nom de Dieu, prodame la fraternité de tous les hommes, sans distinction de nationalité, de 

croyance, de race ni de classe, et les unit tous dans une paix supreme et dans l’amour du Dieu Un.  

Ici, je vous demande la permission d’ouvrir une petite parenthese. Nous parlions tout 

l’heure de la nécessité 



d’évoluer. Ce besoin s’est fait sentir dans toutes les religions, et il eh est résulté le Judaisme liberal, le Protestantisme 

liberal, le Catholicisme social. Le mouvement Bahá’i va plus loin: il marque un progrès décisif dans l’evolution 

religieuse des temps modernes, car il supprime toutes 

 

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THE BAHA’J WORLD 

 

les cloisons étanches, unifie tous les élans, et englobe le monde entier dans son champ d’action.  



Le Plan de Bahá’u’llah, en effet, n’applique pas les Commandements Divins aux seuls problèmes spirituels et religieux, 

mais aussi 

tOus les domaines de l’activite humaine:  



Education, Politique, Economic politique, etc., etc. Ccci se dit en trois mots et en une minute, mais les repercussions 

d’une telle chose sont incalculables et susceptibles de provoquer dans Ic monde une revolution bienfaisante.  

Ce n’est pas sans base realiste et pratique que l’idéal Bahá’i prend son essor. La structure de Plan de Bahá’u’llah est 

extrémement solide et s’appuie sur une organisation administrative qui commence 

fonctionner dans Ic monde, sous 



l’impulsion de Shoghi Effendi, arrière petit-Ills de Bahá’u’llah, petit-Ills d’ ‘Abdu’l-Baha. Celui-ci, avant de mourir en 

1921, avait désigne son petit-Ills comme devant être Ic Gardien de Ia Cause Bahá’ie.  

Fermons maintenant Ia parenthese, et cxaminons, si vous le voulez bien, quel pourrait être Ic point de vue chretien en 

presence de Ia Révélation de Bahá’u’lláh.  

Dam un cercle Bahá’i, nous avons entendu récemment un Père Dominicain qui admirait profondement tous les 

préceptes de Bahá’u’lláh, et croyait qu’on pouvait espérer voir Sc realiser un jour “union dc tous les croyants du 

Royaume de Dieu. C’est un point de vue assex exceptionnel chez les Chretiens. En général, si “on pane devant un 

Chrétien des préceptes de Bahá’u’llah et de Sa Révélation—ce qui arrive rarement du reste—le Chrétien s’écrie: “Le 

Christ a tout dit. Comment admettre ou méme concevoir une Révélation supérieure aux Evangiles? c’est impossible.”  

Et les Bahá’is répondent: “Nous sommes parfaitement d’accord, mais le monde seraitii dans l’état oü nous le voyons si 

les préceptes du Christ avaient été mis en pratique?”  

Il ne vient jamais 

l’idée des Bahá’is d’opposer les unes aux autres les différentes “Manifestations de Dieu,” car Elles 



n’ont pas de personnalite propre, Elles se confondent avec l’Essence Divine. Ii n’y a pas rivahite mais succession et 

continuité dans les 

 

Révélations differentes, et celle d’une époque développe Ia Révélation d’un époque précédente.  



Ce qu’il faut savoir, c’est que la Religion de Bahá’u’llah englobe toute la doctrine chretienne, comme aussi tous les 

préceptes de Moise, et tout cc qu’il y a d’essentiel, de veritable inspiration divine dans toutes les religions. Elle élimine 

simplement les 

elements 

apportés par les hommes, au cours des siècles, et qui peuvent avoir altére Ia pureté des 

commandements de Dieu.  

Ce dont il s’agit, 

l’aurore de cette ère nouvelle inaugurée par Ia Révélation de Bahá’u’lIah, c’est de mettre en 



pratique ces divins préceptes, qu’ils ne soient plus lettre morte, afin que l’humanite cesse de glisser vers le precipice 

avec une vitesse accélerée.  

Dieu a dit aux hommes par la voix de Moise: “Aime ton prochain comme toimême!” Ce commandement a-t-iI 

éte 


écouté?  

Dieu a dit aux hommes par la voix du Christ: “Aimezv les uns les autres comme je vous ai aimés!” Ce commandement 

a-t-il été suivi?  

La confusion haineuse et sanglante de notre monde est sane réponse suffisante.  

La vraie fraternite nous a été commandee, mais oil existe-t-eIle autrement que dans les paroles et les écrits? Oü la 


voyons-nous mise en action? Les Chrétiens d’Amérique ont-ils des sentiments de fraternité pour les négres?  

Nous-mêmes qui, en Europe, parlons beaucoup de fraternite, comment pouvonsnous tolérer ces taudis effroyables qui 

existent dans tous les grands centres, 

côté des manifestations du luxe et du plaisir?  



Enfin, pour passer du general au particuher, sont-ils inspires par des sentiments de fraternite ceux qui disent: “Nous ne 

potsvons secourir les refugies d’Ahlemagne et d’Autriche, non parce qu’ils sont des Juifs, mais par cc qu’ils sont 

Allemands ou Autrichiens?” Nous ne pouvons aider 1es réfugies Espagnols parce qu’ils sont des Rouges, et que cela 

choquerait nos opinions politiques? Non, de quclque côté que nous nous tournions, nous voyons le manque d’elan 

fraternel. C’est pourquoi nous devons reconnaitre que nous avons bien besoin de cc Dernier Venu des Messagers 

divins, de Bahá’ 

 

CONFERENCE DANS UN CERCLE BAHA’i 



 

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u’lláh qui est apparu en Perse ii y a quatre vints ans, environ, et qui a montré aux hommes les préjugés qui les 

empoisonnent. Ii est venu les exhorter encore une fois 

aimer Dicu et is s’aimer les uns les autres, en faisant tomber 



les barrières qui les séparent, et dans tous les domaines. Avouons-le, les religions précédentes, an lieu d’abattre  

barrières, les ont élevées et multipliées, et Ic nationalisme efiréné qui se déchaine dans le monde actuellement, les a 

encore rehaussees.  

‘Abdu’l-Bahis a dit de Ia religion: “Si la religion devait être une cause de discorde et d’hostilite parmi les hommes, il 

vaudrait mieux pour le monde qu’il n’y eüt pas de religion.”  

Cependant, les Chrétiens ne peuvent voir en Bahis’u’llâh un simple réformateur comme Luther ou Calvin.  

Le Mouvement Bahá’i ne peut ètre non plus compare is celui de St. Francois d’Assise qui, au douzièmc et au treizième 

siècles, a tenté de rendre aux doctrines de l’Evangile leur pureté primitive. Bahis’u’llah n’a pas seulemente exhorté les 

hommes is mettre en pratique les préceptes anciens; Sa Revelation renferme des éléments nouveaux essentiels au salut 

du monde, et qui n’existaient pas dans les Révélations précédentes. Monsieur Ives cite des discours d’ ‘Abdu’l-Bahis 

qui font ressortir ces éléments nouveaux, tout particulièrement intéressants. Je voudrais vous indiquer le plus important, 

et vous dire quelques mots sur ceux qui concernent le domaine social: par exemple, les lois du man- age et du divorce 

revisées. II est naturel que les hommes d’aujourd’hui aient besoin d’autres lois que ceux d’il y a trois mille ans.  

Bahis’u’llah estime que le divorce est nécessaire dans Ia société actuelle, pour réparer les erreurs frequentes et le 

mauvais choix des hommes et des femmes qui se marient sans comprendre l’importance de leurs actes, et qu’on ne peut 

condamner is vivre dans la dis— corde et l’hostilite. Si l’accord, l’unité et l’harmonie manquent dans un ménage, Ia 

Loi de Dieu est transgressée, car Dieu veut l’amour et l’unité.  

Mais, d’autre part, Ia conception Bahá’ie du manage est telle, qu’un vrai manage Bahá’i (comme aussi, du reste, le vrai 

 

manage israelite ou chrétien) aboutit rarement au divorce.  



II ne s’agit plus cette union de convenances, qui caractérisait les manages des deux derniers siècles; ni de cette liaison 

legalisee qu’est devenu Ic manage moderne en Amerique et en Europe. Le manage Bahis’i attache autant d’importance 

is l’union spirituelle qu’is l’attirance physique. L’union devient complete par la fusion de deux âmes embrasees par 

l’Amour de Dieu, et ces manages-his n’aboutissent ni is la separation ni au divorce, ils créent des liens indissolubles.  

Une autre loi montre combien Bahâ’u’llish, inspire par Dicu, fut un précurseur: ii y a quatre vingts ans, en Perse, Pays 

d’Orient, Il proclama l’egalite de l’homme et de Ia femme. Or, rappelons-nous que méme en France, is ha fin du siècle 

dernier, cette égahite n’existait pas, Ia femme ne recevait pas la même instruction quel’homme. Encore is l’heure 

actuelle, dans certains pays d’Orient (n’oubhions pas que le Plan de Bahá’u’llah est mondial), la femme est une bête de 

somme et une esclave; méme en Espagne, pays d’Europe, Ia femme du peuple n’est ni aifranchie ni instruite.  

Toujours is Ia Mème époque, Bahis’u’llish declara que l’instruction devait ètre donee is tous, et non seulement 

I’instruction intellec— tuelle, mais aussi celle de l’âme. Malgré les progrès, ceci est encore bien loin d’être realise.  

Voici maintenant cet élément nouveau essentiel de la Revelation de Bahis’u’lláh, dont je vous parlais tout is l’heure, et 

qui, is lui seul, devrait suffire is provoquer l’adhésion des croyants du monde entier: c’est que cette Religion n’exclut 

aucun Prophète du Passé, aucune race, aucune croyance, aucun peuple.  

Les Bahis’is voient Ia Vérité Divine dans toutes les religions. Nos prèjugés nous aveuglent is tel point que nous 

concevons diflicilement cette idée: Dieu est ha Vérite, et Dieu est dans toutes les religions. Pour les Bahis’is il ne s’agit 

plus ties religions, mais bien de La Religion de Dieu, accessible is tous les hommes de bonne volonte, quelles que 

soient leurs traditions particuhières, ou le culte qu’ils pratiquent. Ce Message est envoyé is l’Humanite is l’époque de 

sa ma- 

 

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THE BAHA’I WORLD 

 


turité, oü la race humaine est capable de supporter une nourriture plus forte et plus pure. Les buts qui, jusque-là, avaient 

seulement été indiqués ou entrevus, doivent maintenant être atteints, 



Si 

l’homn,e veut mériter de s’appeler homme.  

Depuis l’origine, les commandements de Dieu ont appelé les hommes 

la sainteté.  



“Soyez saints pour votre Dieu, Je suis l’Eternel votre Dieu,” est-il dit dans le Schema, priire fondamentale des 

Israelites.  

“Soyez parfaits comme votre Pêre au ciel est parfait,” disent les Evangiles.  

Comment les hommes ont-ils interprété ces commandements? L’idéal de sainteté a été réalisé par quelques hommes et 

quelques femmes qui jalonnent les siêcles ecoules, et qui les éclairent. Les autres hommes ont quelquefois persécuté ou 

ignore ces saints, mais, le plus souvent, ils les ont respectés, admires et vénérés. Ont-ils jamais essayé sérieusement de 

les imiter? Je crois que non, et, chose curieuse et attristante, l’Humanité, pourtant ivre d’orgueil en general, a montré 

sur ce point-là une modestie regrettable. Elle n’a pas cru en sa propre perfectibilité, elle a manqué d’elan vers la 

saintetC et refuse l’effort vers la perfection.  

Après Molse, aprés le Christ, Bahá’u’llãh vient dire 

cette humanité déprimée, que ces buts qui lui semblent 



inaccessibles ne le sont pas, et qu’ils doivent être atteints 

l’epoque nit nous sommes.  



Pour les Bahá’is, c’est 

dire pour quelques millions d’êtres humains disséminés dans le monde entier, ces appels 



la 


sainteté prennent le caractêre d’un ordre imperatif, adressé 

des initiés de la vie spirituelle, 



une sorte de premiere 

legion dans l’armée qui combat pour la Cause de Dieu.  

Ii est impressionnant de remarquer avec quelle insistance les mots eVous devez” reviennent sous Ia plume et sur les 

lèvres de Baha’u’lláh et d’ ‘Abdu’l-Bahá, lorsqu’ils s’adressent aux croyants, 

des adeptes de la Foi Bahã’i. ceyous 



dryer.” C’est pourquoi on peut se dire Juif ou Chrétien sans observer tous les préceptes de Moise ou de Christ, mais on 

ne peut s’intituler un 

yen- 

table Bahá’i sans être au moms engage, par la volonté de l’amour, du renoncement et de 



l’humilite dans la voie étroite de Ia sainteté. 

 

C’est aussi pour cela qu’il est difficile et rare d’être un veritable Bahâ’i.  



‘Abdu’l-Bahá recommande cependant de ne pas s’hyptoniser sur le sentiment de sa propre non-valeur. Pour accomplir 

sur Ia terre Sa mission d’homme, il suffit “de marcher humblement devant son Dieu” (comme il est dit dans les 

Ecritures) et de chercher, en se renoncant soi-même, 

se conformer 



la Volonté Divine. Une modes- tie exagérée 

pent devenir une sorte de subtile lâcheté, une maniêre de se dérober aux devoirs qui nous incombent.  

Ce que Dieu ne pouvait exiger de l’Humanité dans son enfance, Ii l’exige, par la voix de Bahá’u’lláh, de l’Humanité 

arrivée 

sa matunité. Monsieur Ives nous raconte une scene trés frappante; ‘Abdu’l-Bahã, qui 



mi 

parlait d’ordinaire 

trés simplement, lui a dir une fois d’une voix prophétique et tonitruante: “En ce Jour, de grandes choses, de trés grandes 

choses doivent s’accomplir!”  

‘Abdu’l-Bahá, comme je vous le disais, n’a pas seulement expliqué, interprété et diffuse les préceptes de Son Père, Il 

les a aussi mis constamment en pratique dans Sa propre vie. Dans Son enfance, II avait partagé l’exil de Bahá’u’lláh, 

puis ses quarante années d’emprisonnement et de torture dans Ia prison forteresse de St. Jean d’Acre. Pendant ces 

quarante ans, tons deux n’ont cessé de donner aux autres et d’eprouver eux-mêmes l’impression d’une parfaite liberté, 

tant il est vrai que la seule prison est la prison du “Moi” nit nous enferme notre égoisme.  

‘Abdu’l-Bahã a montré ce que peut être un homme libéré des chaines redoutables qui nous lient, depouillé des voiles 

qui nous aveuglent et nous empechent de discerner les Vérités Divines, “le Soleil de la Réalité.”  

L’humilité est la base, le “leit-motif” des enseignements de Bahá’u’lláh. Là encore, vous pourriez objecter: “Rien de 

nouveau!” En effet, dans l’Ancien Testament, le Livre de Job tout entier est une lecon d’humilité, et dans les versets 

inspires d’Esai, comme dans les chants immortels des Psaumes, les hommes sont exhortés 

l’humilité. Le Christ a mis 



I’accent sur le renoncement, le sacrifice, l’humilité exaltée jusqu’a la servitude. Dans les Evangiles, “les Humbles sont 

les héritiers de la terre” et le lavage des pieds 

 

CONFERENCE DANS UN CERCLE BAHA’i 



 

 



du Jeudi Saint est le symbole concret de cette exaltation de Ia servitude.  

Dieu demande uniformément la même chose aux hommes dans toutes les religions, car chez les Boudhistes et les 

Mahométans, le renoncement et le sacrifice de soi sont également exaltés.  

Quel accent particulier les enseignements de Bahá’u’lláh mettent-ils sur l’humilité et la servitude? ‘Abdu’l-Bahá, 

commentant les préceptes de Son Père, présente la servitude non seulement comme desirable, mais comme s’imposant 

tous les hommes que veulent mériter de s’appeler des hommes, et ne pas être ravalés au rang de l’animal.  



Dans “les Leçons de St. Jean d’Acre” ‘Abdu’l-Bahá explique qu’on ne peut envisager que trois sortes d’existence: 

Divinité, Prophête ou serviteur. L’homme ne peut aspirer 

l’Essence divine. Ii ne peut prétendre 



l’état de Prophéte, 

puisqu’un Oint du Seigneur n’apparait que tous les mille ans environ. Seul l’etat de serviteur lui est accessible, et le 

conduit 


la grandeur— “Servir!” n’est ce pas l’élan secret de tous les coeurs humains? On s’en aperçoit lorsque 

survient une catastrophe: guerre, famine, épidemie, inondation, et que l’homme, se depouillant, sous le choc, de sa 

cuirasse d’égoisme, se rue avec enthousiasme au secours de son prochain.  

Evidemment, cet élan s’épuise trop vite, et, dans les longues épreuves, nous voyons revenir le long cortege des désirs 

personnels.  

‘Abdu’l-Bahá était imprégné d’humilité, malgré l’autorité et la majesté qui se dégageaient de Sa personne. Ii se 

montrait toujours parfaitement courtois, méme en presence d’un interlocuteur incompréhensif ou hostile.  

Si la courtoisie s’en est allée de notre monde c’est qu’elle est, je crois, fille de l’humilité et que nous sommes pétris 

d’orgueil. Voila ce qui explique ces explosions si fréquentes d’indignation et de colère, lorsqu’on exprime devant nous 

des opinions religieuses ou politiques qui ne sont pas les nôtres. ‘Abdu’l-Bahá avait trop de vraie humilité pour se 

départir de Sa courtoisie. Son nom même veut dire: “Serviteur de la Gloire” et la Gloire, c’était Son Père Bahá’u’llãh. 

Il ne voulait pas d’autre titre. 

 

‘Abdu’l-Bahá et rien d’autre” disait-Il. En Amérique, Il a refuse tous les postes et titres honorifiques qu’on Lui offrait.  



‘Abdu’l-Bahá est un serviteur.” Telle fut Sa réponse.  

L’esprit de servitude et l’humilité sont les joyaux de l’âme, mais ne trouvent leur éclat que dans l’amour. L’Amour de 

Dieu se traduisant en amour pour le prochain, voila Ia Lumière indispensable qui éclaire toutes les religions et illumine 

celle de Bahá’u’lláh.  

Madame Dreyfus-Barnay a expliqué, au cours d’un causerie dans un cercle Bahã’i, quelles étaient les trois 

caractéristiques principales de la Révélation de Bahá’u’lláh, l’universalité, l’union et la Paix supreme, que Bahá’u’lláh 

appelle “La Plus Grande Paix” et qui est bien autre chose que la cessation de la guerre.  

Ces trois points, Universalité, Union, et Paix supreme sont des résultats, des effets de la Religion de Dieu, mais ne 

peuvent se réaliser que par l’Amour.  

Comment ‘Abdu’l-Bahã concevait-Il cet Amour? Ici, je dois vous raconter une réponse qu’Il a faite, et qui est trés 

familiére aux Bahá’is. On Lui demandait: “Comment se fait-il que les personnes qui se sont trouvées en votre presence 

aient des visages rayonnants?” Et Ii répondit avec ce sourire sublime et ce mouvement ascendant des mains qu’on ne 

pouvait oublier, parait-il, quand on les avait vus: “Je crois que c’est par ce que, sur tous les visages, je vois la Face de 

mon Divin Père.”  

Voilà une réponse qui mérite d’être méditee et approfondie. ‘Abdu’l-Bahá voyait le refiet de Dieu sur loin les visages!  

Il nous est peut-étre arrivé de voir fugitivement ce refiet divin sur le pur visage d’un petit enfant, ou sur le front d’un 

mourant deja presque retourné au Scm de Dieu, ou encore sur le visage d’un saint, si nous avons eu le bonheur d’en 

connaitre. Mais serions-nous capables de voir ce refiet divin sur le visage du criminal, de la prodstuée, du matérialiste, 

sur toutes ces figures soucieuses ou avilies que nous croisons dans la rue? Hélas, non! On frémit de honte en mesurant 

la distance qui nous sépare d’un tel point de vue, et, pourtant, si ce point de vue se généralisait, ii transformerait toutes 

 

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THE BAHA’i WORLD 

 

les relations entre les hommes, et apporterait peutétre la solution de bien des problèmes.  



Monsieur Ives, nous expliquant ainsi le titre mystique de son livre, s’écrie: “L’Amour est Ia Porte de Ia Liberte,” non 

seulement pour celui qui aime, mais aussi pour celni qui est l’objet de cet amour. ‘Abdu’l-Bahâ, imprCgné de l’amour 

de Dieu, avait ce pouvoir qu’ont les saints de transformer les âmes, II avait le don de les libérer de leurs chaines, et, de 

là, les visages rayonnants.  

Est-ce le seul privilege d’un ‘Abdu’l-Bahâ, on d’un saint, de parvenir 

ces sommets radieux?  



Le Maitre affirme que cette vie supérieure est accessible 

tous les hommes, 



vous, 


moi, 


la condition d’avoir la 

volonté du perfectionnement, du renoncement, et de demander humblement l’assistance de Dieu, qui jamais ne se lasse 

d’envoyer aux hommes des guides et des éducateurs, pour les sontenir dans cette ascension difficile. Cet appel vivifiant 

ouvre des horizons nouveaux 

l’humanite.  



Pour que se realise le Plan grandiose de Bahâ’u’lláh, ii faut envisager un type humain dont nous n’avons encore vu que 

des exemplaires exceptionnels, chez les héros et chez les saints. Ici se pose un problème angoissant, d’un intérét vital 

pour l’avenir des hommes. Le Plan de Bahá’u’lláh seraitii une utopie?  

Est-il inconcevable que le bon exemple se propage comme les ondes dans une mare ott l’on jette un caillou? En 

répondant “Oui, c’est inconcevable!” nous serions criminels et présomptueux, car ii ne faut douter ni de Ia puissance de 

Dieu, ni de la bonne volonté des hommes. Nous admettons la force de propagation du mauvais exemple, qui se répand 



avec la rapidite de la peste, et qui en a Ia virulence. Alors, pourquoi douter de la force d’expansion du bon exemple?  

Les Bahá’is ont pour mission de généraliser Ia sainteté dans le monde, et d’activer les sentiments de vraie fraternité 

entre les hommes. Comme le dit excellemment Monsieur Ives: “Les préceptes de Bahã’u’llâh tendent 

orienter 



l’attention des hommes vers Ia conscience de leur propre responsabilité.”  

Depuis qu’on connait mieux Ia force du sub-conscient, on pent affirmer que méme 

 

nos pensées réagissent sur notre entourage. Si nous pensons d’un manière constructive, charitable et optimiste, nous 



émettons des fluides bienfaisants; an contraire, en pensant d’un manière destructive et en nourrissant des griefs, nous 

nuisons 


notre entourage.  

II y a en ce moment dans le monde un symptôme consolant: devant la coalition des forces diaboliques (une des plus 

terribles peut-être qui se soit encore dechainée dans l’humanite) nous voyons se former une mobilisation secrete des 

forces spirituelles dont Ia puissance croit sans cesse. Les croyants du monde entier (et même les incroyants aux idées 

généreuses et charitables) se sentant menaces dans leur foi et leur ideal, comprennent enfin I’évidente fraternité qui 

devrait les unir, et l’on entend des voix qui s’appellent dans Ia tempéte.  

Les Bahâ’Is reconnaissent là le travail de 1’Esprit Saint, Ferment divin qui agit parmi les hommes, et 

leur insu, 



depuis que Baha’u’lláh, ii y a quatre vingts ans, a proclamé Sa mission. En effet, chose frappante et indéniable, ces 

voix qui s’appellent dans la tempéte, sont bien souvent des voix de Bahá’is sans le savoir.  

Voici un exemple entre cent: dans un journal anglais vient de paraitre un article signé d’un nom inconnu en France, Sir 

Edward Villers, et que je puis résumer ainsi:  

“Le monde est trés malade, l’Angleterre autant que le reste du monde. On cherche en vain Ia cause de la maladie. Or, 

cette cause est Ia peur. Nous sommes malades de peur, parce que nous avons quitté le Rocher de notre saint qui est 

Dieu. Nous ne met- tons plus notre confiance en Lui. Ii s’agit maintenant de ne plus avoir peur, de retrouver la foi en 

Dieu, et d’esperer en Lui, tout en faisant notre devoir d’hommes, et on luttant bravement sur Ia terre. En pensant et 

agissant ainsi, nous deviendrons invincibles individuellement, et ensuite nationalement.”  

Si nous abordons le domaine de Ia littérature et de Ia philosophie, nons voyons le grand pensenr anglais, Aldous 

Huxley, dont nn des derniers Iivres traduit en francais est intitnlé “La Fin et les Moyens.” Etndiant l’actuelle 

catastrophe hnmaine, ii préconise le reméde Bahâ’i par excellence; former des groupes de plus en plus nombrenx 

d’hommes 

 

CONFERENCE DANS UN CERCLE BAHA’I 



 


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