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La conscience de l’Europe


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3-курс мажмуа бахорги семестр 22-23

La conscience de l’Europe 
Jean-Christopheet les rêves de paix s’effacent brusquement quand la guerre le 
surprend à Vevey en Suisse sue les bords du lac Léman où il va fréquemment 
passer ses vacances. Pourquoi alors rentrer en France et prêcher dans le désert ? Il 
reste donc en Suisse et c’est de là dans le Journal de Genève qu’il lancera ses 
appels en faveur de la paix. Il est conscient et il le note dans son Journal que « cette 
guerre européenne est la plus grande catastrophe de l’histoire depuis des siècles, la 
ruine de nos espoirs les plus saints en la fraternité humaine. » 
Son premier réflexe est de susciter un sursaut, une conscience européenne en 
écrivant à ses confrères, les écrivains Gerhart Hauptmann et Émile Verhaeren mais 
ne reçoit aucun écho positif, le premier trop impliqué et le second ulcéré par 
l’invasion de son pays la Belgique par les troupes allemandes et les destructions 
perpétrées. Pourtant il a écrit à Hauptmann, « j’ai travaillé toute ma vie à 
rapprocher les esprits de nos deux nations » et lui assure que les atrocités de la 
guerre ne parviendront jamais à « souiller de haine mon esprit. » Rien n’y fait, la 
guerre a eu raison de la conscience européenne et Romain Rolland, seul et 
infatigable, va lancer son cri de paix dans une série d’articles réunis ensuite dans 
deux volumes : Au-dessus de la mêlée et Les Précurseurs
Dans Au-dessus de la mêlée, l’article phare où il développe ses convictions
Romain Rolland déplore ce gâchis, cette jeunesse européenne entraînée dans un 
« égarement mutuel », prêche pour un nationalisme pacifié, « l’amour de ma patrie 
ne veut pas que je haïsse, la haine entre peuples est entretenue par une minorité qui 
agit pat intérêt, les peuples ne demandaient que la paix et la liberté. » 
Les articles suivants vont développer ces idées, les expliciter de Les idoles en 
décembre 1914 au Meurtre des élites en juin 1915, poursuivant un but précis : 
lutter contre la haine et en dénoncer tous les aspects. A ses détracteurs, 
thuriféraires de la guerre, il réplique « ces injures sont un honneur que nous 
revendiquons devant l’avenir. » Ses anciens amis l’abandonnent, il est mis au ban 
de la société. Ses nouveaux amis, dont le poète Pierre-Jean Jouve, le soutiennent 
comme ils peuvent, soumis à une censure implacable, isolés dans leur propre pays. 
Pendant la guerre, Romain Rolland entretien une correspondance considérable. A 
tous ceux qui lui demandent conseil, il les renvoie à eux-mêmes, fidèle au credo de 
Clérambault : « Qui veut être utile aux autres doit d’abord être libre. » La liberté 
toujours : « de belles âmes, de fermes caractères, c’est ce dont le monde manque le 
plus aujourd’hui. » 
En pleine guerre, pendant l’année 1917, quand tous les journaux refusent ses 
articles, Romain Rolland écrit une farce satirique Liluli, qui met en scène des 
guignols grimaçants englués dans la guerre, deux princes de contes qui s’entretuent 
pour les beaux yeux d’une déesse ou si l’on veut, la France et l’Allemagne qui 
s’étripent pour la conquête de l’Alsace-Lorraine. Polichinelle, figure lucide et 
clairvoyante, est trop velléitaire pour se colleter à la Vérité. C’est une œuvre 
d’amertume aux accents douloureux dont Stefan Zweig dit qu’elle « dégage une 


ironie tragique dont Rolland se sert comme d’une arme défensive contre sa propre 
émotion. » 

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