À propos de Simone de Beauvoir Table des matières: Introductive


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À propos de Simone de Beauvoir

2.2. Femme de lettres engagée
Avec Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian et quelques intellectuels de gauche, elle fonde la revue : Les temps modernes qui a pour but de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine. Mais elle continue cependant son œuvre personnelle. Après plusieurs romans et essais où elle parle de son engagement pour le communisme, l'athéisme et l'existentialisme, elle obtient son indépendance financière et se consacre totalement à son métier d'écrivaine. Elle voyage dans de nombreux pays (États-Unis, Chine, Russie, Cuba, etc.) où elle fait la connaissance d'autres personnalités communistes telles que Fidel Castro, Che Guevara, Mao Zedong, Richard Wright.
Aux États-Unis, elle engage une relation passionnée, qui durera plus de 15 ans, avec l'écrivain américain Nelson Algren qu'elle a rencontrée vers 1947, et lui envoie plus de 300 lettres. La publication de sa correspondance avec Algren en 1997 provoque le rejet de certains féministes qui ne retrouvent pas la femme libre qui leur a servi d'icône, mais une Simone de Beauvoir qui a « biaisé sur sa bisexualité, construit littérairement avec Sartre un couple mythique, ou plutôt une mystification, triché en construisant par omission dans son œuvre mémoriale une image d'elle non conforme à la vérité. »
En 1949, elle obtient la consécration en publiant Le Deuxième Sexe. Le livre se vend à plus de 22 000 exemplaires dès la première semaine, occasionne la publication des articles contradictoires de Armand Hoog (contre) et de Francine Bloch (pour) dans la revue La Nef, et fait scandale au point que le Vatican le mette à l'index. François Mauriac écrira aux Temps modernes : « à présent, je sais tout sur le vagin de votre patronne. » Le livre est traduit dans plusieurs langues et aux États-Unis, se vend à un million d'exemplaires et nourrit la réflexion des principales théoriciennes du Women's Lib. Beauvoir devient la figure de proue du féminisme en décrivant une société qui maintient la femme dans une situation d'infériorité. En totale rupture avec l'essentialisme, son analyse de la condition féminine à travers les mythes, les civilisations, les religions, l'anatomie et les traditions fait scandale, et tout particulièrement le chapitre où elle parle de la maternité et de l'avortement, assimilé à un homicide à cette époque. Quant au mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper. Selon Stephen Law, Beauvoir proposa que le rapport entre les sexes biologiques et les constructions genrées de la société est délibérément confus pour la femme. Cette confusion qui sert bien la société dominée par l'homme (en 1950) rend difficile à la femme de se sortir d'un tel déterminisme. Ces stéréotypes sociaux entrainent la femme loin de ses aspirations.
En 1954, elle obtient le prix Goncourt pour Les Mandarins et devient l'un des auteurs les plus lus dans le monde. Ce roman qui traite de l'après-guerre met en lumière sa relation avec Nelson Algren, toujours à travers des personnages imaginaires. Algren ne peut pas supporter le lien qui unit Beauvoir à Sartre. Celle-ci ne pouvant y mettre un terme, ils décident de rompre. De juillet 1952 à 1958, elle vit avec Claude Lanzmann41.
À partir de 1958, elle entreprend son autobiographie où elle décrit son milieu bourgeois rempli de préjugés et de traditions avilissantes et les efforts pour en sortir en dépit de sa condition de femme. Elle décrit aussi sa relation avec Sartre en la qualifiant de totale réussite. Pourtant, bien que la relation qui les unit soit toujours aussi passionnée, ils ne sont plus un couple au sens sexuel du terme, et ce depuis longtemps, même si Beauvoir laisse entendre le contraire à ses lecteurs.
En 1960, elle signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans la guerre d'Algérie.

En 1964, elle publie Une mort très douce qui retrace la mort de sa mère. D'après Sartre, c'est son meilleur écrit. Le thème de l'acharnement thérapeutique et de l'euthanasie y sont évoqués. Durant cette période de deuil, elle est soutenue par une jeune fille dont elle a fait la connaissance à la même époque : Sylvie Le Bon, une jeune étudiante en philosophie. La relation qui unit les deux femmes est obscure : relation « mère-fille », « amicale », ou « amoureuse ». Simone de Beauvoir déclare dans Tout compte fait, son quatrième tome autobiographique, que cette relation est semblable à celle qui l'unissait à Zaza cinquante ans plus tôt. Sylvie Le Bon devient sa fille adoptive et héritière de son œuvre littéraire et de l'ensemble de ses biens.


L'influence de Beauvoir, associée à Gisèle Halimi, a été décisive pour obtenir la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la guerre d'Algérie42 et le droit à l'avortement. Elle rédige le Manifeste des 343, publié en avril 1971 par Le Nouvel Observateur43. Avec Gisèle Halimi, elle a cofondé le mouvement Choisir, dont le rôle a été déterminant pour la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse. Tout au long de sa vie, elle a étudié le monde dans lequel elle vivait, en visitant usines et institutions, à la rencontre d'ouvrières et de hauts dirigeants politiques.
Féministe radicale, elle participe en 1977 en tant que directrice de la rédaction à la création de la revue Questions féministes, principal organe de publication du courant féministe matérialiste. Puis, après la dissolution du comité de rédaction, elle reprend le poste de directrice pour la revue Nouvelles Questions féministes qui se crée en 1981, poste qu'elle gardera jusqu'à sa mort44.
Après la mort de Jean-Paul Sartre en 1980, elle publie La Cérémonie des adieux où elle décrit les dix dernières années de son compagnon avec des détails médicaux et intimes si crus qu'ils choquent bon nombre des disciples du philosophe. Ce texte est suivi des Entretiens avec Jean-Paul Sartre qu'elle enregistra à Rome, en août et septembre 1974, et dans lesquels Sartre revient sur sa vie et précise certains points de son œuvre. Elle veut surtout montrer comment celui-ci a été manipulé par Benny Lévy pour lui faire reconnaître une certaine « inclination religieuse » dans l'existentialisme alors que l'athéisme en était l'un des piliers.
Pour Beauvoir, Sartre ne jouissait plus de toutes ses facultés intellectuelles et n'était plus en mesure de lutter philosophiquement. Elle dit également à mi-mot combien l'attitude de la fille adoptive de Sartre, Arlette Elkaïm-Sartre, avait été détestable à son égard[réf. nécessaire]. Elle conclut avec cette phrase :
« Sa mort nous sépare. La mienne ne nous réunira pas. C'est ainsi ; il est beau déjà que nos vies aient pu si longtemps s'accorder. »
De 1955 à 1986, elle vit au no 11 bis de la rue Victor-Schœlcher45 à Paris où elle meurt le 14 avril 1986, entourée de sa fille adoptive Sylvie Le Bon de Beauvoir et de Claude Lanzmann.
Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse à Paris, dans la 20e division — juste à droite de l'entrée principale boulevard Edgar-Quinet — aux côtés de Jean-Paul Sartre. Elle est enterrée avec à son doigt l'anneau en argent aux motifs incas offert par son amant Nelson Algren au matin de leur première nuit d'amour.
Pensée et philosophie
Théorie
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre à Pékin en 1955.
Ardente avocate de l’existentialisme, elle soulève des questionnements afin de trouver un sens à la vie dans l’absurdité d’un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de naître. Associée à celle de Sartre, son œuvre s’en différencie dans la mesure où elle aborde le caractère concret des problèmes, privilégiant une réflexion directe et ininterrompue sur le vécu.
Elle raconte dans La Force de l'âge comment la guerre l'a arrachée à « l'illusoire souveraineté de [ses] vingt ans». En septembre 1939 elle écrit dans son journal : « Pour moi, le bonheur était avant tout une manière privilégiée de saisir le monde ; si le monde change au point de ne plus pouvoir être saisi de cette façon, le bonheur n'a plus tant de prix ». Sa philosophie évolue et elle cesse de concevoir sa vie comme une entreprise autonome et fermée sur soi : « Je savais à présent que, jusques dans la moelle de mes os, j'étais liée à mes contemporains ; je découvris l'envers de cette dépendance : ma responsabilité […] ; selon qu'une société se projette vers la liberté ou s'accommode d'un inerte esclavage, l'individu se saisit comme un homme parmi les hommes, ou comme une fourmi dans une fourmilière : mais nous avons tous le pouvoir de mettre en question le choix collectif, de le récuser ou de l'entériner ».
Dans Le Deuxième Sexe, elle affirme : « On ne naît pas femme, on le devient » : c'est la construction sociale51 des individualités qui impose des rôles différents, genrés, aux personnes des deux sexes. Cette citation est souvent considérée comme une étape annonciatrice qui mènera vers les études de genre dans les sciences sociales. Dans cet ouvrage, elle analyse la place des femmes dans la société, notant que celles-ci sont souvent considérées, définies et assignées comme étant « l'Autre » du point de vue de l'homme dans une société patriarcale. Sylvie Chaperon, une spécialiste du féminisme, avance qu'au-delà de cette phrase emblématique, Simone de Beauvoir passe en revue une grande variété de domaines au sein desquels se construit la différence sociale entre hommes et femmes, dessinant ainsi des pistes des recherches pour les décennies suivantes, dont certaines, selon elle, restent encore à explorer.


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