À propos de Simone de Beauvoir Table des matières: Introductive
Partie 1. Biographie de Simone de Beauvoir
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À propos de Simone de Beauvoir
Partie 1. Biographie de Simone de Beauvoir
L'enseignante Simone de Beauvoir est née à Paris dans une famille aisée et reçoit une éducation bourgeoise, stricte et catholique. Elle se distingue dès son plus jeune âge par ses capacités intellectuelles. La banqueroute de son grand-père maternel, banquier, précipite la famille de Simone de Beauvoir dans le déshonneur et la prive de ressources. Son père cependant lui transmet le goût de la littérature et des études, seuls moyens selon lui de sortir ses filles de leur médiocre condition. A l'âge de quatorze ans, Simone de Beauvoir devient athée, marquant son émancipation d'avec sa famille, et décide de devenir écrivain. Après son baccalauréat, elle étudie les mathématiques, les lettres et la philosophie. C'est à la faculté des lettres de l'université de Paris qu'elle rencontre Jean-Paul Sartre avec qui elle noue une relation légendaire, "un amour nécessaire" que seule la mort séparera. En 1929, elle est reçue deuxième au concours d'agrégation de philosophie, juste derrière Jean-Paul Sartre. Simone de Beauvoir est nommée à Marseille tandis que Jean-Paul Sartre est affecté au Havre. Pour faciliter leur rapprochement, il lui propose de l'épouser, mais Simone refuse, car pour elle, "le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvées sociales. En modifiant nos rapports avec autrui, il eût fatalement altéré ceux qui existaient entre nous." Elle parvient néanmoins l'année suivante à se reprocher en obtenant un poste à Rouen. Bisexuelle, Simone de Beauvoir entretient des relations avec certaines de ses élèves, "amours contingentes" que son "pacte" avec Jean-Paul Sarre lui permet de connaître. Le couple Sartre-Beauvoir est muté à Paris peu avant la Guerre. Peu satisfaite par le métier d'enseignant, elle l'abandonne en 1943 pour s'orienter vers une carrière littéraire. Avec Sartre, Raymond Aron, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian et d'autres intellectuels de gauche, elle fonde en 1945 la revue "Les temps modernes" dont le but est de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine. Grâce à ses romans et essais où elle traite de son engagement pour le communisme, l'athéisme et l'existentialisme, elle obtient son indépendance financière qui lui permet de se consacrer entièrement à l'écriture. Simone de Beauvoir voyage dans de nombreux pays où elle rencontre des personnalités communistes comme Fidel Castro, Che Guevara, Mao Zedong, Richard Wright. Elle obtient la notoriété en publiant en 1949 Le Deuxième Sexe, un essai philosophique et féministe, qui devient la référence du féminisme moderne et la révèle comme une grande théoricienne du mouvement de libération de la femme. S'indignant de voir la femme traitée comme un objet érotique, elle décrit une société où la femme est maintenue dans un état d'infériorité et prône "l'égalité dans la différence" et l'émancipation de la femme. "Son analyse de la condition féminine à travers les mythes, les civilisations, les religions, l'anatomie et les traditions fait scandale, et tout particulièrement le chapitre où elle parle de la maternité et de l'avortement, assimilé à un homicide à cette époque. Quant au mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper." Simone de Beauvoir obtient le prix Goncourt en 1954 avec Les Mandarins, roman qui met en scène des intellectuels parisiens confrontant leurs points de vue sur la société française au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il est dédicacé par Nelson Algren, un écrivain communiste américain qui entretient avec Simone une intense relation depuis 1949. À partir de 1958, elle publie une série de récits autobiographiques sur son milieu rempli de préjugés, sur ses efforts pour en sortir, sur sa relation avec Sartre. Simone de Beauvoir joue un rôle important dans les combats de Gisèle Halimi et Elisabeth Badinter pour la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la Guerre d'Algérie et pour le droit à l'avortement. En 1971, elle assure la direction de la revue d'extrême gauche, Les Temps Modernes, qu'elle a fondée avec Sartre et d'autres intellectuels en 1945. Après la mort de Jean-Paul Sartre en 1980, elle fait de Sylvie Le Bon, une jeune étudiante en philosophie connue dans les années 1960, sa fille adoptive et l'héritière de son oeuvre littéraire. Simone de Beauvoir partage la même tombe que Jean-Paul Sartre au cimetière Montparnasse. À la suite de l'obtention de son agrégation en 1929, Simone de Beauvoir devient professeure de philosophie. Elle est surnommée Castor par Herbaud (René Maheu dans Mémoires d'une jeune fille rangée) car « Beauvoir » est proche de l'anglais beaver (signifiant castor19), et que, comme elle, « Les Castors vont en bande et ils ont l'esprit constructeur20 ». Ce surnom est ensuite repris et conservé par Jean-Paul Sartre qui publie à l'édition Blanche chez Gallimard, Lettres au Castor, un recueil de lettres qu'il a écrites à celle qui a été son « charmant Castor »22,23. Entre 1929 et 1931, elle est professeure agrégée et donne des cours au lycée Victor-Duruy (Paris)24, ce qu'elle vit comme une libération : « Maintenant j'étais là, sur l'estrade, c'est moi qui faisais le cours. Et plus rien au monde ne me semblait hors d'atteinte ». Elle se trouve ensuite nommée à Marseille au lycée Montgrand. La perspective de quitter Sartre, lui-même nommé au Havre en mars 1931, la jette dans l'angoisse et ce dernier lui propose de l'épouser afin d'obtenir un poste dans le même lycée. Bien que viscéralement attachée à Sartre, elle rejette la proposition : « Je dois dire, écrit-elle dans La Force de l'âge, que pas un instant je ne fus tentée de donner suite à sa suggestion. Le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvées sociales. En modifiant nos rapports avec autrui, il eût fatalement altéré ceux qui existaient entre nous. Le souci de préserver ma propre indépendance, ajoute-t-elle cependant, ne pesa pas lourd ; il m'eût paru artificiel de chercher dans l'absence une liberté que je ne pouvais sincèrement retrouver que dans ma tête et mon cœur. » L'année suivante, elle parvient à se rapprocher de Sartre en obtenant un poste au lycée Jeanne-d'Arc de Rouen où elle fait la connaissance de Colette Audry, enseignante dans le même lycée. Elle entretient des relations amoureuses avec certaines de ses élèves mineures, mais réfute jusqu'à sa mort toute idée de bisexualité — sujet qui fait l'objet de controverses entre ses dernières biographes29— le « pacte » la liant à Sartre lui permettant de connaître des « amours contingentes ». Elle présente ces élèves à Sartre qui forment avec lui, selon un « contrat pervers » comme le qualifie Marie-Jo Bonnet30, des trios, voire des quatuors, amoureux. Elle se lie également avec un élève de Sartre, « le petit Bost », futur mari d'Olga, pour laquelle Sartre s'est pris entre-temps de passion (non réciproque). L'amitié de ce groupe d'amis surnommé « la petite famille », ou encore « les petits camarades », reste indéfectible jusqu'à la mort de chacun d'entre eux, malgré petites brouilles comme graves conflits. L'année où elle enseigne à Marseille, elle se découvre une passion pour la randonnée, et elle ne cesse dans les années qui suivent d'arpenter les chemins de France, souvent en solitaire, à chaque fois qu'elle en a l'occasion. Avec Sartre, elle voyage aussi beaucoup en Europe, dans des conditions très frugales, ce qui leur permet de visiter presque chaque été un nouveau pays : ils voient ainsi l'Espagne, l'Italie, la Grèce, l'Allemagne, et le Maroc. À côté de cela, même avant d'être finalement tous les deux mutés à Paris, leur vie sociale reste très parisienne. C'est là qu'ils se retrouvent souvent, ensemble ou avec leur amis, ils sortent au théâtre, et suivent assidument l'actualité littéraire et cinématographique. Après 1936 En 1936, elle obtient enfin un poste à Paris. Elle enseigne au lycée Molière de 1936 à 193932 ; elle en est suspendue à la suite de sa liaison avec Bianca Bienenfeld, l'une de ses élèves âgée de seize ans, fille d'un juif polonais réfugié en France avec ses deux filles et leur mère qui est gravement malade. Son premier roman Primauté du spirituel, écrit entre 1935 et 1937, est refusé par Gallimard et Grasset (il paraîtra beaucoup plus tard en 1979 sous le titre Quand prime le spirituel puis Anne ou quand prime le spirituel). Un second roman, L'Invitée est publié en 1943 par Gaston Gallimard, en plein Paris occupé. Elle y décrit, à travers des personnages imaginaires, la relation entre Jean-Paul Sartre, Xavière et elle-même, tout en dévoilant une réflexion philosophique concernant la lutte entre les consciences et les possibilités de la réciprocité. Cette Xavière est une autre jeune fille mineure polonaise, Olga Kosakiewicz, que Simone de Beauvoir avait séduite avant Bianca Bienenfeld, et livrée à Jean-Paul Sartre. Simone de Beauvoir est à nouveau suspendue le 17 juin 1943 à la suite d'une plainte pour « incitation de mineure à la débauche » déposée en décembre 1941 par la mère d'une autre de ses élèves, Nathalie Sorokine (1921-1967). — La plainte aboutira à un non-lieu33 —, mais elle est définitivement révoquée de l'Éducation nationale. L'incertitude sur la raison réelle de son éviction a suscité une polémique jusqu'à la publication en 1993 par une de ses précédentes victimes, Bianca Lamblin, de Mémoires d'une jeune fille dérangée, en réponse à la publication en 1990 des Lettres au Castor et à quelques autres de Jean-Paul Sartre, dans lesquelles elle s'était aperçu qu'elle était désignée sous le pseudonyme de Louise Védrine. Elle révèle alors au public comment Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ont abusé d’elle à l’âge de seize ans et écrit : « J’ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. » Simone de Beauvoir décrit dans ses mémoires une relation de simple amitié avec cette élève. Elle écrit en outre que l’accusation de détournement de mineur, mensongère, est une vengeance de la mère de cette élève à la suite du refus que lui aurait opposé Simone de Beauvoir d’user de son influence auprès de sa fille pour lui faire accepter un mariage avec un « parti avantageux ». Pourtant, la nature charnelle des relations qu'elle entretenait avec Nathalie Sorokine ne fait plus aucun doute aujourd'hui. En 1943, elle travaille pour Radio Vichy où elle organise des émissions consacrées à la musique à travers les époques. Elle s'installe avec Jean-Paul Sartre à l'hôtel La Louisiane, à Saint Germain des Prés en 1943 mais dispose de sa propre chambre, elle écrira « Jamais aucun de mes abris ne s'était tant approché de mes rêves ; j'envisageais d'y rester jusqu'à la fin de mes jours ». Simone de Beauvoir est réintégrée dans l'Éducation nationale à la Libération par arrêté du 30 juillet 1945, mais n'enseignera plus jamais. Femme de lettres engagée Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre devant la statue de Balzac à Paris. Avec Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian et quelques intellectuels de gauche, elle fonde la revue : Les temps modernes qui a pour but de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine. Mais elle continue cependant son œuvre personnelle. Après plusieurs romans et essais où elle parle de son engagement pour le communisme, l'athéisme et l'existentialisme, elle obtient son indépendance financière et se consacre totalement à son métier d'écrivaine. Elle voyage dans de nombreux pays (États-Unis, Chine, Russie, Cuba, etc.) où elle fait la connaissance d'autres personnalités communistes telles que Fidel Castro, Che Guevara, Mao Zedong, Richard Wright. Aux États-Unis, elle engage une relation passionnée, qui durera plus de 15 ans, avec l'écrivain américain Nelson Algren qu'elle a rencontrée vers 1947, et lui envoie plus de 300 lettres. La publication de sa correspondance avec Algren en 1997 provoque le rejet de certains féministes qui ne retrouvent pas la femme libre qui leur a servi d'icône, mais une Simone de Beauvoir qui a « biaisé sur sa bisexualité, construit littérairement avec Sartre un couple mythique, ou plutôt une mystification, triché en construisant par omission dans son œuvre mémoriale une image d'elle non conforme à la vérité. Download 41.81 Kb. Do'stlaringiz bilan baham: |
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