2-kurs Mamadaliyeva Mashrabxon

2.2"Jean-Christophe": la structure du roman, l'image du protagoniste, les caractéristiques de la poétique, la spécificité du genre, l'essence de l'innovation

Et pourtant il n'y a aucune raison de considérer « Jean-Christophe » comme un roman « d'adieu au passé », comme un renoncement de l'écrivain ou de son héros aux idéaux passés. Dans la mesure où la rébellion de Christophe avait un caractère individualiste et abstrait, cette rébellion révèle, sur le plan des idées sociales, sa fragilité inhérente : celle-ci se manifeste, au fond, assez sobrement. Dans le dernier livre du roman - même si l'action y est transférée dans un futur indéfini - certains traits réels de l'atmosphère spirituelle de la France à la veille de la Première Guerre mondiale sont reflétés.

L'image de Jean-Christophe - non pas un vieil homme pacifié du dernier livre, mais un jeune rebelle courageux, comme il apparaissait dans les livres "Riot", "Fair on the Square", - apparaissait de temps en temps devant Rolland. Il a créé cette image, et maintenant le héros a eu l'effet inverse sur l'auteur, a renforcé son endurance, l'a encouragé à résister activement aux forces de l'impérialisme.
L'idée de paix et de compréhension mutuelle des peuples est profondément ancrée dans l'essence même de l'histoire de Jean-Christophe. Ayant conçu un roman sur le grand musicien, centré sur l'image majestueuse de Beethoven, Romain Rolland devait faire de son héros un Allemand, le plonger dans l'atmosphère de l'ancienne province allemande. Mais de la vie de Beethoven, il n'emprunte que quelques faits relatifs à l'enfance et à la première jeunesse du compositeur. Jean-Christophe - « un héros du type Beethoven » devient adulte au tournant des XIXe et XXe siècles ; les circonstances le forcent à émigrer en France. Cette tournure des événements est utile à R. Rolland car elle permet de montrer le monde littéraire et artistique de Paris et de la France dans son ensemble à travers une perception très fraîche et très critique de l'étranger. C'est ainsi qu'un récit construit à l'origine s'est développé, dans lequel différentes nations et différentes cultures nationales interagissent et se comparent.
L'essence idéologique d'une grande œuvre d'art ne s'exprime généralement pas dans les déclarations de l'auteur, et encore moins dans des solutions hâtives à des problèmes qui n'ont pas été résolus par la vie elle-même. De nombreux enjeux socio-politiques importants de l'époque ne pouvaient pas être clairs pour le créateur de Jean-Christophe. Mais il était clair pour lui que le renouvellement de tout l'ordre de vie des gens en France et dans le monde entier sur la base de la morale et de la justice sociale était devenu l'ordre du jour. Et Rolland s'est efforcé de faire participer cet avenir, qui lui était incertain, par la puissance de son art à la marche en avant de l'humanité. La structure artistique du roman est subordonnée à cette tâche.
L'élévation du récit au-dessus de la réalité se reflète également dans la libre gestion du temps romanesque chez Rolland : l'action du dernier livre, qui traite de la vieillesse et de la mort du héros, se déroule de nombreuses années après que l'auteur ait terminé son roman. Et cela n'a pas gêné Romain Rolland, pas plus qu'il n'a été gêné par les imprécisions et incohérences chronologiques que lui ont pointées des critiques méticuleuses. Il a voulu recréer la modernité en grandes lignes, dans les grandes tendances, mais il n'a pas cherché à rattacher chaque événement à une année précise. Le plus important pour lui était de transmettre l'esprit général de l'époque, son drame et l'obscur, mais, quoi qu'il en soit, d'encourager les possibilités qu'elle ouvre.
Dans "Jean-Christophe" - comme cela se passe et devrait l'être dans un bon roman réaliste - chacun des personnages principaux est dépeint dans son existence sociale, dans ses relations sociales et représente un type. Mais Romain Rolland en voulait plus. Il disait de Jean-Christophe que ce n'est pas seulement un type, mais aussi un symbole (autrement dit, une généralisation artistique à grande échelle philosophique). Et de fait, Christophe est présenté en interaction non seulement avec la société, mais aussi avec les différents peuples d'Europe, plus largement encore - avec le monde entier.

"L'âme enchantée": la structure du roman, les personnages principaux, l'image du personnage principal, les caractéristiques de la poétique, le sens du titre, les questions spirituelles et philosophiques

Le roman "The Enchanted Soul" se compose de quatre livres: le premier - "Annette et Silvia" (1921), le second - "Summer" (1922-23), le troisième - "Mother and Son" (1925-26) et le dernier - "The Herald" (1929-33). Ce dernier livre est plus politique, tandis que le premier est plus proche de la littérature classique. Le centre idéologique et émotionnel de l'histoire est la vie du personnage principal Annette Rivière. L'intrigue de l'œuvre est à l'image de sa vie, du panorama de la France entière et du destin des générations d'Annette.

La base du cycle est l'interaction du monde intérieur des personnages et des circonstances extérieures de leur existence. L'auteur ne montre pas un événement à travers une personne, mais une personne à travers des événements. Pour l'auteur, les événements de la vie sociale sont importants non seulement en eux-mêmes, mais en tant que facteurs qui forment le personnage principal. Dans la préface de la première édition, l'auteur écrit : « Ne cherchez aucune disposition controversée, aucune théorie dans le livre. Acceptez-le comme une histoire sur le monde spirituel d'une femme… ». Dans le premier livre, Annette découvre que son père trompe sa mère, et cela devient un choc pour elle. La fille illégitime de son père, Sylvia, a presque le même âge qu'elle, et les filles se rapprochent. Il s'avère que Sylvia est Annette à l'envers, donc l'amitié doit résister à l'épreuve de la rivalité. Dans le livre "Summer" commence la vraie vie du personnage principal. Elle est obligée de travailler pour nourrir l'enfant, son personnage se forme. Le livre "Mère et fils" montre la relation entre Annette et son fils Mark, qui grandit et se sépare d'elle, et elle commence à ressentir son inutilité, mais après qu'il lui ait déclaré son importance, elle trouve l'harmonie. Dans le quatrième livre, Mark est un adulte et marié à une émigrée russe, Asya Volkova. La mort de Mark et Annette est décrite ici, et il y a beaucoup de politique dans ce livre.
Le roman est plein de problèmes sociaux, psychologiques et philosophiques. Le cercle de ces problèmes ne se limite pas à Annette, qui est une personne sincère et douée, et en raison de son ouverture aux émotions, elle est souvent fascinée par les gens et déçue par eux. Mais en même temps, son amour pour les gens ne s'arrête pas, et c'est la profondeur de sa nature. L'auteur mène son héroïne à travers de nombreuses épreuves de la vie : la première est la nouvelle de l'infidélité de son père, la seconde est son amour pour Roger Brissot. Ce bourgeois honnête et bien élevé aime Annette et la propose en mariage, mais elle comprend la différence de regard sur la vie et, aimant aussi Roger, refuse de l'épouser. Un jour, la passion éclate, dont le résultat est le fils de Mark. Le troisième test est la vie dure elle-même, vous devez nourrir votre fils. Cependant, la lutte pour la vie n'effraie pas l'héroïne. Ses caractéristiques distinctives sont la capacité de se battre pour sa survie. Elle est consciente de la valeur intrinsèque de sa personnalité, donc elle n'associe pas sa vie à Roger, ou à Julien Davi, ou à Philippe Villars, ou à Franz. Aucun d'entre eux ne peut égaler les qualités personnelles d'Annette. Roger personnifie le vide et la phraséologie, Julien - les faiblesses humaines, Philippe est cruel (elle prend d'abord cela pour une force de caractère), Franz est la personnification de l'impuissance (c'est un soldat qu'elle a sauvé de la captivité). Désormais, tout l'amour d'Annette est porté sur Marc, elle a réalisé l'inaccessibilité du bonheur personnel. Le personnage principal est une sorte de "mère universelle", qui est nécessaire pour beaucoup, tout le monde a besoin d'elle.
Dans le troisième tome, le cercle de l'histoire s'agrandit. La Première Guerre mondiale, qui a commencé en 1914, vient au premier plan. Annette ne l'accepte pas et tente de lui résister par tous les moyens - une sorte de pacifisme féminin. Elle nie la cruauté insensée de la guerre, et l'auteur est d'accord avec l'héroïne en cela, parce que. il voit la cause de la guerre comme des motifs prédateurs pour la redistribution de la propriété. Ici, l'auteur parle directement des intérêts financiers des États-Unis dans cette guerre mondiale - "L'Amérique a arrondi son compte et inondé le vieux monde d'instruments de mort."
Dans le quatrième livre, la guerre a envahi sa famille. Son fils Mark participe à des actions militaro-politiques. Il n'est pas aussi fort et fort dans la nature que sa mère. Comme beaucoup dans sa génération, il entame sa rébellion avec un individualisme extrême. Mais bientôt il voit à quel point sa protestation solitaire est petite dans ce monde, et décide de rejoindre la cause nationale de libération . Sa lutte pour la liberté intérieure se transforme en une lutte pour une cause commune. Les convictions idéologiques de Mark ont été catalysées par la révolution idéologique en Russie. Il est conscient du rôle libérateur de cette révolution, et dans le livre "Le Prophète" on voit se former une protestation consciente contre le fascisme. Les éléments publicistes sont forts dans le quatrième livre. L'Angleterre et l'Amérique sont présentées comme des magnats de la finance, régnant sur le sang des autres, le thème antifasciste est clairement révélé. Ainsi, l'éventail des événements historiques du roman est très large : la Première Guerre mondiale, la Révolution d'Octobre, l'impérialisme et les préparatifs de la Seconde Guerre mondiale, le fascisme en Italie et en Allemagne, les activités de Gandhi, le socialisme en URSS et la croissance de mouvement antifasciste en France. La mort de l'ancien monde et la naissance d'un nouveau sont le fond social de la vie des héros du roman. Le tournant de l'époque, bien sûr, affecte l'attitude interpersonnelle des gens. Les personnages principaux du roman connaissent une révolution personnelle : par exemple, l'image de Mark évolue, d'une part, par rapport à la matière, et d'autre part, dans les relations avec sa future épouse - Asya Volkova, la fille d'un professeur de Kazan, qui fuit la révolution à Paris, mais y pénétra les idées du socialisme.
Après la mort de Mark, Annette a retrouvé son harmonie intérieure en servant la cause commune. Il ne peut y avoir de déception à cela, car la vie pour le bien commun est remplie d'un sens supérieur. Annette renaît de la vie privée à la vie publique. Le résultat de la vie d'Annette est une lutte. Rolland crée l'histoire d'une personne, le personnage principal Annette Rivière, elle est au centre des événements et d'autres personnages sont attirés par elle. L'influence d'Annette sur eux est beaucoup plus forte que la leur sur elle. C'est une personne forte, formée et entière, l'inaction pour elle équivaut à l'autodestruction.
En appartenant à la direction littéraire, les trois premiers livres sont écrits dans une veine réaliste, le quatrième livre est imprégné de l'esprit du réalisme socialiste, ses signes sont : 1) au premier plan - l'image d'un bon héros. 2) reflète le processus des changements sociaux dans la société - le changement des formations : la rupture de l'ancien et la naissance du nouveau. 3) lutter pour l'avenir (lumineux).
Le roman a une orientation didactique prononcée. La signification du nom: Annette dans sa vie passe d'un "rêve" à un autre, chacun de ceux à qui l'amour d'Annette s'adresse est fantomatique. À la suite de sa vie, elle trouve un sens à aider les autres, à servir la cause du bien, de la vérité, de la justice et, en aidant les autres, ne se renie pas.