Géographie du canton d’Héricourt
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Archives départementales de la Haute-Saône – 37 – T 2 Géographie du canton d’Héricourt
------------------ Géographie physique du canton d’Héricourt . L’instituteur : PY
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Géographie physique du canton d’Héricourt .
Aspect du pays.
Le canton d’Héricourt, situé à l’est du département de la Haute-Saône, en face de la Trouée de Belfort, a une forme très irrégulière parce qu’il a une grande longueur de limites naturelles. Il a un aspect très pittoresque : collines boisées, vallons étroits, coteaux cultivés souvent couronnés de bosquets, ravins profonds alternent continuellement.
Relief .
Quatre groupes de montagnes qui se divisent du nord-est au sud-ouest sillonnent le canton et déterminent non seulement la ligne de partage des eaux, mais encore exercent une grande influence sur la direction des vents dominants et par suite sur le climat.
Ils comprennent au nord-ouest : 1° Les collines boisées, de différents noms, dont la plus connue et la plus élevée est le Chérimont de 500 à 550 mètres d’altitude. Elles s’étendent en forme de S peu courbé et leur sommet sert de limite entre le canton d’Héricourt et ceux de Champagney et de Lure. 2° Le groupe important des collines dont l’altitude est de 400 à 450 m, dénommés bois de Vaux à cause des ravins et vallons qui les traversent ; elles s’étendent au milieu du canton du nord-est au sud-ouest de Châlonvillars à Malval, sur une longueur de près de 14 km et une largeur de 8 km de Belverne à Couthenans. Elles sont boisées d’essences très diverses, mais où dominent le chêne, le charme, l’érable, le hêtre, le bouleau. Une de leurs éminences, la Thure, la plus élevée, 550 à 570 m de hauteur est couverte de sapins mélangés de hêtres. Ces deux groupes de collines, à peu près parallèles l’un à l’autre, sont rattachés entre eux par des coteaux cultivés ou boisés peu étendus, de forme arrondie, dont la hauteur atteint parfois à celle du Chérimont.
enclavée dans le territoire de Courmont, a de 550 à 570 m au lieudit la Ferme de la Côte, d’où l’on jouit d’un magnifique point de vue. La Côte Renard a une hauteur à peu près égale ; elle va s’abaissant à l’ouest jusqu’à Mofflans pour former le vaste plateau sur lequel est construit Lomont. 3° Le 3 ème
groupe, aussi parallèle aux deux premiers, mais beaucoup moins important, est formé par des collines boisées au sommet, cultivées sur les flancs et à la base, qui s’étendent de la limite du Doubs à la limite du Haut-Rhin. On y remarque le Tronchet, 483 m au sud de Champey, d’où la vue embrasse un vaste horizon, le
4° Le 4
ème groupe à l’est d’Héricourt s’étend du sud-est de Brevilliers à Laire (Doubs). Les deux derniers groupes, de composition calcaire, sont des ramifications du Jura. Ils sont à peu près détachés et indépendants du 2 ème ; mais ils se rattachent entre eux par des collines, coteaux et plateaux peu élevés, tantôt boisés, tantôt cultivés.
Nature des terrains. Les terrains qui s’étendent entre les 2 premiers groupes de montagnes sont de même composition que les montagnes ; ils sont argileux, sablonneux ou argilo-sablonneux, avec une proportion variable de ces deux éléments. Tels sont les terrains des communes de Lomont, Courmont, Belverne, Etobon, Chenebier.
Les terrains qui se trouvent entre le 2 ème et le 3 ème groupe sont argilo-sablonneux dans la partie qui touche au 2 ème
groupe, et argilo-calcaires, dans la partie qui se rattache au 3 ème
groupe. Il en est ainsi des communes de Corcelles, Saulnot, Villers-sur-Saulnot, Gonvillars, Chavanne, Champey, Couthenans, Chagey, Châlonvillars, Echenans, Luze, Mandrevillars, Coisevaux. Entre le 3 ème et le 4
ème groupe, de composition jurassique, les terrains sont argilo-calcaires avec une forte proportion de ce dernier élément. Tels sont les terrains des communes de Verlans, Trémoins, Byans, Tavey, Héricourt, Brevilliers, Bussurel, Vyans. Les vallées, surtout celle de la Luzine, sont riches en alluvions.
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Les monts des deux premiers groupes, seuls, ont d’abondantes sources qui alimentent les fontaines des villages environnants ou les cours d’eau de la région.
Les plus importantes sortent de leurs flancs méridionaux et se dirigent vers le nord-ouest si elles appartiennent au bassin de l’Ognon, et au sud ou au sud-est si elles appartiennent au bassin du Doubs. Les collines qui font partie de l’étage jurassique donnent naissance à des cours d’eau peu importants dont beaucoup se perdent dans les fissures du calcaire. Ces derniers coulent souterrainement du nord au sud.
Bassin de l’Ognon. Les deux cours d’eau sous- tributaires de l’Ognon, les plus importants, sont le Faux et le Scey.
de la Rochotte, partie sud-est du Chérimont, à une altitude d’à peu près 350 m. Il coule d’abord du nord-est au sud-ouest au milieu d’un petit vallon assez fertile, reçoit, sur sa rive gauche, à 200 m en amont du village de Belverne, le ruisseau du Rhal (3 km de long) qui naît aux Chambreux, partie nord-ouest du groupe de montagnes dit des Bois de Vaux qui lui apporte un volume d’eau à peu près égal au sien. Après avoir reçu le Rhal, le Faux se dirige du nord-est au sud-ouest entre la Côte Chagniot, flanc sud du Chérimont et la Côte Renard. Au lieu dit le pont de la Pissotte, il reçoit sur sa rive droite, le ruisseau du même nom qui naît également au Chérimont et va se jeter dans le Rognon, à 500 m en aval de Lyoffans, à sa sortie du canton d’Héricourt.
l’ouest dans un ravin profond entre les bois de Vaux (Réserves de Saulnot), au sud, et la Côte Vaudrey, appelée aussi Plumette, au nord, passe à 200 m de la Côte des Chênes où il reçoit le petit ruisseau dit de la Voie rouge qui longe la route de Courmont à Saulnot, puis au sud du village, il reçoit le Ruisseau des Alouettes qui prend sa source à la Ferme de la Côte, point déjà nommé, et arrose le village de Courmont. Le grand Ruisseau va se jeter dans le Scey, en face et au sud de Lomont. Le Scey prend sa source au bois des Creux, en face du hameau de la Vieille Verrière, coule d’abord du nord au sud, puis du sud-est au nord-ouest, sert, sur une partie de son cours, de limite entre les communes de Belverne et de Courmont, passe entre la Côte Vezet et les hauteurs cultivées de Belverne, s’engage dans une gorge étroite entre la Côte Vezet et la Côte Renard, à l’endroit où passe le chemin de Belverne à Courmont. De là, il arrose un vallon situé entre les mêmes montagnes, jusqu’à sa rencontre avec le Grand Ruisseau.
Bassin du Doubs. La Luzine ou Lizaine naît au pied des Vosges, à une hauteur d’environ 400 m, par deux branches principales ; l’une venant du hameau de Granges-Godey (commune de Plancher-Bas), l’autre du haut d’Evette et qui se réunissent à Frahier au bas du village de ce nom, et se jette dans l’Allan à Montbéliard, après un cours de 25 km.
Elle reçoit, sur sa rive droite, les ruisseaux de Chenebier, dont l’un, le plus au nord, est le déversoir des étangs situés entre le Grand-Bois et le Montedin, arcs-boutés au Chérimont. L’autre, qui passe au pied de la
la partie est du village, ou viennent du bois des Chambreux. A Chagey, elle reçoit, sur sa rive droite, le ruisseau de la Goutte Saint-Saut qui vient de la partie sud de la Thure. A gauche, entre Chagey et Luze, le ruisseau de Genéchier. A Couthenans (Chevret), elle reçoit, sur sa droite, le ruisseau des Combottes qui naît au nord-ouest de Champey, dans la partie méridionale des monts du 2 ème groupe. Ledit ruisseau est grossi, à son tour, à droite, d’un autre, réunion de deux petits ruisselets qui arrosent Coisevaux ; à gauche, d’un autre ruisseau qui naît au milieu des Bois de Vaux, en face du hameau des Chagnots (Courmont) et qui sert de déversoir à deux étangs : le petit Réchal et le grand Réchal. La chaussée de ce dernier étang sert de passage au chemin de Chagey à Champey. De Chevret, la Luzine continue à couler vers le sud, arrose Saint-Valbert, puis Héricourt, important bourg qui prend de jour en jour plus d’extension, Bussurel, puis Bethoncourt et Montbéliard (Doubs). La vallée de la Luzine est une des plus industrielles de la Haute-Saône. Ses eaux troubles fournissent beaucoup de poisson, mais de passable qualité. Les cours d’eau tributaires de l’Ognon ou de ses affluents, commencent à se repeupler d’écrevisses.
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Vents dominants dans la région. Les vents dominants dans la région sont ceux de l’est et du nord-est, vents secs qui amènent rarement la pluie en été, mais souvent la neige en hiver ; ceux de l’ouest, du sud ou du sud-ouest, qui sont chargés de vapeurs et qui amènent toujours la pluie en été et quelquefois la neige en hiver.
Conditions climatologiques. Le canton d’Héricourt est très froid pour 2 raisons principales : 1° il est accidenté ; 2° il est situé en face de la trouée de Belfort qui laisse passer le vent d’est qui y souffle avec violence en hiver et s’engouffre dans les gorges. Cependant, dans les vallons et sur le penchant des coteaux abrités, on jouit d’une température assez douce.
est abondante en été, sans que les orages y soient terribles ; la végétation y est luxuriante, même dans les terrains où la couche arable est insuffisante. Les brusques changements de température, fréquents dans tous les pays montagneux, causent chaque année quelques fluxions de poitrine dans la population qui est en général robuste, et atteint dans les villages situés à l’ouest du canton, où l’air est sain et la vie paisible, une rare longévité. Les épidémies n’y sévissent guère et y sont rapidement enrayées.
Le canton d’Héricourt n’a ni lacs, ni cascades, ni rochers gigantesques, cependant il y a quelques curiosités qui méritent d’être citées.
A Brevilliers se voient des pierres alignées, sous lesquelles ont été trouvés des os, et que pour cela on pense être des tombeaux gaulois. Dans la forêt se voit également une espèce de dolmen renversé.
A l’est de Chagey il y a des vestiges de bâtiments romains et un puits où l’on a trouvé une hache de forme ancienne et de vieilles pièces de monnaie.
Au nord du hameau de Genéchier, on voit un monolithe en grès rouge appelé Pierre de Saint Desle. En face du cimetière, à 500 m du village, un magnifique monument a été élevé à la mémoire des soldats morts à la suite des combats des 15 et 16 janvier 1871.
A Chenebier, on remarque aussi un monument élevé en 1899, sous lequel reposent les dépouilles des soldats morts en 1871 à Chenebier et dans les environs. Dans la colline dite du Cerf, se trouve un couloir de 100 à 150 m de long nommé Trou de la Baume, dont une des ramifications se prolonge sous la Thure, distante de 1 km. Une autre excavation appelée Trou de la Pierre à Feu s’y voyait autrefois, mais aujourd’hui l’entrée en est obstruée.
A Etobon, non loin du Chérimont, se trouve un bel arbre dit Chêne des quatre cuisses, dont le tronc a près de 5 m de circonférence. A la hauteur de 1,50 m il se divise en 4 parties, dont les branches se rejoignent en touffe à leur sommet. Sur la route d’Etobon, on voit encore l’emplacement des fossés qui entouraient le château qui y était construit et dont il est parlé à la partie historique.
Dans les bois de Champey, près du sentier qui va de ce village aux Valettes, section de Courmont, on aperçoit une pierre plate appelée La Pierre qui Tourne, que la légende dit avoir servi aux sacrifices humains.
A Luze, il y a des eaux thermales dans les prés de la Sonde. 5
Sur le territoire de la commune, dans la forêt de la Thure, il y a de gros blocs quartzifères placés à des distances à peu près égales les uns des autres, sur une ligne droite, ce qui les fait prendre, à tort ou à raison, pour des monuments mégalithiques.
A Saulnot, il y a une belle fontaine dite du Mai, surmontée d’une statue représentant Flore. A Trémoins se voit une maison seigneuriale datant de 1557, qui appartenait au Prince de Montbéliard.
A Vyans, au lieu-dit au Retain, se voit une excavation appelée Maison de la Tante Arie. Près de l’église a été élevé un monument à la mémoire des soldats morts en 1870.
A côté de ces curiosités, on peut citer la Butte d’Etobon, la Ferme de la Côte, la Thure, points culminants, d’où l’on découvre un vaste horizon. Sur le flanc de cette dernière éminence, il faut encore citer le Chalet des Trois Fontaines, joli site, rendez-vous de chasseurs où l’on admire une magnifique source d’eau aussi claire que le cristal, ombragée de hêtres séculaires.
Importance : D’après le recensement de 1896, le canton d’Héricourt compte 13 533 habitants, ainsi répartis comme suit, dans les vingt-six communes qu’il comprend.
1.Belverne 204 7.Champey 632 13.Couthenans 299 19.Luze 420
2.Brevilliers 379
8.Chavanne 243
14.Echenans 191
20.Mandrevillars 106 3.Bussurel 297 9.Chenebier 472 15.Etobon 417 21.Saulnot 604 4.Byans 123 10.Coisevaux 207 16.Gonvillars 91 22.Tavey 230 5.Chagey 656 11.Corcelles 132 17.Héricourt 5500 23.Trémoins 202
6.Châlonvillars 820 12.Courmont 264 18.Lomont 620 24.Verlans 99 25.Villers/Saulnot 144 26.Vyans 187. [le total est de 13 539, et non de 13533] Mœurs. Les habitants des campagnes éloignées d’Héricourt ont généralement les mœurs simples et assez pures ; ils ont une vie frugale et beaucoup arrivent, sans infirmités sérieuses, à un âge fort avancé.
Il y a actuellement des nonagénaires à Belverne, à Etobon, à Lomont et peut-être dans d’autres communes. Les octogénaires sont très communs dans les mêmes localités.
La population du centre industriel d’Héricourt et des environs a des mœurs moins paisibles et un peu moins pures que celles des villages des Bois, mais en général, la population du canton d’Héricourt est paisible et d’humeur peu batailleuse.
Les habitants du canton d’Héricourt et surtout des communes qui faisaient partie du pays de Montbéliard, ont quelques coutumes qui leur sont particulières.
Ainsi, le Jour de l’An est annoncé dans les villages par des aubades originales et amusantes, tant au point de vue des paroles que sous le rapport de la musique, que chantent en chœur, en face de chaque maison, les jeunes gens de 15 à 20 ans. Elles sont suivies d’une sonnerie de cloches à quatre ou cinq heures du matin et terminées par un repas dont le menu a été fourni par les personnes à qui on a chanté l’aubade. Il est arrosé par de copieuses libations achetées avec la monnaie recueillie.
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paysans des autre cantons. Dans les familles protestantes, il est généralement célébré religieusement dans l’après-midi, le Maire et le secrétaire de maire [sic] sont souvent conviés au festin de noces.
point de fossoyeur communal, les voisins du décédé creusent sa fosse et assistent, pour cette raison, au repas qui suit les funérailles.
Les femmes protestantes portent le deuil en mettant sur leur tête un mouchoir en toile blanche ; les jeunes filles abandonnent cette coutume et portent des châles noirs comme dans le reste de la Haute-Saône. Elles ne portent plus guère non plus cette jolie coiffure noire brodée d’or ou d’argent, de perles qu’on appelle dans le pays « bonnet à diairi ».
en maison pour faire une collecte d’œufs, de lard, d’oignons ; et, le soir, ils font confectionner dans les restaurants, une omelette gigantesque à laquelle sont conviés tous les donateurs, à charge pour eux d’arroser un peu ladite omelette. Les jeunes filles y sont invitées et il y a danse après le repas.
Caractère. Les habitants du canton d’Héricourt sont généralement froids, peu expansifs, lents dans leurs manières et dans leur langage, un peu méfiants à l’égard des étrangers. Ils sont, en revanche, réfléchis, assez amis de l’instruction ; ils ont plus de jugement que d’imagination. Ils sont peu précoces et ne se développent intellectuellement d’une manière sensible que vers l’âge de 13 ou 14 ans. Ils ont plus de dispositions pour les sciences que pour les lettres ; ils feraient plutôt des mathématiciens que des orateurs.
La conséquence de ces dispositions, c’est qu’ils sont pratiques, trop réalistes, point ou très peu idéalistes.
Ils sont économes, même à l’excès, et beaucoup sont avares. L’amour démesuré de l’argent les porte à fuir le mariage qui les obligerait à morceler leur bien et à dépenser beaucoup pour la famille. L’aisance règne donc à peu près partout et il y a très peu de mendiants dans le pays. D’ailleurs le travail est honoré partout.
Les ouvriers des environs d’Héricourt sont occupés pendant toute l’année dans les manufactures. Les gens des campagnes sont cultivateurs, voituriers, marchands de bois pendant la belle saison ; en hiver, ils se font bûcherons, sabotiers, tonneliers, tisserands, horlogers, coquetiers et fruitiers. Même dans les plus mauvais pays, grâce à leur industrie, ils se tirent d’affaire et beaucoup sont plus à l’aise que les paysans des plaines qui ont de grandes étendues de terre.
Somme toute, les gens du canton d’Héricourt sont à imiter dans beaucoup de choses. Sans s’aimer précisément, les gens des différentes religions se tolèrent, commercent à la fois et s’estiment souvent, s’unissent rarement en mariage, mais cependant plus souvent qu’autrefois et par la suite, finiront par ne faire aucune distinction de religion.
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