Tili o’rganilayotgan

Colas Breugnon
Après Jean-Christophe, cette œuvre monumentale, Romain Rolland ressent le besoin d’écrire quelque chose de plus léger, « intermède français de sa symphonie européenne », écrit Stefan Zweig. Colas Breugnon, son nouveau héros, simple artisan bourguignon, reste un bon vivant, un optimiste malgré les vicissitudes qu’il traverse, « il ne lui est rien que les âmes qu’il a crées. »
Colas Breugnon écrit sous forme de journale intime d’un sculpteur sur bois,vivant à Clamecy,en Bourgogne, au début du XVIIe siècle.Le journai embrasse une période de six mois.Au début, ce sont des reflexions de Colas sur sa nombreuse famille.Nous apprenons qu’il aime le plus sa petite fille Glaudie et la mère de celle-ci,Martine.Puis Colas raconte comment Clamecy fut envahi par les troupes d’un segneur féodal du voisinage.Au chapitre intitulé Bellette,Colas évoque les souvenirs de son ancien amour pour une jolie jardinière.Un autre chapitre, intitulé Les Oiseaux de Passage ou la Sérénade à Asnois,mérite notre attention car Colas y exprime ses opinions en matière de politique et de religion.Dans le chapitre La Peste, Colas nous raconte sous une forme badine comment il s’est remis d’une maladie après avoir décidé qu’il était trop tôt pour lui de mourir.Le chapitre intitulé La Mort de la Vieille raconte la mort de la femme de Colas, aui avait un mauvais caractère, mais qui mourut après s’être reonciliée avec lui.Puis, une fois, en l’absence de Colas, des brigands incendièrent sa maison et son atelier, sous prétexte qu’ils étaient contaminés par la peste.Le pauvre Colas est ruiné.Pour comble de malheur, toutes les sculptures dont il avait orné le château seugneurial ont été detruites par ce riche maniaque.Mais Colasne perd pas le courage.Il se met à la tête de quelques bourgeois qui se révoltent contre les autorités municipales parce que celles-ci pressurent trop les habitants.Les insurgés règlent leur compte aux agresseurs avant que les renforts du duc aient le temps d’arriver.
Mais l’hiver vient, et Colas n’a pas de toit pour vivre.Pour garder son indépendance, il rejette l’idée de s’installer chez Martine.Il commence à bâtir sa maison à lui, mais il se casse une jambe.Il est forcé maintenant d’accepter l’hospitalité de Martine qui d’ailleurs l’entoure de tendres soins.Alors Breugnon s’adonne à la lecture des œuvres de l’historien grec Plurarque et revoit la vie du point de vue philosophique.
C’est un message d’optimisme que Romain Rolland nous délivre à travers le destin tourmenté de son personnage : « Sa bonne humeur, son immense gaieté clairvoyant qui est aussi une forme, et non la moindre, de la liberté intérieure, l’aide à surmonter l’infortune et la mort. » Et il ajoute ce qui pour Romain Rolland est un véritable credo : « La liberté c’est toujours la raison d’être de tous les héros de Rolland. » Lorsque le livre parut à l’été 1914, ce sont les canons de la guerre naissante qui répondirent à son message de joie et d’espoir.