Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa
Le rôle de la banque centrale
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3.3 Le rôle de la banque centrale
Le système bancaire est un système très hiérarchisé : seule la banque centrale (ou banque de premier rang) a le pouvoir d’émettre des billets ; les banques commerciales (ou banques de second rang) créent de la monnaie lorsqu’elles distribuent des crédits aux agents non financiers (ou lorsqu’elles souscrivent des émissions de titres, ou achètent des actifs réels ). Ce sont les banques commerciales qui participent à la majeure partie de la création monétaire à travers l’octroi de crédits. En retour, les banques commerciales doivent respecter l’obligation réglementaire de constituer des réserves auprès de la banque centrale. Pour cela, elles doivent se refinancer 58 Figure 3.1: Financement et refinancement Agents économiques Banques commerciales Banque centrale financement refinancement monnaie centrale monnaie de banque afin d’obtenir la quantité de « monnaie banque centrale » nécessaire. Ce refinancement se fait de deux façons : par des émissions d’obligations sur le marché financier ou sur le marché monétaire (marché interbancaire, marché des titres de créances négociables). Seule la banque centrale émet de la monnaie banque centrale (ou monnaie centrale), et peut ainsi contrôler la création monétaire en réduisant la quantité de monnaie centrale qu’elle met à disposition des banques commerciales. Le lien entre monnaie centrale et pouvoir de création monétaire par octroi de crédits de la part des banques commerciales a fait l’objet de deux formulations théoriques différentes : — La première est d’origine monétariste et estime que la création monétaire consécu- tive à un crédit est entièrement contrôlée par la banque centrale qui en fournissant plus ou moins la monnaie centrale induit une augmentation ou un ralentissement de la création monétaire : c’est l’optique du multiplicateur de crédit. — La deuxième formulation théorique prétend au contraire que ce sont les banques qui détiennent l’initiative quant aux crédits qu’elles accordent : elles déterminent le montant de crédits accordés en fonction des besoins de l’activité économique qu’elles soutiennent ; c’est l’optique du diviseur de crédit. Dans les faits, la banque centrale peut également intervenir sur le marché interbancaire en déterminant le taux d’intérêt directeur ; elle fixe périodiquement le taux d’intérêt et donc la quantité de monnaie qu’elle souhaite injecter au regard des besoins de financement des banques. Les banques peuvent également prendre l’initiative lorsqu’elles éprouvent un besoin urgent de refinancement : la banque centrale intervient alors en octroyant des avances de monnaie centrale contre la prise en compte de titres qui devront être remboursés à l’échéance. Ces deux formes d’intervention déterminent le taux d’intérêt directeur. Plus précisément, lorsque c’est la banque centrale qui a l’initiative, elle joue sur le taux d’intérêt le plus faible ou taux plancher ; et lorsque ce sont les banques qui ont l’initiative, c’est le taux le plus élevé, ou taux plafond, qui est modifié. Ces deux taux vont diriger les taux du marché interbancaire qui doivent être compris dans l’intervalle ainsi définis. 59 Il existe une dernière forme d’intervention de la banque centrale qu’on appelle la politique d’open market. Il s’agit, de la part de la banque centrale, d’achats ou de ventes de titres, principalement des bons du Trésor (titres de court terme émis par l’État) : en acquérant ces titres, la banque centrale injecte de la monnaie sur le marché en augmentant l’offre de capitaux, ce qui va diminuer les taux. À l’inverse, toute vente de titres revient à retirer des liquidités du marché ou à diminuer l’offre de capitaux, provoquant ainsi une hausse des taux. 60 |
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