Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa


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des incompatibilités
. Aujourd’hui, la liberté des mouvements de capitaux est acquise. En
1992 et 1993, les pays européens étaient sortis du système monétaire en place, à cause
de la difficulté de conserver une stabilité des changes alors que les taux d’intérêt étaient
restés relativement élevés (à cause principalement de la réunification allemande). Ainsi,
la lire et la livre sont sorties du système monétaire européen (SME) et la France a pu
se maintenir dans le système en 1993, au prix d’une extension des marges de fluctuation
autorisée entre les monnaies.
Depuis que l’euro est la monnaie unique européenne, la politique monétaire ne s’est
pas fixé d’objectif de stabilité externe de l’euro vis-à-vis des autres monnaies : les fluc-
tuations du dollar n’entraînent pas de réaction de la part des autorités européennes qui
privilégient toujours la maîtrise de l’inflation interne. La Banque centrale européenne
prend ses décisions en matière monétaire grâce à son conseil des gouverneurs des banques
centrales des différents pays membres de la zone euro. Il est donc souvent difficile de mener
une politique monétaire unique dans une zone qui est loin d’être homogène : il existe en
effet des décalages sur le plan structurel, par exemple sur les niveaux de développement,
et, sur le plan conjoncturel, les niveaux de croissance atteints par les pays européens
peuvent varier fortement. La dévaluation du taux de change est maintenant impossible
entre pays européens (puisqu’ils ont une monnaie unique) alors qu’elle permettait par le
passé d’atténuer les différences entre les états de santé économique des pays.
Ainsi, selon la définition de Mundell, l’Europe n’est pas une zone monétaire optimale
(ZMO), c’est-à-dire qu’elle ne peut bénéficier de manière optimale de sa monnaie unique
et commune. Une ZMO est possible si et seulement si :
— Il existe un faible degré d’asymétrie entre les chocs subis par les régions de la zone.
— Il existe une mobilité importante des facteurs de production, de façon à permettre
le rééquilibrage en cas de choc. Par exemple le déplacement de travailleurs des
zones où le chômage est fort vers les zones où l’activité est élevée, permettant de
résoudre les problèmes d’emploi et d’éviter l’inflation dans les pays qui connaissent
des taux de croissance très élevés.
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Il est clair que ces deux conditions ne sont pas encore réunies pour l’Europe. La
mobilité des salariés en Europe est faible et les économies sont encore assez spécialisées
de sorte que, par exemple, la crise financière internationale d’origine américaine (un choc
exogène pour l’Europe) n’est pas ressentie de la même façon dans tous les pays européens
(Irlande, Angleterre et Espagne, davantage touchés que la France ou l’Allemagne).
Enfin, la récente crise grecque (printemps 2010) illustre parfaitement le fait que l’Eu-
rope n’est pas une ZMO : pour Mundell, une zone monétaire qui n’est pas optimale ne
peut s’en sortir qu’à la condition que les pays riches soutiennent économiquement les pays
les plus faibles qui sont plus fortement touchés par le choc asymétrique. Ces transferts
budgétaires conséquents n’ont jamais vraiment eu lieu vers la Grèce.

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