Les principaux syntagmes


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Les principaux syntagmes


Les principaux syntagmes
Comme l’ont montré différents travaux en grammaire générative, il faut considérer que les conjonctions de coordination forment toujours un constituant avec ce qui les suit. On peut appeler « syntagmes conjoints » ces constituants introduits par une conjonction de coordination. Nous montrons qu’ils peuvent apparaître en dehors des constructions coordonnées avec deux fonctions possibles : tête d’une proposition indépendante, ou ajout à une phrase ou un groupe verbal. De façon intéressante, ce sont les mêmes conjonctions qui permettent, en français, les deux types d’emploi. Nous distinguerons donc entre trois fonctions possibles pour les syntagmes conjoints : membre d’une construction coordonnée (Jean [et Marie]), fonction ajout (Jean est parti [,et vite]), et fonction tête (On a voulu voir Jean. [Mais il était parti.]).
2En particulier, une analyse de certains syntagmes conjoints comme ajouts syntaxiques permet d’éclairer la question de constructions qui ont reçu des appellations diverses : coordinations « incidentes » (Paul [, et c’est heureux,] n’est pas venu), coordinations « emphatiques » (Paul est parti [, et vite]) ou « différées » (Paul viendra [, ou bien Marie]) en français, ainsi que des coordinations asymétriques en –ko du coréen. Elle permet aussi de reconsidérer l’analyse de la conjonction car.
3Enfin, nous présentons une analyse des conjonctions de coordination et des syntagmes conjoints dans le cadre de la grammaire syntagmatique HPSG, qui développe et enrichit un travail antérieur (Abeillé 2003).
1 – La structure interne des coordinations
4Il s’agit de distinguer deux questions indépendantes, la structure interne des coordinations et la fonction des différents constituants. La structure interne des constructions coordonnées ne fait guère de doute en termes de constituance. Il est clair que la conjonction forme un constituant avec l’élément qui la suit, et qu’il faut donc préférer la première à la seconde des deux structures ci-dessous :
5Structure interne des constructions coordonnées :

6Les principaux arguments (cf. Ross 1967, Munn 1992) en faveur d’un tel découpage sont le fait que des séquences Conj + X sont observées naturellement en dehors des constructions coordonnées (1), et le fait qu’une pause est plus naturelle avant qu’après la conjonction dans les constructions coordonnées (2) :
[1]

  1. Et Paul ?

  2. Mais il est parti !

[2]

  1. I will see John # and Mary

  2. * I will see John and # Mary (Je verrai John et Marie)

Une question plus délicate est celle de la fonction respective des constituants coordonnés. Les analyses symétriques (comme A ci-dessous) assignent la même fonction à chaque conjoint (celle de Tête dans Sag et al. 1985, celle de Non-Tête dans Pollard et Sag 1994, Sag et al. 2003). Les analyses asymétriques choisissent pour Tête le premier conjoint (structure C, Munn 1992, 2000 [2][2]Munn note les conjonctions « et », « ou » comme ayant la…) ou le second (structure B, Kayne 1994, Johannessen 1998) ; les fonctions (Tête, Marqueur, Spécifieur, Complément, Ajout) sont indiquées comme des annotations sur les branches :

7Borsley (2005a, ce numéro) a des arguments convaincants contre la structure B, qui s’applique mal aux langues SOV, et ne tient pas compte des coordinations n-aires, ni des conjonctions multiples. Nous voudrions montrer ici que les structures A et C sont toutes deux motivées et nécessaires pour tenir compte de la variété des constructions observées. Tandis que la structure A est la plus générale, et s’applique aisément à l’ensemble des constructions coordonnées ou coordinations, y compris les cas de coordinations n-aires ou à conjonctions multiples, la structure C est, elle, bien adaptée aux cas de coordinations binaires asymétriques, où l’ordre des membres ne peut être changé, et que nous ne traiterons pas, en réalité, comme des coordinations.
Après avoir présenté des arguments empiriques en faveur de la structure C, nous présenterons une analyse formalisée dans le modèle HPSG, qui nous permettra d’avoir un traitement uniforme des conjonctions comme « têtes faibles » (Tseng 2001, Abeillé 2003). Sont dites « têtes faibles » les formes qui, tout en étant la tête syntaxique d’un syntagme, héritent de leur complément la plupart de leurs traits, en particulier la catégorie syntaxique. Les structures auxquelles nous aboutirons seront donc des variantes de A et C, plus précisément A’ et C’. Nous appelons « syntagmes conjoints » les constituants introduits par une conjonction de coordination, sans préjuger de leur fonction (Mouret 2003). On notera que les constituants d’une construction coordonnée ordinaire, qui sont sur le même plan, reçoivent la même fonction (non-Tête), alors que deux fonctions sont distinguées dans les cas où le syntagme conjoint est un ajout. Dans tous les cas, le syntagme conjoint porte un trait CONJ (dont la valeur est identique à celle de la conjonction) qui le distingue des syntagmes de même catégorie mais sans conjonction.

8Dans ce qui suit, nous nous attachons à mettre en évidence les fonctions des syntagmes conjoints en dehors des constructions coordonnées, c’est-à-dire comme têtes d’une phrase indépendante, mais, surtout, comme ajouts à une catégorie verbale (Phrase, ou SV).

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