Cours d’introduction à l’analyse économique Pascal da Costa


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5.2 Finance internationale
C’est dans le document comptable intitulé la « balance des paiements » que sont
enregistrées les transactions d’un pays avec le reste du monde, c’est-à-dire l’ensemble des
échanges de biens et services, mais aussi des échanges financiers. La balance des paiements
permet de juger de l’ampleur des échanges et des déséquilibres quand ils ont lieu. C’est
un indicateur utile pour un pays, qui permet aussi de mesurer l’activité mondiale. Les
déséquilibres de la balance des paiements sont affectés par les caractéristiques du système
monétaire et financier international, par exemple : quelle est la monnaie de référence mon-
diale ? Quel est le type de régimes de change ? Tout cela joue sur la balance des paiements
et tous ces éléments ont fortement évolué depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Avant de décrire les différentes architectures du système financier international qui se
sont historiquement succédées, nous devons au minimum définir le marché des changes
et son fonctionnement, puis décrire la balance des paiements avec plus de précisions.
5.2.1 Taux de change
Le change est l’intermédiaire qui permet le passage d’une monnaie à une autre. Il est
déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande d’une monnaie sur le marché
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des changes. Le taux de change nominal est le prix d’une monnaie exprimé en d’autres
monnaies ; c’est le nombre d’unités monétaires que l’on peut obtenir en échange d’une
unité de l’autre monnaie. Il existe deux types de cotation pour le taux de change :
— la cotation à l’incertain, par exemple 1$ égal 0,833€, lorsque la monnaie étrangère
est exprimée en monnaie nationale ;
— la cotation au certain, par exemple 1€ égal à 1,2$, c’est la monnaie nationale qui
est exprimée cette fois en unité de monnaie étrangère.
Mais dans cette définition, il est important de souligner le fait qu’aucune référence
n’est faite aux différences de pouvoir d’achat qui peuvent exister entre les pays ! Pour
prendre en compte ces différences de pouvoir d’achat, il faut un indice de prix des biens
pour chacun des pays qui permette la comparaison des pouvoirs d’achat : soit l’indice
des prix dans la zone euro et p
e
celui des prix étrangers ; le taux de change réel à l’incertain
s’écrit donc e
r
e
n
(p
e
/p
) , avec e
n
le change nominal.
On peut également calculer le taux de change effectif qui est le taux de change moyen
d’une monnaie avec un ensemble de devises : il s’agit d’une moyenne pondérée des dif-
férents taux de changes bilatéraux, dont les pondérations sont constituées par les poids
respectifs de chacun des pays dans les flux de commerce extérieur du pays concerné.
On verra par la suite que ces taux de change dépendent du système monétaire inter-
national choisi par les acteurs mondiaux : le change peut être fixe ou flexible. S’il est fixe,
le taux de change est fixé à l’avance, dans le cadre d’un accord international par exemple,
par rapport à un étalon qui peut être l’or ou une autre devise ou encore un panier de
devises. Quand une monnaie atteint un nouveau cours de référence plus faible, on dit
alors qu’elle est dévaluée ou qu’il y a dévaluation de cette monnaie. Le taux de change
peut également être flexible (c.-à-d. flottant) : il varie alors librement sur le marché des
changes en fonction de l’offre et la demande pour cette monnaie, sans que les banques
centrales n’interviennent pour défendre la parité de leur monnaie afin de conserver un
taux de change constant par rapport aux autres. En changes flottants, lorsque la monnaie
évolue à la baisse, il y a dépréciation (appréciation dans le cas contraire).
Les parités de pouvoir d’achat, ou PPA, sont des prix relatifs ou, autrement dit, des
rapports de prix en monnaie nationale d’un même bien ou service dans différents pays.
L’indice BigMac de The Economist est un exemple bien connu de comparaison portant
sur un seul produit (un hamburger en l’occurence ! disponible dans pratiquement tous
les pays du monde !) : la PPA du BigMac est le taux de conversion qui permettrait que
le coût du hamburger soit le même aux États-Unis et en dehors. On dit que le taux
de change bilatéral tend à assurer l’égalité du pouvoir d’achat entre deux monnaies. La
version absolue de la théorie de la PPA stipule donc qu’un agent économique doit pouvoir
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se procurer un même panier de biens et de services dans la zone euro et hors de la zone
euro, une fois ses euros convertis. Enfin, dans la version relative de la théorie PPA, ce
sont les variations qui sont étudiées : avec l’inflation, le pouvoir d’achat d’une monnaie
se dégrade ; et lorsqu’il existe un différentiel d’inflation entre deux zones, la valeur de la
monnaie de la zone dont le pouvoir d’achat diminue va se déprécier pour maintenir la
parité du pouvoir d’achat entre les deux zones monétaires.
Ainsi, c’est la rencontre qui a lieu sur le marché des changes, entre l’offre et la demande
de devises, qui aboutit à la fixation du prix des devises en termes de taux de change. Les
intervenants sur le marché des changes sont généralement des intermédiaires comme les
banques et les courtiers qui représentent des entreprises et des particuliers. Mais certaines
grandes entreprises ont leur propre salle des marchés. Les banques centrales des différentes
zones monétaires interviennent également pour réguler les fluctuations du cours de leur
monnaie. Plus précisément, le marché au comptant et le marché à terme coexistent : la
livraison des devises se fait immédiatement sur le marché au comptant, c’est-à-dire par
transfert de comptes dans les deux jours ouvrables après la négociation ; alors que la
livraison se fait à une échéance avec un cours convenu à l’avance sur le marché à terme.
Quelle est l’utilité du marché à terme ? Les agents économiques qui ont recours au
marché à terme peuvent ainsi se couvrir contre le risque de change mais aussi spéculer. En
effet, la spéculation et la couverture contre les risques de change sont deux phénomènes
liés parce que le fait de se couvrir nécessite une contrepartie qui accepte de prendre le
risque, et cette contrepartie est généralement un spéculateur.

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