Littérature Philologie, Philosophie et Humanisme Chapitre II: Littérature médiévale


Chapitre II: Littérature médiévale


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La litterature de la Renaissance

Chapitre II: Littérature médiévale
2.1. L'oeuvre de la vie de Clément Marot
La littérature du Moyen Âge est d'abord celle de l'élite féodale et reflète ses idéaux : piété, fidélité et bravoure. Le système féodal structure alors la société et se reflète dans la littérature : les scènes de guerres y sont nombreuses, la foi chrétienne omniprésente. Néanmoins, à partir de la fin du xiie siècle, les bourgeois obtiennent, grâce à l'essor de la manufacture, des privilèges économiques et juridiques qui concurrencent les pouvoirs seigneuriaux. On voit apparaître alors de nouvelles formes, plus satiriques comme dans le Roman de Renart, ou plus lyriques comme dans la poésie des xive et xve siècles, héritière de la poésie courtoise. La plupart des auteurs de cette époque nous sont inconnus ; cet anonymat n'est pas simplement causé par le manque de documents disponibles pour la période, mais aussi par une conception du rôle de l'auteur qui diffère totalement de la conception romantique actuelle. Les auteurs médiévaux se réfèrent très souvent aux antiques et aux Pères de l'Église, et tendent plus à remettre en forme ou à embellir les histoires déjà lues ou entendues qu'à en inventer de nouvelles. Même lorsqu'ils le font, ils attribuent fréquemment leur œuvre à un tiers illustre ou imaginaire. On ignore ainsi les noms des auteurs de nombreuses œuvres importantes, notamment pour le Haut Moyen Âge. Le nom des auteurs commence à intéresser le public seulement à partir du xiie siècle.
Dans leur majorité, les textes conservés sont éloignés de la version originale de l'œuvre, parce qu'ils représentent soit la transcription des textes déclamés ou chantés, soit la copie des textes déjà transcrits. Au cours de la diffusion orale d'une œuvre, la « fidélité » à l'auteur, le plus souvent anonyme, reste très aléatoire. D'autre part, les copistes des monastères se permettent des modifications où bon leur semble. Une fois créés, les textes restent donc ouverts : chaque nouveau conteur ou copiste devient coauteur en les modifiant selon ses propres goûts ou les goûts du jour.

La littérature médiévale a une réputation médiocre aux xvie et xviie siècles. Au cours de la Renaissance par exemple, elle est traitée de « ténébreuse », d'« obscurantiste », de « barbare ». Au xixe siècle, les Romantiques la redécouvrent, et l'apprécient à sa juste valeur. Aujourd'hui elle continue d'être lue et réinterprétée. Les mythes qu'elle a créés sont toujours source d'inspiration, comme celui de Tristan et Iseut, fondateur de la conception de l'amour occidental.


Le latin, langue de l'Église catholique qui domine l'Europe occidentale et centrale et représente pratiquement la seule source d'éducation, est une langue répandue pour les écrits médiévaux, même dans les régions qui n'avaient jamais été romanisées. Cependant, en Europe orientale, l'influence de l'Empire byzantin et de l'Église orthodoxe font du grec et du slavon les langues dominantes1.
Les gens du peuple continuent d'utiliser leurs langues vernaculaires respectives, en évolution. Celles-ci se retrouvent dans un nombre d'œuvres grandissant, par exemple la Chanson de Roland (ancien français), le Beowulf (vieil anglais), la Chanson des Nibelungen (moyen haut-allemand) ou le Digénis Akritas (grec médiéval). Bien que ces épopées soient généralement considérées comme l'œuvre d'un seul auteur (souvent inconnu, voir ci-dessous), elles sont basées sur des récits issus de traditions orales plus anciennes, comme pouvaient l'être par exemple les épopées grecques archaïques du Cycle troyen. Ainsi, les traditions celtiques survivent dans les lais de Marie de France, le Mabinogion et le cycle arthurien.
Si les langues vernaculaires sont surtout utilisées par les gens du peuple, on peut déjà constater parmi la noblesse des écrits tant en latin que dans ces langues régionales. C'est notamment le cas des écrits de Marguerite d'Oingt au xiiie siècle.
Les travaux théologiques représentent la majorité des ouvrages que l'on peut trouver dans les bibliothèques au cours du Moyen Âge. De fait, la vie intellectuelle est organisée par la religion chrétienne, la littérature d'inspiration religieuse est donc la plus abondante. D'innombrables hymnes de cette période nous sont parvenus (tant liturgiques que paraliturgiques). La liturgie elle-même n'a pas de forme fixée, et nous possédons de nombreux missels qui témoignent de conceptions particulières de l'ordre la messe par exemple.
De grands maîtres penseurs tels que Thomas d'Aquin, Pierre Abélard et Anselme de Cantorbéry écrivent de longs traités théologiques et philosophiques, où ils s'efforcent souvent de réconcilier l'héritage des auteurs païens antiques et les doctrines de l'Église. On conserve aussi de cette époque de nombreuses hagiographies, ou « vie des saints », qui permettent de propager la foi chrétienne et sont très prisées du public : la Légende dorée de Jacques de Voragine atteint en son temps une telle popularité que, par comparaison, elle est plus lue que la Bible.
François d'Assise est un poète prolifique, et ses successeurs franciscains écrivent souvent eux-mêmes des poèmes, comme un témoignage de foi. Le Dies iræ et le Stabat Mater sont deux des textes latin religieux les plus marquants. La poésie goliardique (quatrains de vers satiriques) est utilisée par certains clercs pour exprimer leurs contestations.
Les seuls écrits religieux répandus qui ne sont pas produits par des clercs sont les mystères : ce théâtre religieux, composé d'une succession de tableaux bibliques, est le fait de troupes d'amateurs. Le texte de ces pièces est souvent contrôlé par des guildes locales, et des mystères sont régulièrement représentés les dimanches et jours de fêtes, qui peuvent durer toute une journée jusque tard dans la nuit
Au cours du Moyen Âge, les populations juives d'Europe fournissent également un grand nombre d'auteurs remarquables. Parmi les plus connus et les plus influents, on peut citer Maïmonide, originaire de Cordoue, et Rachi, originaire de Troyes.
Clément Marot, né à Cahors le 23 novembre 1496 (ou pendant l'hiver 1495 ?) et mort le 12 septembre 1544 (à 47 ans) à Turin, est un poète français.

« Bien qu'encore marqué par l'héritage médiéval, Clément Marot est l'un des premiers grands poètes français modernes. Précurseur de la Pléiade, il est le poète officiel de la cour de François Ier. Malgré la protection de Marguerite de Navarre, soeur du roi de France François Ier, ses sympathies marquées pour la Réforme et pour Luther lui ont cependant valu la prison puis l'exil en Suisse et en Italie. »


À propos des données biographiques présentes dans l'oeuvre de Marot, « il faut donc conclure à une fiction narrative montée de toutes pièces et destinée à accréditer une filiation, à légitimer une descendance, par imitation et répétition d'un destin premier. »
Clément Marot est né à Cahors, d'une mère gasconne et d'un père originaire de Caen, Jean des Marets dit Marot. Ce Jean des Marets était marchand, mais, à la fin de l'année 1505 il fut révoqué par sa corporation. Il quitta alors la région du Quercy et se mit à écrire des vers. Comme ces vers plurent à Michelle de Saubonne, femme de Jean IV de Parthenay, seigneur du parc Soubise, il fut présenté à la reine Anne de Bretagne qui en fit son poète en titre. Il fut bien reçu et devint un des poètes favoris de Louis XII, qu'il accompagna en Italie.
Il plaça son fils Clément, qui avait été écolier à Paris, comme page chez Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, dans la maison duquel le jeune homme demeura peu. Très vite le jeune Clément Marot composa lui aussi des vers.
Dès 1513, il passa en qualité d'homme de chambre au service de Marguerite d'Angoulème, duchesse d'Alençon, soeur de François Ier. Ce monarque, sachant combien elle aimait la poésie, lui fit présenter Marot par le seigneur de Pothon. S'il faut en croire l'un des éditeurs de ses oeuvres, Nicolas Lenglet-Dufresnoy, le poète osa aspirer aux faveurs de Diane de Poitiers et même de Marguerite de Valois, liaison que plusieurs écrivains, entre autres Laharpe, ne mettent pas en doute. Mais rien n'est moins prouvé ; et l'abbé Claude-Pierre Goujet assure que ces amours sont de pure invention. Marot, en effet, eut les plus grandes difficultés à se faire inscrire sur l'état de la maison de la princesse, au point qu'il s'en plaint dans sa huitième ballade.Quoi qu'il en soit de cette liaison, le poète suivit François Ier, en tant que valet de chambre, à Reims et à Ardres en 1520, et le duc d'Alençon au camp d'Attigny, où ce prince, en 1521, était à la tête de l'armée française
Il traduit Virgile et Lucien. Dès 1515, il offre au nouveau roi, François Ier, un recueil intitulé, Le Temple de Cupido, fait par Maistre Clément Marot, facteur de la Royne. En 1517 ou 1518, il adresse au Roi une Petite Epistre. En 1521, il se trouva à l'armée du Hainaut que François Ier commandait en personne ; et on le voit en 1525 à la bataille de Pavie, où il fut blessé au bras et fait prisonnier.
De plus grandes infortunes l'attendaient en France ; il y était revenu, comptant peut-être un peu trop sur la protection de la cour, où son talent, la politesse de ses manières et l'enjouement de sa conversation l'avaient mis en crédit. Marot, libertin d'esprit et de coeur, peu réservé dans ses propos et frondant ouvertement les observances ecclésiastiques, donnait prise à ses ennemis. On l'accusa d'être imbu des nouvelles opinions ; il a des sympathies marquées pour la Réforme et pour Luther. Il est arrêté, accusé d'hérésie et conduit dans les prisons du Châtelet où il fut enfermé en 1525. Il proteste, dans son Épître à l'inquisiteur Bouchard, qu'il n'était ni luthérien, ni zuinglien, ni anabaptiste.
Après la mort du duc d'Alençon en 1525, on a rapporté qu'il se serait vengé d'une femme aimée, une certaine Isabeau, en publiant Élégie Iere à une Dame. Celle-ci, piquée de l'indiscrétion de son amant ou de ses satires, se serait vengée à son tour et dénoncé pour avoir mangé du lard pendant le Carême. Mais la délation mise au compte d'une femme, Luna ou Ysabeau, relève de la satire misogyne la plus traditionnelle et rappelle une nouvelle fois Villon (F. Lestringant). Un pareil conte semble peu croyable. Il paraît pourtant que ce fut une dame qui le dénonça, si l'on en juge par ces vers, où il raconta lui-même son aventure Vainement protesta-t-il de la pureté de sa foi, et réclama-t-il l'intérêt de ses maîtres et de ses protecteurs. La seule grâce qu'il obtint fut d'être transféré en 1526 des prisons du Châtelet dans celles de Chartres, moins obscures et plus saines que celles de Paris ; les visites des personnes les plus considérables de la ville adoucirent un peu les ennuis de sa captivité. Ce fut là qu'il composa son poème, l'Enfer, description satirique du Châtelet, et invective contre les abus des gens de justice.
Il y retoucha aussi le Roman de la Rose, en substituant des phrases connues à celles qui avaient vieilli. Il peut sortir de prison, grâce à son ami Lyon Jamet, et à l'évêque de Chartres, Louis Guillard. Pour remercier son ami, il écrit Epistre à son amy Lion. En 1527, s'étant avisé d'arracher des mains des archers un homme que l'on menait en prison, il y fut mis lui-même ; et il implora la protection de François Ier par une jolie épître Epistre de Marot envoyée au Roy, qui fut si bien reçue, que ce prince écrivit de sa propre main à la cour des aides pour faire accorder la liberté au prisonnier.
En 1531, à l'occasion de la mort de Louise de Savoie, mère du roi, il la dépeint comme une sainte qui a réformé la cour de France et lui a enfin donné de bonnes moeurs, à tel point que son trépas laisse le pays et la nature sans vie, les nymphes et les dieux accourent et gémissent. Il la dépeint comme évangélique dans sa conception de la vie sociale avec une vision pastorale et traditionnelle de la manière dont on doit se conduire.
En 1532, il publie Epistre au Roy, par Marot estant malade à Paris. Le Roi est sensible à tant d'esprit et accorde à Marot qui est officiellement son valet de chambre depuis 1528, cent écus d'or au soleil en faveur et considération de ses bons et agréables services. À peine le poète commençait-il à respirer, que ses sentiments sur la religion élevèrent contre lui une nouvelle tempête. La justice saisit ses papiers et ses livres.
En 1533, il publie la traduction du Pseaume VI, qu'il compose après avoir échappé à la terrible maladie qui le terrasse presque. À la suite de l'affaire des placards en 1534, catholiques et protestants s'affrontent violemment. François Ier, après avoir beaucoup tergiversé, se décide pour la répression. Clément Marot préfère s'éloigner de la cour.
Il se sauve dans le Béarn en l'an 1535, et ensuite à la cour de la duchesse de Ferrare, madame Renée de France, en Piémont. Il y retrouve les dames de Soubise. Mais s'apercevant qu'il était vu de mauvais oeil par le duc, il se retira en 1536 à Venise.
Ce fut de là qu'il obtint son rappel en France, puis à la cour, par le moyen d'une abjuration solennelle qu'il fit à Lyon entre les mains du cardinal de Tournon. Il obtient le pardon du Roi. Pour remercier le Roi, il écrit Epistre au Roy, du temps de son exil à Ferrare.
À ces orages succéda un intervalle de paix dû à la prudence que la réserve italienne et le souvenir de ses disgrâces passées parurent lui inspirer. La publication de ses premiers Psaumes troubla cette tranquillité. En 1541, il publie Trente Pseaulmes de David, mis en françoys par Clément Marot, puis les Cinquante Pseaumes. Cette traduction qu'il entreprit, à la sollicitation du célèbre Vatable, eut la plus grande vogue à la cour. François Ier chantait ces Psaumes avec plaisir. Chacun des seigneurs et dames de la cour en affectionnait un qu'il accommodait de son mieux aux vaudevilles, souvent burlesques, qui étaient alors à la mode. Mais on peut dire qu'ici Marot avait méconnu le genre de son talent ; et les personnes sensées, dit l'abbé Goujet, ne tardèrent pas à s'apercevoir qu'il avait chanté sur le même ton les hymnes du roi-prophète et les merveilles d'Alix. Bientôt la Sorbonne crut remarquer des erreurs dans cette traduction et en porta des plaintes au roi. François Ier, qui aimait le poète et qui désirait la continuation de son travail, eut peu d'égard à ces remontrances. La faculté de théologie n'en continua pas moins ses plaintes et ses censures, et finit par défendre la vente de l'ouvrage.
Marot avait l'esprit enjoué et plein de saillies sous l'extérieur grave d'un philosophe. Il joignait, ce qui arrive souvent, une tête vive à un bon coeur. Doué d'un noble caractère, il paraît avoir été exempt de cette basse jalousie qui a terni la gloire de plus d'un écrivain célèbre. Il n'eut de querelle qu'avec François de Sagon et Charles de la Hueterie, qui l'attaquèrent pendant qu'il était à Ferrare. Le premier fut assez impudent pour solliciter la place de Marot, mais non assez favorisé pour l'obtenir. Le deuxième se dédommagea du déplaisir de voir cesser la disgrâce du poète par un calembour qui donne la mesure de son esprit : Marot en avait beaucoup mis dans une épître à Lyon Jamet, où il racontait les peines de son exil et où il se comparait au rat libérateur du lion. La Huéterie s'empara de l'application que Marot se faisait de cet apologue, et crut très plaisant de l'appeler le Rat pelé (le rappelé). Marot ne lui répondit que sous le nom de son valet pour mieux lui témoigner son mépris.
Le nom de Marot, dit Laharpe, est la première époque vraiment remarquable dans l'histoire de notre poésie, bien plus par le talent qui lui est particulier, que par les progrès qu'il fit faire à notre versification. Ce talent est infiniment supérieur à tout ce qui l'a précédé, et même à tout ce qui l'a suivi jusqu'à Malherbe. La nature lui avait donné ce qu'on n'acquiert point : elle l'avait doué de grâce. Son style a vraiment du charme et ce charme tient à une naïveté de tournure et d'expression qui se joint à la délicatesse des idées et des sentiments : personne n'a mieux connu que lui, même de nos jours, le ton qui convient à l'épigramme, soit celle que nous appelons ainsi proprement, soit celle qui a pris depuis le nom de madrigal, en s'appliquant à l'amour et à la galanterie. Personne n'a mieux connu le rythme du vers à cinq pieds, et le vrai ton du genre épistolaire, à qui cette espèce de vers sied si bien. Son chef-d'oeuvre en ce genre est l'épître où il raconte à François Ier comment il a été volé par son valet ; c'est un modèle de narration, de finesse et de bonne plaisanterie. Cette estime pour les poésies de Marot a triomphé du temps et des vicissitudes du langage.
Boileau a dit dans les beaux jours du siècle de Louis XIV : Imitez de Marot l'élégant badinage. La Fontaine a prouvé qu'il était plein de sa lecture. II n'y a guère, dit la Bruyère, entre Marot et nous que la différence de quelques mots. Jean-Baptiste Rousseau, qui lui adresse une épître, fait gloire de le regarder comme son maître. Clément l'a défendu contre Voltaire, qui s'est attaché à le décrier dans ses derniers ouvrages, probablement par haine pour Jean-Baptiste Rousseau, coupable, selon lui, d'avoir donné le dangereux exemple du style marotique, qu'il est plus aisé d'imiter que le talent de Marot. Mais, dit encore Laharpe, il fallait que la tournure naïve de ce poëte fût bien séduisante, puisqu'on empruntait son langage depuis longtemps vieilli pour tâcher de lui ressembler.


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