1 Ce document a été réalisé par le Centre Régional de la Propriété Forestière du Languedoc-Roussillon
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1 Ce document a été réalisé par le Centre Régional de la Propriété Forestière du Languedoc-Roussillon x en collaboration avec Louis Thouvenot, technicien à la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt des Pyrénées-Orientales x avec la participation d’Antoine Lafont, élève technicien supérieur « Gestion forestière » à l’école forestière des Barres, à Nogent-sur-Vernisson x à partir du catalogue de “Typologie forestière des Aspres”- Francine Auvray - Inventaire forestier national - 1987 x avec l’appui financier de l’Union Européenne dans le cadre du Programme de développement rural (PDR) et de la Région Languedoc-Roussillon x le travail a été coordonné par Benoît Lecomte, ingénieur au CRPF du Languedoc-Roussillon. x les photographies ont été réalisées par Maurice Cavet, Olivier Lalfert, Christophe Bolchert, et Benoît Lecomte. Nous remercions tous les techniciens qui nous ont aidés dans ce travail ainsi que tous les propriétaires qui nous ont accueillis dans leur forêt. Ce guide a été élaboré à partir x d’une relecture et d’une légère simplification du catalogue de typologie forestière en fonction de la répartition géographique des forêts privées dans les Aspres et des différents objectifs que peuvent envisager les propriétaires forestiers, x d’un travail de terrain pour la description des peuplements (observations et mesures) sur les différents types de station, selon un échantillonnage dirigé par les caractéristiques écologiques des Aspres et les descriptifs de stations figurant dans le catalogue. Une synthèse de ces informations a été réalisée pour x traduire en termes simples les caractéristiques écologiques des types de station,
x éventuellement regrouper ou diviser les stations d’après des critères de potentialités forestières, x présenter le plus clairement possible les formations végétales associées à ces stations ou groupes de stations, et les assortir de conseils de gestion, x rédiger une clé facile à utiliser, même pour un non-spécialiste. 2 Sommaire
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3 Présentation générale des Aspres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4 Qu’est-ce qu’une station forestière ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6 Quelques conseils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9 Clé de détermination des stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10 Les stations forestières dans les Aspres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15 Mini-guide de sylviculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 43 Mini-flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 50 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 59 Provenances des plants et zones de récolte recommandées . . . . . . . . . . . . . . page 63 3 Avant-propos Les forêts des Aspres ont deux caractéristiques majeures : pour la plupart, elles sont embroussaillées et fragiles. Cette fragilité est surtout due à leur sensibilité aux incendies qui est liée, bien entendu, au climat méditerranéen. Celui-ci concerne la plus grande partie du massif : à la chaleur et la sécheresse d’été s’ajoute la tramontane qui peut attiser les feux naissants et leur faire prendre une ampleur catastrophique. Ce fut le cas en 1976, année funeste qui restera dans toutes les mémoires (12 000 hectares détruits). Une particularité des basses Aspres est la présence abondante du Chêne-liège, élément essentiel du patrimoine naturel. Cette essence parfaitement adaptée aux conditions naturelles a un rôle de tout premier plan à jouer dans l’aménagement de l’espace et la prévention des incendies. Le propriétaire forestier des Aspres doit donc réussir le difficile exercice de gérer sa propriété en conciliant plusieurs objectifs : d’une part la production de matériaux (bois, liège... ) procurant un revenu et d’autre part la protection contre l’incendie. C’est pourquoi le guide des stations forestières des Aspres, élaboré par le Centre régional de la propriété forestière, est particulièrement bienvenu. Agréable à consulter et facile à utiliser, il aidera le propriétaire dans ses choix de gestion. C’est un nouvel outil qui contribuera sans aucun doute à rendre aux forêts des Aspres, et en particulier aux suberaies auxquelles je suis particulièrement attaché, beauté environnementale et rentabilité économique. Jacques Arnaudiès Président de l’Institut méditerranéen du liège 4 Généralités La région des Aspres est située au centre du département des Pyrénées-Orientales. Elle correspond aux contreforts orientaux du mas- sif du Canigou et fait la transition entre ce massif et la plaine du Roussillon. L’origine de son nom donne une bonne idée générale de la région : « Aspres » viendrait du latin « asper » qui a donné âpre, aspérité et signifie « acci- denté », « abrupt », « escarpé » mais aussi « rude », « rigoureux ». Les Aspres s’étendent de 100 mètres d’alti- tude en limite de la plaine du Roussillon à 1 347 mètres à la chapelle Sainte-Anne, point culminant, en bordure du Conflent. L’altitude s’élève progressivement de l’est vers l’ouest et du nord au sud. Le massif se présente comme une série de crêtes paral- lèles et de croupes arrondies, surplombant des versants aux pentes généralement fortes. Les vallées ont globalement une orientation nord-ouest/sud-est. Les versants sont entaillés de ruisseaux temporaires au régime torrentiel. Les paysages sont généralement des pelouses et garrigues sur calcaire, des maquis (Cistes, Ajonc et Bruyère arborescente), des sube- raies et des chênaies vertes sur schistes. A l’ouest, en limite du Conflent et du Valles- pir, apparaissent le Châtaignier, le Hêtre et les landes à Callune, Fougère aigle et Genêt à balais. Les Aspres sont limitées (voir carte) : - au nord, par la vallée de la Têt, - à l’est, par la plaine du Roussillon, - au sud, par la vallée du Tech, - au nord-ouest par la ligne de crêtes qui, depuis la chapelle Sainte Anne, se dirige vers le nord, séparant la vallée de la Len- tilla de la vallée de Glorianes, - au sud-ouest, par la ligne de crêtes qui, depuis la chapelle Sainte-Anne, se dirige vers l’est (« Serrat Palaté »). La limite plonge ensuite vers le sud, passant par Saint- Marsal et Taulis avant de suivre la rivière de Saint-Marsal puis la rivière Ample pour rejoindre le Tech. s s MONT HELENE MONTNER
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THUIR LE BOULOU CERET AMELIE LES BAINS Bouleternère St Michel de Llotes Corbère les Cabanes Rigarda Joch Casefabre Glorianes Chapelle Ste Anne Camelas Castelnou Boule d'Amont St Marsal Calmeilles Oms Taillet Taulis Montauriol Fourques Passa Tordères Tresserre Llauro Vivès St Jean Pla de Corts la Têt le T ech To rr en t de St Ju lia Ri vi èr e de G lo ri an es le Bo ul ès le G im en el l R iv iè re de C as te ln o u Ruisseau de Fontcouv e rte la Ca nterrane la Riv ière Am p le la P alm èr e le Riuc ord a Riv . de V ivè s Valmagne le M on a Ru isse au de Ca ra tg le Réa rt V A L L E S P I R C O N F L E N T P L A I N E D U R O U S S I L L O N Les Aspres : ce guide n’est utilisable qu’à l’intérieur de ce périmètre. Les Aspres : entre plaine et montagne Le pic Saint-Martin apparaît derrière des collines sèches Le prieuré de Serrabonne dominant la vallée du Boulès : un relief rude et escarpé Généralités 5 Une forêt sèche, constituée surtout de Chêne vert et Chêne-liège Quelques monuments mégalithiques et toponymes pré-romains attestent d’une pré- sence humaine ancienne dans les Aspres. Plu- sieurs écrits romains font état d’une forêt de caractère tempéré, depuis le Canigou jus- qu’à la Méditerranée. Jusqu’au 10 ème
siècle, la population vit d’élevage extensif et de cultures pratiquées dans de simples clai- rières existantes ou créées dans cette forêt. A partir du 10 ème
siècle, la population se développe et les besoins augmentent. D’im- portants déboisements, encouragés par les abbayes, ont lieu. A la place de la forêt, appa- raissent des champs de céréales (seigle), des vergers (oliviers, châtaigniers) et des parcours pour les troupeaux essentiellement ovins élevés pour la production de laine. Au cours des 16 ème
et 17 ème
siècles, les défrichements s’intensifient pour la diversi- fication des cultures (froment, millet), consé- quence d’une forte poussée démographique après 200 ans de déprise qui ont suivi la Peste Noire et le ravage des grandes com- pagnies, période sombre de la guerre de cent ans. Le bois est utilisé pour la fabrication du charbon de bois qui alimente les forges catalanes, comme en témoignent les « charbonnières », secteurs aplanis de quelques mètres carrés, que l’on retrouve aujourd’hui encore en forêt. A la fin du 18 ème et au début du 19 ème
siècle, les vignes cultivées en terrasses s’étendent. A cette époque, les terres labourables et les bois représentent chacun 1/4 de la surface, l’autre moitié étant vouée aux parcours (garrigues et maquis) utilisés par les troupeaux. Le Chêne-liège commence à être utilisé inten- sivement. Déjà présent cinq siècles avant notre ère autour de la Méditerranée, il est cultivé pour son écorce depuis fort long- temps. Mais c’est à la fin du 18 ème
siècle qu’il devient un bien précieux grâce à la géné- ralisation des bouteilles en verre et de leur bouchage avec des bouchons de liège. La fabrication de ces derniers se mécanise et, jusque dans la première moitié du 20 ème
siècle, les suberaies sont entretenues et le liège est levé et commercialisé. Mais la fin du 19 ème
siècle marque la fin de l’économie traditionnelle. Le vignoble est anéanti par le phylloxera et sera reconstitué dans la plaine du Roussillon. Les cours de la laine s’effondrent provoquant une crise grave dans l’élevage ovin et la réduction du nombre et de l’effectif des troupeaux. A la place de la vigne, sur les terrasses aména- gées, des chênes-lièges sont plantés jusqu’à 450 mètres d’altitude. Après la première guerre mondiale, l’exode rural a fait perdre aux Aspres 60% de leur population en cent ans. Beaucoup de terrains cultivés ou pâtu- rés sont abandonnés. Après la deuxième guerre mondiale, les suberaies sont à leur tour peu à peu abandonnées à cause de la vive concurrence des autres pays producteurs (Espagne, Portugal) et des matériaux syn- thétiques. Cet abandon des grands espaces profite à la forêt qui s’étend naturellement ou à la friche qui, en se développant, accen- tue les risques d’incendie. Celui de l’été 1976 qui a parcouru pratiquement tout le massif des Aspres est resté dans les mémoires.
Aujourd’hui, les Aspres sont une région essentiellement agricole et touristique. Au centre du massif, un élevage extensif se maintient, tandis qu’en zone basse, viticul- ture et arboriculture occupent les terres plates. Le tourisme se développe depuis quelques dizaines d’années grâce à des vil- lages pittoresques (Castelnou), un riche patri- moine bâti (château de Castelnou, prieuré de Serrabonne, nombreuses chapelles et églises). Les caves qui commercialisent les excellents vins produits en bordure basse des Aspres reçoivent également de nombreux visiteurs. La quasi totalité de la forêt appartient à des particuliers. Elle occupe 13 367 hectares soit 51,8% du territoire. Les forêts situées en crête, sur les pentes très fortes ou dans d’autres secteurs sensibles à l’érosion ou aux éboulements représentent 5,5% de la sur- face forestière. La majeure partie est donc une forêt productrice de bois et autres (liège). Les Aspres sont boisées pour 93,6% de feuillus (surtout Chêne vert, Chêne-liège et Chêne pubescent) et pour 6,4% de résineux (surtout Cèdre de l’Atlas et Pin syl- vestre). Les chênes produisent essentielle- ment du bois de chauffage et, pour le Chêne-liège, du liège. Lorsque les jeunes plantations réalisées dans les années 80 entreront en production, elles produiront d’abord du bois d’industrie (pâte à papier) puis du bois d’œuvre pour des utilisations diverses (menuiserie, charpente, etc.). Dans le cadre de la protection contre les incen- dies, un effort important a porté depuis une vingtaine d’années sur la réhabilitation des suberaies. En 1994, a été créé à Vivès l’Institut méditerranéen du liège (IML) chargé de soutenir les initiatives dans le domaine de la suberaie et du liège, de faire de la recherche appliquée sur les nouvelles méthodes de subériculture et de les développer. Le développement des activités agricoles et forestières est indispensable car elles seules garantissent un aménagement et un entretien des espaces et des paysages montagnards ainsi que le maintien d’une population active dans les villages.
6 Généralités Topographie, climat et sols Des roches et des sols
La profondeur du sol correspond à l’épais- seur des éléments fins (« terre arable ») qui reposent sur la roche en place. Toutefois, cette roche présente parfois des fissures comblées par de la terre fine, ce qui permet aux racines des arbres de descendre plus bas, dans la roche. Ils prospectent ainsi plus de volume et peuvent tirer partie des réserves hydriques profondes. Plus l’épaisseur de terre arable est importante et plus la roche est fissurée, plus les arbres peuvent : x s’enraciner convenablement, x trouver la quantité d’eau et d’éléments minéraux indispensables à leur croissance. La hauteur des arbres à un âge donné (sauf quand ils sont très jeunes) est un bon indi- cateur de la richesse du sol sur lequel ils pous- sent : plus les arbres sont hauts, plus le sol est fertile. Leur texture C’est la proportion de constituants élémentaires du sol (argile, limon, sable) classés d’après leur grosseur. L’argile : constituant le plus fin, elle retient l’eau et les éléments minéraux. Mais présente en trop forte proportion, elle forme des sols compacts, asphyxiants et peut gêner la péné- tration des racines dans le sol.
aux doigts (consistance de pâte à modeler). Si vous pouvez faire un boudin en roulant la terre entre les doigts puis un anneau avec ce boudin, il y a beaucoup d’argile dans le sol (plus de 30%). Le limon : bien que plus grossier que l’ar- gile, il fait aussi partie des constituants fins. Il retient l’eau et les éléments minéraux. Tassé il peut être très compact et asphyxiant et gêner la pénétration des racines dans le sol.
Pour le reconnaître : écrasé entre les doigts, le limon est doux (consistance du talc). Il laisse une poussière sur les doigts.
sier. Ses grains ne sont pas liés entre eux et leur taille peut atteindre 2 mm. Il ne retient pas l’eau ni les éléments minéraux. Mais il est aéré et peut faciliter la pénétration des racines s’il n’est pas trop sec. Pour le reconnaître : les grains de sable grat- tent sous les doigts et les plus gros sont net- tement visibles. Les éléments plus grossiers que le sable sont qualifiés de graviers (jusqu’à 1 cm) et de cailloux (plus de 1 cm). Leur présence dimi- nue le volume du sol prospectable par les racines mais peut aussi avoir un effet béné- fique sur la circulation de l’eau.
les éléments minéraux, laisser circuler l’air et favoriser la pénétration des racines. Toutes les combinaisons entre les différents consti- tuants sont possibles. C’est pourquoi on parle de texture sablo-limoneuse, limono- argileuse, etc. Toutefois, c’est l’assemblage de ces particules entre elles (structure du sol) qui va avoir une grande influence sur la croissance des arbres. Dans les Aspres, le climat est méditerranéen, avec des étés chauds et secs et des hivers doux. En zone basse, la saison la plus arrosée est l’automne et le creux estival est très marqué. En altitude, la sécheresse d’été s’atténue et le maximum des pluies tombe au printemps. Le climat varie donc essentiellement avec l’altitude. Du nord-est au sud-ouest, l’élévation en altitude provoque : x un abaissement progressif des tempé- ratures, x une augmentation de la hauteur des précipitations et une modification de leur répartition. Les vents qui soufflent sur la région sont principalement : x la tramontane, de secteur nord-ouest, froid et sec, x la marinade, de secteur sud-est, appor- tant les masses d’air humides de la Médi- terranée. L’opposition de ces vents explique que le sud du massif est plus humide et plus favorable à la végétation que le nord, plus sec et plus fréquemment parcouru par les incendies. En outre, la diversité du relief peut induire loca- lement des variations non négligeables. En particulier, le confinement d’une vallée ou d’une combe procure une situation abritée et une fraîcheur favorable à la végétation. Il en est de même pour un versant exposé au nord par rapport à un versant exposé au sud. La topographie a également une grande influence sur la profondeur et la richesse des sols. En effet, l’eau entraîne les éléments fins depuis le haut jusqu’au bas du versant où ils s’accumulent. Ils peuvent également s’accumuler sur les replats ou dans les combes. Les sols sont donc plus profonds et plus riches dans ces secteurs d’accu- mulation. A l’inverse, sur les crêtes et en haut de versant les sols sont souvent squelettiques. Grâce à la combinaison des facteurs clima- tiques et de sol, les stations les plus favorables à la végétation forestière seront les secteurs abrités où la terre peut s’accumuler (combes, bas de versant, replats…). A l’inverse, les sta- tions les moins favorables sont les secteurs exposés où le sol a été érodé (crêtes, hauts de versant, saillants…). Les stations forestières Une station est une étendue de terrain de superficie variable homogène dans ses conditions de topographie, de climat, de sol et donc de végétation. Download 0.67 Mb. Do'stlaringiz bilan baham: |
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