Le Thème : Le romantisme dans la littérature français


UN RENOUVELLEMENT DES FORMES


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Le romantisme dans la littérature français

UN RENOUVELLEMENT DES FORMES
Avec le xixe siècle apparaît nettement la division de la littérature en genres autonomes.
« Siècle du roman », comme on a coutume de l'appeler, le xixe siècle est également une période de renouvellement du théâtre et de foisonnement de la poésie. Sans oublier les éléments paralittéraires, dont la multiplication va, peu à peu, aboutir à la création de nouveaux ensembles : journaux intimes, correspondances.
LE THÉÂTRE
En France, c'est sur la scène que le romantisme cherchera en priorité à s'illustrer : le théâtre, bastion traditionnel du classicisme, a déjà subi de nombreuses attaques de la part des philosophes du xviiie siècle.

UNE THÉORISATION FOISONNANTE


En effet, c'est du « drame bourgeois » cher à Diderot que naît la dramaturgie romantique. Plus exactement, un lent processus de dégénération conduit le spectacle larmoyant vers l'épopée scénique, en passant par le mélodrame et la tragédie historique.
Le déferlement romantique sur la scène se fera en deux temps distincts.
Dans un premier temps, c'est une succession de manifestes et de préfaces dans le but évident de mettre à mal les fondements mêmes de la tragédie classique.
Ces textes théoriques insistent sur :
– la lutte contre la règle des trois unités (d'action, de lieu, de temps), qui « mutilent hommes et choses et font grimacer l'histoire » (Hugo, préface de Cromwell, 1827), qui modifient la perspective même de l'illusion théâtrale et qui, de ce fait, nuisent à la vérité même que le théâtre s'efforce d'imposer ;
– l'abandon des sujets antiques au profit des sujets modernes (ce qui induit le recours à l'histoire nationale) ;
– la fusion de tons et de registres contraires (grotesque/sublime, horrible/beau, joie/douleur, prière/blasphème, etc.), de manière à impressionner le spectateur.

L'ÉCHEC DE LA NOUVELLE DRAMATURGIE


D ans un second temps, les créateurs allaient faire jouer leurs drames, avec le secret espoir de devenir de nouveaux Shakespeare. Mais, d'Hernani (1830) aux Burgraves (1843), treize années seulement verront triompher la nouvelle dramaturgie. Cet échec relatif était inscrit en germe dans les ambitions mêmes de cette entreprise : voulant ressusciter sur la scène le spectacle de la vie dans sa complexité et sa totalité, le drame s'est toujours trouvé à la limite des autres genres littéraires, qui, peu à peu, l'ont aspiré. Telle est la signification profonde d'Un spectacle dans un fauteuil (1832) d'Alfred de Musset, pièce dramatique destinée à être lue plutôt que jouée.
Mais l'échec est également le fait d'un élément extérieur au drame lui-même : l'absence des grands acteurs condamnait forcément le drame à l'asphyxie. Il y avait là un nouveau renversement des valeurs, qui, dans l'esprit du spectateur, faisait passer l'acteur devant l'auteur (et annonçait le rôle prépondérant que serait amené à jouer plus tard le metteur en scène).

LE ROMAN


Si le romantisme trouva son accomplissement dans le drame, c'est dans le roman que la nouvelle école a laissé sa marque la plus éclatante.
Il est exagéré de prétendre que c'est au xixe siècle qu'est né le genre romanesque, mais c'est du moins cette époque qui lui a donné ses véritables titres de noblesse. Elle en a fait un genre définitivement séparé des autres, avec ses lois propres, et surtout en le dotant d'une dignité qui lui était jusqu'alors refusée (Voltaire, un siècle plus tôt, croyait qu'il passerait à la postérité comme poète tragique).
Il est alors peu d'écrivains qui n'aient pas été tentés par le roman, quelle qu'ait pu être leur orientation ultérieure (la critique pour Sainte-Beuve, l'histoire pour Michelet) ou parallèle (la poésie pour Vigny ou Lamartine).

UN CHAMP D'OBSERVATION ÉLARGI


Malgré les nombreuses directions suivies par le récit romantique, il est possible de discerner quelques exigences fondamentales à tous les romanciers.
Méfiant vis-à-vis de la psychologie, ces derniers recherchent avant tout le détail qui pare le récit d'une auréole de vérité. Cela suppose que le narrateur abandonne le cadre étroit de son récit pour se hausser à une philosophie que Vigny définit ainsi : « La vérité dont l'art doit se nourrir est la vérité d'observation sur la nature humaine, et non sur l'authenticité du fait » (Réflexions sur la vérité dans l'art, 1829).
Les voies empruntées par le récit romantique se divisent en deux grandes catégories, selon que le centre d'intérêt réside dans le narrateur lui-même ou qu'il se porte sur les événements extérieurs à l'auteur. Entre ces deux principales directions, on trouve des tendances intermédiaires : récits romanesques centrés tantôt sur les phénomènes marginaux de la conscience individuelle (romans du rêve, récits fantastiques), tantôt sur des fondements historiques, mais débouchant sur une leçon humanitaire et politique.

LE ROMAN PERSONNEL ET AUTOBIOGRAPHIQUE

Bien que l'on puisse faire remonter le « roman personnel » à 1761, année de la parution de Julie ou la Nouvelle Héloïse de Rousseau, ce n'est véritablement qu'avec les générations postrévolutionnaires que la subjectivité se retrouve au premier plan des préoccupations de l'écrivain. Le roman personnel est en général la transposition d'une expérience personnelle sous forme d'une histoire fictive.


Cependant, l'auteur d'un roman personnel est-il vraiment un romancier ? L'imagination ne l'entraîne pas, il ne crée pas de personnages dotés d'une vie propre, son seul personnage est lui-même. En effet, tout n'existe qu'en fonction de ce héros central : les autres ne sont que la projection des phantasmes de l'auteur, il n'y a pas non plus de monde extérieur à lui.
Dans l'abondante production littéraire ayant pour sujet le moi de l'auteur, le roman personnel tire son originalité du fait qu'il retrace un moment précis de la vie du narrateur, une crise que seule l'écriture peut résoudre ou, du moins, atténuer.
De ce point de vue, Adolphe (1816) de Benjamin Constant est bien autre chose que le simple décalque d'une situation véritable : c'est, selon la formule de Nerval, une « recomposition » des souvenirs, autrement dit une expérience littéraire complexe puisant sa vie à diverses sources.

LE ROMAN OU LE CONTE FANTASTIQUE


Après les années de raison imposées par les philosophes des Lumières se développe un fort courant irrationnel : l'occultisme vient combler le besoin de croire qui fait défaut aux écrivains du temps. Sous l'influence du mouvement allemand, tout entier engagé dans l'exploration du monde de la rêverie, la littérature française s'ouvre peu à peu aux domaines jusqu'alors pratiquement inexplorés. Nombre d'auteurs y trouvent la matière essentielle de leur expérience.
C'est ainsi que prend naissance et se développe un nouveau « genre » littéraire : le conte fantastique, dont il est difficile de cerner les limites précises. Les contes de Charles Nodier n'ont rien de commun, dans le fond, avec les nouvelles de Gérard de Nerval. Pourtant, les œuvres de Nodier et de Nerval témoignent d'un même recours à l'expérience nocturne du rêve ou aux images poétiques de la folie. Il en va de même de Gaspard de la nuit (1842), d'Aloysius Bertrand, dont son auteur a pu justement écrire : « Ce manuscrit vous dira combien d'instruments ont essayé mes lèvres avant d'arriver à celui qui rend la note pure et expressive […]. Là sont consignés divers procédés nouveaux peut-être d'harmonie et de couleur. »

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