Fete du jour


Partout ou oar la posta, 50c la boite ou 3, S1.2S


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Partout ou oar la posta, 50c la boite ou 3, S1.2S.

C:e ChW'loue Franco-Américaine, Ltée, 1566 rue St-Denis, Montréal.

Mercredi soif, à ia salie Salnt- 

[ Sulpice, réunion mensuelle de la 

; Société Historique de Montréal. 

[Conférencier: M. Edouard Eabre- 

! Surveyor. Sujet: “Le juge Antoine 

Panel".

Disciples de Thémis



C’est A 7 h. 30 ce soir, à l'hôtel 

Windsor qu'aura lieu le diner des 

disciples de Thémis auquel assiste­

ront nombre d'étudiants en droit et 

eu loi de i’Université de Montréal 

ainsi que des membres du Jeune



Grande reprise des 

"Marionneftes" la 

semaine prochaine

Le théâtre de Pierre Wolff est. 

de ceux qui ont connu les plu» 

grands sucrée et parmi la vingtai­

ne de- grandes pièces qu'il a écri­

tes, "Les Marionnettes" est de cel­

les qui ont toujours été reprîtes 

sans risque. Le sujet est connu de 

beaucoup, et les caractères de ses 

personnages restent gravés dans 

ia mémoire. Et pourtant on éprou­

ve toujours un nouveau plaisir à 

l’entendre, tellement le dialogue y 

a d'imprévu et de spotanéité.

Pierre Woiff excelle en effet 

dans les scène» accessoires, oû l'ac­

tion n’a pas l’air de progresser, et 

dont l’auteur profite pour nous dé­

peindre ses personnages sou» les 

aspects les plus divers. Ils nous 

deviennent ainsi bien famiiUers et 

sympathiques. Ils n'ont pas l’air 

d'être là pour faire et dire ce qu'un 

auteur a déterminé d’avance; leur» 

répliques jaillissent comme si elles 

étaient improvisées, et comme si

ol»* 

m

.



Phüiae Roy.  

ûe leur voyago tfe 

invitéb- on renurqi

riZoc. Tanguay, Ernest 1 ’"Ur.le. Jean- ! guay,

Btqvüste Ainsi y, AJfred Simanrt, Aiphon-I tî y eut chant et musique.

Des C8-

Barreau et des jeunes notaires



Le dîner sera présidé par le nou-Jelles ne devaient pas être les mê- 

veau président de l'Association du [ mes chaque soir.

Jeune Barreau. 

I Ces dons naturels, joints à ceux

Société d’une messe

M. l'abbé Edouard Beaulae, curé 

de Sainte-Cécile, décédé le 24 avril, 

était membre de la Société d’une 

messe. — Albert Valois, chanoine, 

chancelier.



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[de l’esprit et du charme qui le ca­



ractérisent, Pierre Wolff les a pro­

digués dans "Le» Marionnettes”, 

que ia section de comédie de la 

Société canadienne d’Opérette in­

terprétera mardi et jeudi de la se­

maine prochaine.

La distribution est très forte, 4| 

l'on peut être sûr d’entendre “Lmf 

Marionnettes" comme cette piè^é 

doit être jouée, avec esprit et na­

turel. Tous les amateur» de théâ­

tre français se rallieront sans dou­

te ces soirs-là au Monument Natio­

nal, qui restera la seule scène de 

comédie française à Montréal pour 

cette semaine-là.

OLD HOME

PAIN DE PATATES

77? ANCHE

offrant de 

grands 

avantages!

'-F*


■?/

«Pi

Des descentes en 

narachute faites 

par 12 aviateurs]

(Eu correspondant de 

la 

PRESSE) 


Ottawa, 27. — Un événement 

nouveau, dans les cercles d’aviation 

de la capitale, a eu lieu, samedi, à 

Ottawa, lorsque douze aviateurs ont 

fait des expériences en parachute 

à une hauteur de deux mille pieds. 

C’était la première fois que des ex­

périences de ce genre étaient faites 

en Canada, d'une manière aussi éla­

borée. Chaque descente, qui offre 

toujours du danger, a été faite sans 

im-ident et d’une manière parfaite. 

Fait remarquable, dix de» douze 

exécutants en étaient à leur pre­

mière descente en parachute. Des 

j milliers de personnes ont assisté à 

ce spectacle.

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à

Â

Perpl exe—Elle avait besoin de direction

Les taux du soir pour les ap­



pels entre postes commencent 

à 7 p.m.; ceux de ia nuit a 

Sjo p.m. En donnant à "Lon­

gue Distance” le numéro dési­

ré, vous accélérez le service. 

Si -vous ne connaissez pas ie 

numéro du poste éloigné 

‘'Information” le. cherchi-ra 

pour voue.

F. G. WEBBER

Géi

Il s'agissait d'une position magnifique ... que toute jeune fille 

convoiterait ... malheureusement il lui fallait aller demeurer 

dans une ville étrangère.

Il lui fallait rendre une réponse dès demain matin. Quelle déci­

sion allait-elle prendre ? Son ambition l’incitait à ne pas laisser 

échapper pareille occasion, mais elle chérissait beaucoup son 

foyer et les siens.

'‘Si seulement maman était ici, elle comprendrait”, murmurait-elle.

Une heureuse idée. Le téléphone de longue distance. Il n’en 

coûtait que 45 cents pour appeler à Villagette après 8.30 p.m. 

Et le même soir elle entendait la voix affectueuse de sa bonne

maman.

Certes elle accepta. Sa maman le lui conseilla et lui suggéra. 

d’appeler par longue distance chaque semaine, afin de chasser 

l’ennui.

I Travaux des finissants 

à l’Ecoie Polytechnique

Les élèves finissants de l"Ecolé 

Polytechnique au nombre de dix- 

.Jiuit ont subi vendredi leurs der- 

: niers examens. Suivant une coutu- 

; me établie depuis longtemps, un 

[ Conseil de Perfectionnement com- 

! fiosé de professeurs de l’Ecole et 

d'iihgêuieurs vepus de l'extérieur, 

a examiné les travaux d’application 

I faits par ses élèves en quatrième 

i et cinquième années, et entre au­

tres le travail de fin d'études que 

! chacun d'eux doit remettre avant 

j de quitter l’Ecole. Ces travaux 

J sont de natures très variées et Indi- 

' quent bien la formation générale 

en acienoes appliquées qu'ont reçue 

ce® élèves.

Le Conseil de Perfectionnement 

est composé cette année en plus du 

personnel de l'Ecole directement in­

téressé aux travaux, et des mem­

bre» de la Corporation de T’EcoIe, 

de M. J.-Nap. Lahgelier, représen­

tant de l'Association des Anciens 

Elèves de l’Ecole Polytechnique, 

MM. J.-P. D'Aragon, Paul DeCul- 

s«. Henri Oendron, Maurice G-érin, 

Eugène Quay, J.-Arthur Jetté, Paul 

Leolaire, Huet Massue, Charles Tas­

chereau, et Pierre-Paul Vinet, tous 

ingénieurs diplômés de l’Ecole.

Echos de Thetford Mines

(Du é-nrrefl'KîTvrTnt d** la PRERKTE»

Th*? t fond Müne*.—Ce® jour 

a

 d^rni^rs, 



emt


 H*-u, c-ht 7. M'aie veuve AiLemieux, une partie d** ‘T

h

KT. Y a-s^is- 



t&ien! : M Wittiam I

a

-



i

,fleur. Mlîf.s R oie 

«•t Mari--BCaruThf; LafWir. Marie-Arme 

I Oo-uture, Mme Wilfrid Maroks, M Paul 

* Oa&’non. Mlle Lucienne 

M.

I Edgar Therriem, MDt- Finrerw?* I xnii-’ux, 



j M. la boire Oorrlve.au, Mille LVa Turcot- 

I ie. M. JoNvLixhat Couture. Mil** Marie- 

i Ange Couture. M. Gérard OorHveau, 

. lYÏUv- fY’lixir e I>r

p(%

 Mlle Georgiamm Oorrlveau. M.

. A’ [rfionso* L«ai>lant<*. M. et Mme Télea- 

vhore Ladlcur. Mlles Marie-C.aire et 

4 i aurette Poirier. IG y eut câiant et 

musique.


—Une jolie rmuiifeeDution a é-té faite

Le pain OLD HOME est fait de la 

plus belle farine choisie, et tous les 

ingrédients ... sucre ... graisse ... 

sel ,.. sont de la meilleure qualité. 

Us donnent au OLD HOME une sa­

veur incomparable, un caractère très 

nourrissant, une plus belle texture, 

et le tiennent plus longtemps frais.

Le pain OLD HOME vous arrive 

tranché, sans un plateau encombrant 

et doublement enveloppé — sa saveur 

de blé et sa fraîcheur durable sont 

conservées jusqu’à ce qu’il soit prêt 

à servir.

Le pain OLD HOME est fait dans 

une boulangerie moderne, immaculée 

— où il est tenu aussi proprement 

que dans votre cuisine. Nos boulan­

gers sont parfaitement entraînés 

dans l’art de la boulangerie moderne.

UN PAIN 

INCOMPARABLE !

Exigez le

Pain de patates 

Old Home tranché

Ecoutez notre concert Old Home tous les mardi 

et jeudi à 7.15 p.m.

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SOOCTE OATS G£HS Oe. LETTRES -

87

(Suite)



27 avril 1931

—Monsieur Blackbird est enfer­

mé depuis plus d'une demi-heure 

dan» sa cabine téléphonique Le 

préposé prétend qu'il a demandé 

toutes les places à blé du pays.

— Ah ! oui. Eh bien (et Moti­

va! parlait trè» haut, volontaire­

ment, pour être entendu de toute 

la foule qui l'entourait) allez donc 

dire au commisaire que je suis pre­

neur de tout ce qu'il y a vendre à 

8 dollars 16.

Quelques secondes plus tard, l af-

fioheur annonçait l'offre de Jean

Monva! :


Corn : 6 dollars 15.

D»s rumeurs coururent dans la 

foule des boursiers et l'on vit M 

Blackbird qui accourait, affolé, vers 

M. BoraJi et son gendre.

__ Ce n’est pas possible, mes­

sieurs ! ce n’est pas possible ! Mais 

vous allez affamer des populations 

entières !

— Qui vous dit que nous reven­

drons au prix oû nous achetons ? 

Vous voulons seulement vous empê- 

Aior d'aoheter ? Est-ce clair, M.

Blackbird ?

Un employé du télégraphe s’ap­

prochait du groupe. Il remit un câ­

ble à M. Blackbird. Celui-ci le par­

courut rapidement et, sans un mot, 

le tendit à Jean Monval.

—- Mais, je n’ai pas à connaître ..

— Lisez, je vous assure.

Et, tout haut, Monva! lut :

—"Londres. Impossible suivre 

vos ordres en raison cours prati­

qués Chicago. Paris m'informe que 

transactions arrêtées attends ins­

tructions Beckett". Alors, Monsieur 

Blackbird, votre agent ne trouve 

pas à acheter, ni à vendre aux prix 

régulateurs de Chicago ?

— Vous n'y pensez pas, voyons ! 

Cinq cents de hausse sur les cours 

de la dernière séance.

—- Alors, confiez.-moi les transac­

tions; je vous garantis...

— Non, Monsieur Monval, non.

— Soit. Servian, voulez-vous té­

légraphier à Londre- et â Pari» que 

je suis acheteur et preneur à 6 dol­

lars 20 !

—Bien, monsieur.

Quand Monval eut prononcé ce 

chiffre, ce fut un étonnement con­

sidérable et lorsque l’afficheur eut 

fait connaitre le cours.

Corn :  6 dollars 20.

ce fut de i'affollement.

— H y a erreur. Que veut-il ?

Comment écoulera-t-il sa marchan- 

dise ? C'est un affameur !

Dix minutes ne s'étalent pas 

écoulées que M. Blackbird revenait 

eu courant auprès de Jean et lui 

I disait cette fois :



— C'est bien. Monsieur, nous ca- 

: pitulons. Quel ristourne dev-ons- 

nous ? Mais, je vous en supplie, ar- 



: rêtez-vous, sans quoi, dans deux 

heures, le monde entier sera à feu 

| et à sang.

— Voilà qui est parlé, cher mon­

sieur Blackbird. Avez-vous encore 

quelques stocks à vendre? Pressez- 

vous, car dans cinq minutes, je n’a­

chète plus qu'à 6 dollars 12.

Faites afficher a l'instant mê­

me, monsieur, et que le télégraphe 

rassure immédiatement nos agents 

du monde entier, et avec eux. les 

populations.

— Allons, M Blackbird, je me 

rends à vos conseils. Mais j'ai vo­

tre parole d'honneur, n’est-ce pas ? 

que, dès cet après-midi, nous au­

rons au siège de la C. B. C. une en­

trevue Importante et que vous au­

rez eu soin de vous munir de» 

pleins pouvoirs des membres de 

votre fédération ?

— Entendu, monsieur Monval.

Eh bien ! vous pouvez annon­

cer que je n'achète plus qu'à 6 dol­

lars 12.


En une seconde, l'atmosphère de 

ia Bourse aux grains changea Dans 

un coin du hall, M.Blackbird ex­

pliquait à un groupe de courtiers 

ce qu'avait été la bataille

— Il fallait comme cette canail­

le — car c'est une canaille ce Mon­

val—avoir derrière soi des millions 

de dollars. Pensez donc ! Com­

bien de sacs de blé a-t-il achetés ce 

matin, bien au-dessus du cours au­

quel il pourra vendre ? Il a sacri­

fié quelques jolis billets de banque;

mais il nous a eus ! il ne me reste 

plus qu'à signer, cet après-midi, 

l'acte qui consacra notre capitula­

tion.

— Soyez tranquille. Blackbird, il 



aura son tour, lui aussi ! Le sort, 

à défaut des hommes, se chargera 

de nous venger. Patientons, car 

nous n'y perdrons pas trop : il 

nous laisse un bénéfice raisonnable 

et 11 supprime tout risque pour 

nous, puisqu'il se charge de l'écou­

lement de la marchandise

— Oui, oui, grommela le prési­

dent Blackbird. Mais il m’a fait 

plier. Il est le premier et ça ne 

s'oublie pas.

Une fois de plus, grâce à ia puis­

sance de son or, Jean Monval avalT 

vaincu. Etait-ii. ainsi que le lui 

avait dit M. Borah, vraiment joyeux 

de cette victoire ? Peut-être qu'à 

la satisfaction d'avoir réduit une 

des corporations les plus puissan­

tes du monde, s'ajoutait pourtant 

une légère amertume. Le triomphe? 

Oui. Mais le triomphe de la force! 

Comme 11 était loin ce trlompbe-là, 

de ia doctrine de bonté du vieux 

brahmane Y'ama N ah u ça !

---- Monval, dit M. Horah, quand

ils sortirent de l’entrevue à la C. 

fl. C., je vous félicite d'avoir si bien 

mené le combat. Malgré leur allure 

de matamores, c’est vous qui les 

avez dominés à tout instant. Pour 

uu coup d'essai, c’est un coup de 

maître, comme on dit chez vous, et 

le vieux Borah n’a plus rien à vous 

apprendre que s'il triomphait là où 

d'autres eussent échoué, c’était 

parce qu’l! opposait aux arguments 

de raison, de pitié et d'humanité de 

ses adversaires, un argument de 

puissance : l'argent.

De même qu'il avait ressenti la 

fièvre dévorât rice de l’or, de même 

U se sentait pris maintenant par la

i fièvre des affaires.

! D’où vous vient, lui dit un jour 

; son secrétaire Servian, qui avait 

[conservé, sous une apparente réser- 

| ve de langage, une certaine liberté 

i de juger les actions de Monval, d’où 

vous vient , monsieur, ce besoin 

j d’activité chaque Jour nouvelle, de 

gains sans cesse accrus dont vous 

: ne profitez pas ?

Que voulez-vous dire, Servian ?

Je me souviens qu'avant votre 

départ pour Royalieu, vous aviez en 

j horreur tous ces rendez-vous, ces 

correspondances. Vous n’aspiriez 

qu'au calme de votre petite cité 

provinciale

— Je n’ai pas touvé là non plus 

le bonheur que je cherchais.

— Aujourd'hui, vous «emblez l’a­

voir trouvé, car, madame Monval 

est charmante...

— Vous ne vivez pas avec elle, 

mon ami !

— Vraiment? Mais, en confiden­

ce, vivez-vous assez avec elle? Et 

puis, monsieur liorah est pour vous 

plein d'attentions et d'égards.

— 11 a tellement besoin de moi, 

maintenant!

— Bon! Mais toute la société 

new-yorkaise est à vos pieds. Les 

hommes vous désirent tous comme 

associé et les femmes rêvent de 

vous.


— Farce qu'ils me craignent, Ser­

vian! Farce qu’elles m’envient.

— Est-ce donc une raison?. . .

— Oui. c'est tout cela qui fait 

que Je ne suis pas heureux. Y’ous ne 

pouvez pas savoir quelles sont mes 

désillusions. Avoir près de soi une 

femme qui ne partage votre vie que 

pour l'orgueil de l'argent, des fami­

liers qui ne vous sourient que pour 

les services que vous leur rendez. . . 

Et les autres, ia foule des autres, 

du plus petit au plus grand, qui ca-

j chent, sous leur sympathie de com- 

! mande, une haine implacable!

— N'est-ce pas alors le moment 

! de changer vos batteries et de ten- 

] ter de triompher par la bonté?

— J’y songe quelquefois. J'y son­

geais hier encore. J'ai connu un ami 

de mon oncle .un brahmane hindou, 

qui m'enseigna, la même doctrine. 

Cette doctrine, j'ai voulu la mettre 

en pratique à Paris, quand j'ai con­

nu les Chamarre, les Monti, les 

Casa-Marta et les autres, ces parasi­

tes qui se payaient royalement ma 

tête. Que ferait la bande de Wall- 

Street si j’affectais de suivre cette 

politique-là? Mais, eu huit jours, 

ils m'auraient ruiné, Servian, ils 

exécuteraient sans pudeur la danse 

du scalp autour de mon coffre-fort 

vide! Aujourd’hui, je suis pris 

dans un engrenage terrible; si je 

cherche à en sortir, je risque d’être 

broyé.

— C'est un peu vrai, monsieur 



Monval. Et si, brusquement, une 

coalition se montait contre vous?

- Quelle coalition? Je ne les 

crains pas, ni le» uns ni les autres. 

Us sont incapables d'oublier leurs 

rancunes personnelles pour se jeter 

ensemble sur moi.

— Ce n’est pas certain. 11 me 

semble que je constate, depuis quel­

ques jours, de singulières fluctua­

tions sur des valeurs qui vous inté­

ressent.


— Il n’y a pas un groupe assez 

fort pour s’emparer d’une majorité 

dans une seule des affaires où je 

suis introduit.

Ainsi Jean Motivai était devenu 

ce qu'l! avait un jour, rêvé d'être: 

le Napoléon de la finance. Il tenait 

le globe sous sa main.

Nouvel Archimède, il pouvait sou­

lever le monde à sa guise. Il pos­

sédait le formidable point d’appui

; qu'avait en vain cherché-J’illustre 

géomètre de l’antiquité: il avait 

l'Or! Grâce à ses capitaux, toutes 

les nations étaient à sa merci et il 

lui suffisait d’un geste, d’un mot, 

comme on vient de le voir, pour af­

famer des peuples entiers.

Les mois qui suivirent s’écoulè­

rent dans la fièvre de ia guerre fi­

nancière. que Monva) avait déclarée 

aux rois du Nouveau Monde. Chaque 

combat nouveau marquait une vic­

toire. Aussi était-il redouté de tous.

II en arriva même un jour à en­

trer en conflit avec son beau4)ère.

l’Intérêt primant toute autre consi­

dération.

Sa femme lui en fit des reproches 

violents.

Depuis qu’ils étaient mariés, les 

époux avaient eu déjà quelques vi­

ves discussions qui n’atténuaient 

pas la certitude d'une maternité 

prochaine.

La jeune femme, qui avait paru, 

au moment des fiançailles, vouioir 

comprimer les élans de son caractè­

re altier et indépendant, n'avait pu 

très longtemps se contraindre. Et 

Jean Monval, souvent, lorsque ses 

affaires lui laissaient un moment 

pour songer à lui-même, faisait 

avec amertume un retour vers le 

passé. Que n'avait-il auprès de lui 

la douce et tendre Faille ? Il eût 

trouvé en elle un appui et une con­

solation dans les jours pénibles des 

luttes sans cesse renouvelées.

Au lieu de cela, il n'avait, en face 

de lui qu'un adversaire de plus: 

sa femme. Aux parole» échappées 

plusieurs fois à Maud, pendant les 

accès de colère qui lui étaient cou­

tumiers. il avait compris que. loin 

de l'aimer, celle-ci le détestait.

Elle détestait l’homme, le Fran­

çais, incapable selon elle de s'adap­

ter à son tempérament d’Amérl-

Laine libre. Elle détestait le p,,.flax- 

I daire puissamment riche, elle qui 

parfois avait rêvé d’épouser un 

homme a 

qui 


elle aurait donné 

i moyens de s’élever. Elle détes- 

; tait Jean Monva! parce qu’elle por­

tait son nom. Et l'un et l'autre

1,nalîle,jreux. profondément,



; G était l’enfer du coeur au milieu 

du luxe d'un paradis doré.

L’étrange 

mal

Jean Monval, ce soir-là, avait veil- 

' ^ort tard avec ses secrétaires 

pour mettre au point plusieurs pro­

jets.

. Servian, 



hod

 collaborateur fidèle, 

devenu son ami, était occupé à éla­

borer lui-même un plan confidentiel 

qui devait être soumis, le lende­

main au gouvernement fédéral. Ce 

plan concernait l’éledtrlflcotion 

d un réseau entier des chemins de 

fer de l'Etat de. New-Jersey. Sa 

réalisation serait une entreprise 

d une très grande envergure.

— Madame Servian, dit Mon 

va penser que je suis un négi 

Voici qu'il est prêt de minuit, 

viau. et elle vous attend de) 

huit heures.

....  Qu’importe! Il faut finir ce

travail dès ce soir, pendant que nous, 

tenons le» idées. Demain matin, el­

les auraient fui D'ailleurs. Annie 

m a téléphoné plusieurs fols et elle 

n'est pas inquiète.

Mon pauvre ami, quelle vie 

nous menons, depuis quatorze ans! 

Jour et nuit, fête» et dimanches, à 

la besogne comme des miséreux.

— Pardon, monsieur Monval, j’é­

tais un miséreux quand je suis en­

tré à votre service et vos générosi­

tés ont comblé le déficit annuel de 

mon budget.

(A suivre)



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