L es effets pedagogiques de L ’ utilisation du portfolio comme outil
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Les effets pedagogiques de l utilisation
6.
D ISCUSSION Au vu des résultats obtenus, il s’avère que la mise en place d’un dispositif portfolio au sein d’un module de formation des enseignants à la Faculté de Pédagogie de l’Université Libanaise a eu des effets très favorables. Dans un contexte où les dispositifs portfolio ne sont pas encore généralisés voire inexistants, la constitution d’un portfolio dans le cadre de l’évaluation contenue du module « Introductions à la pédagogie nouvelle » a été perçue très favorablement par les enseignants stagiaires et par les professeurs prenant en charge ce module de formation. Les enseignants stagiaires voient dans le portfolio un moyen permettant de développer les capacités réflexives et métacognitives, de contribuer à l’acquisition des compétences du module de formation, de mieux se préparer à l’examen final, de neutraliser le stress dû aux examens classiques et d’assurer une meilleure implication dans le processus d’enseignement et d’apprentissage. L’introduction du portfolio semble avoir eu également un impact sur les pratiques professionnelles des enseignants stagiaires puisqu’un bon nombre d’entre eux affirme vouloir utiliser le portfolio à l’avenir comme moyen d’apprentissage et d’évaluation et recommande même l’utilisation du portfolio soit généralisé de sorte qu’elle implique tous les modules et toutes les formations futures à la Faculté de Pédagogie. Les mêmes attitudes et les mêmes bienfaits ont été observés chez les professeurs prenant en charge le cours. Les influences positives du portfolio sont nettement soulignées dans la littérature. Zeichner, Hutchinson, & Tochon (2004, p.47) précisent que les écrits sur le portfolio, notamment ceux de Anderson, DeMeulle, (1998), de Bartell, Kaye, Morin, (1998), de Darling-Hammond, Snyder, (2000) et de Richert, (1990), indiquent que ce dispositif est bénéfique pour les étudiants comme pour les formateurs et amènent les enseignants à se sentir « plus sûrs d’eux dans leurs pratiques ». Gauthier (2009, p.1) parle de « succès » qui « ne se dément pas » du portfolio et de ses effets très positifs et plus particulièrement le renforcement du "sentiment de compétences" des étudiants et la construction de leur identité professionnelle. Les résultats obtenus permettent, par ailleurs, de confirmer que le portfolio a contribué au développement des capacités réflexives de haut niveau et d’établir, par conséquent, un lien entre la réflexivité constatée et l’acquisition des compétences définies dans le cadre du module « Introductions à la pédagogie nouvelle ». Au vu des ces résultats, le développement de la réflexivité pourrait indiquer le niveau d’acquisition de la compétence mais ne permet pas d’attribuer la réflexivité à l’acquisition des compétences. Ces résultats rejoignent ceux obtenus par Michaud (2010) qui conclut en l’existence d’un lien entre la réflexivité et l’acquisition des compétences mais sans que ce lien ne « permet[te] toutefois d’inférer la réflexivité à l’acquisition de compétences ». Les résultats à ce niveau vont également dans le 16 même sens des conclusions de Buysse et Vanhule (2009, p.240) mettant en lumière qu’un « degré élevé de subjectivation » permet aux enseignants de gérer des situations « inédites, difficiles, non stéréotypées », mais « n’implique pas l’attestation de compétences en situation bien installées ». Qu’est-ce à dire ? Faut-il en conclure que la réflexivité ne doit pas constituer le point de mire des dispositifs portfolio ? Loin de là ! La réflexivité demeure un élément déterminant dans le développement des compétences et de l’identité professionnelle des enseignants, mais il existe d’autres facteurs dans le portfolio qui favorisent l’acquisition des compétences visées tels que la « réalisation d’un véritable portfolio », l’ « engagement dans l’acte de l’écriture », la « cohérence d’ensemble du portfolio », la « dimension esthétique du portfolio », les « pièces témoins plurielles et multiples », etc. (Michaud, 2010, p. 219). Si certains de ces facteurs ont été effectivement pris en considération dans l’analyse des portfolios effectuée dans la présente recherche, il serait primordial d’accorder une attention particulière aux facteurs ignorés notamment la variété et la multiplication des pièces témoins. Il convient de rappeler à cet endroit que les professeurs prenant en charge le module de formation ainsi que les enseignants stagiaires ont pointé cette limite et ont formulé des recommandations pou r un portfolio incluant d’autres supports que les textes réflexifs et permettant plus d’inférer l’acquisition des compétences. Les résultats révèlent , également d’autres limites du dispositif. C’est le cas principalement des difficultés d’élaboration soulevées par les étudiants. Si l’on fait abstraction des difficultés qui ne sont pas inhérentes au portfolio mis en place, mais liées au contexte de la formation qui fait que les enseignants stagiaires aient à subir une charge de travail presque insurmontable , il n’en demeure pas moins que la démarche d’élaboration du portfolio devrait être mieux explicitée ou qu’une formation au portfolio devrait être assurée, comme le laissent entendre les enseignants stagiaires eux-mêmes. Ce poi nt mériterait d’être pris en considération d’autant plus que certaines recherches soulignent la « nécessaire clarté du contrat » du portfolio (Bucheton, 2003). Pour Bucheton (2003, p.7), la clarification du contrat consiste à expliciter les « présupposés théoriques de cet outil, les consignes précises, les dates de remise des divers éléments du portfolio, et les critères d'évaluation » et à fournir des « modèles » aidant le stagiaire à « comprendre un peu plus ce qu'on attendait de lui ». Il conviendrait, de souligner dans cet ordre d’idées, une autre limite du dispositif mis en place. Il s’agit du choix fait par l’équipe de mettre plus l’accent sur les visées certificatives que sur les visée s d’apprentissage. Bien que ce choix paraisse le mieux adapté aux contraintes de la formation, les résultats montrent que les enseignants stagiaires et les professeurs prenant en charge le cours préféreraient plus un portfolio axé sur les apprentissages leur permettant de recevoir un feedback de façon continue, sans exclure pour autant la possibilité d’une évaluation finale à visée certificative. Cette dernière limite semble confirmer les mises en garde soulignées dans la littérature, à savoir que le portfolio utilisé à des fins formatives est plus « puissant » que celui employé à des fins uniquement certificatives (Abrami et Barrett, 2005) et que l’utilisation du portfolio comme partie du dispositif de certification soulève plusieurs critiques (André, 2005). Download 344.59 Kb. Do'stlaringiz bilan baham: |
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